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    « Où sont les femmes ? » JULIETTE RECAMIER (1777-1849), « Femme d’esprit »

    Opposante politique, femme de lettre engagée et figure de proue des évènements mondains parisiens, Juliette Récamier est une femme influente et charismatique. Son salon accueille les grands esprits de son époque – artistes, penseur·euses, intellectuel·les – et devient le foyer d’opposition au régime Napoléonien.

    Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard, dite Juliette Récamier, est née le 3 décembre 1777 à Lyon et est morte le 11 mai 1849 à Paris. Juliette fut élevée dans un couvent Place Sathonay, dont la mairie du 1er occupe aujourd’hui le dernier vestige.

    La famille de Juliette Bernard appartenait à la bourgeoisie de Lyon. Le père, Jean Bernard était notaire royal. Nommé receveur des Finances, il monta à Paris en 1786. Il fut destitué sous le Consulat comme suspect de connivence avec les royalistes.

    En 1793, en pleine Terreur, Juliette, à 15 ans à peine est mariée à un ami de ses parents : Monsieur Récamier, un riche banquier de Paris. Elle noua avec Monsieur Récamier une relation affectueuse et platonique : elle en était vraisemblablement la fille naturelle, ce qu'elle apprit bien plus tard.

    Cosway, Richard, 1742-1821, Madame Récamier.

    Sainte-Beuve, Galerie de femmes célèbres,..., 1862.

    Sainte Beuve parle à son propos d'un "doux génie". Ce génie, Madame Récamier l'utilise d'abord pour combattre Napoléon, car elle était en faveur de la Monarchie. Secrètement, elle est initiée à tous les projets de conspiration contre l'Empereur, qui pour la plupart naissent dans son salon. Foyer intellectuel où se croisent les plus grands esprits du temps, le salon de Madame Récamier est ainsi l'un des centres d'opposition les plus acharnés au régime impérial. Le salon qu'ouvrit Juliette Récamier devint bientôt le rendez-vous d'une société choisie, mais ne tarda pas à exciter les ombrages du pouvoir.

    Son mari, lui, fait tout, pendant cette époque de Terreur, pour la protéger de l'influence qu'il juge corruptrice de la société parisienne. Ce qui n'empêchera pas la jeune femme de devenir l'une des figures de proue des événements mondains. Elle attire tous les regards, y compris celui de Lucien Bonaparte qui, en 1799, la courtise assidûment.

    C'est à l'avènement du consulat que commence la vraie vie mondaine de Madame Récamier : à l'hôtel Necker, récemment acquis, va défiler toute la société dans un faste exceptionnel. Cet hôtel de parade, véritable musée, devient aussi bien le rendez-vous des parvenus du nouveau régime que des nostalgiques de l'ancien. Les admirateurs se multiplient. Parmi ses soupirants : Ampère, Benjamin Constant, Lucien Bonaparte, Auguste de Prusse.

    En 1802, elle se rend en Angleterre, où elle arrive auréolée d'une renommée internationale. On lui réserve un accueil digne des têtes couronnées. Madame Récamier enflamme l'Angleterre. Elle séduit par son apparente ingénuité, elle repousse les avances de ses soupirants sans pour autant les rebuter tout à fait.

    Quand elle revient à l'hôtel Necker, son salon s'ouvre aux étrangers de bonne naissance. Les idées circulent, se confrontent, et peu à peu le cercle de Madame Récamier glisse sur la voie de l'opposition radicale au consulat. Bernadotte et Moreau y ourdissent des complots contre Bonaparte. Ce dernier ne supporte pas longtemps ce foyer de contestation : il fait fermer le salon en 1803. Par dépit, Madame Récamier refuse la place de dame du palais des Tuileries que lui propose Napoléon. Une période de vive tension s'engage. En 1805, quand Monsieur Récamier est au bord de la faillite, Napoléon fait ce qu'il faut pour qu'il ne puisse se renflouer.

    L'amitié que Madame Récamier entretient avec Madame de Staël à partir de 1807 ajoute à la colère de l'Empereur. Juliette suit pendant cinq ans Germaine de Staël qui, pourchassée par Napoléon, déplace sa cour en province, à Coppet, puis à Chaumont-sur-Loire. En 1811, cette amitié vaut à Madame Récamier d'être exilée par la police impériale, à quarante lieues de Paris. Elle choisit alors de voyager. Murat la reçoit à Naples.

    La nouvelle de l'abdication de son persécuteur, le 6 avril 1814, entraîne son retour. Le salon est réouvert. Elle y retrouve Madame de Staël, elle aussi revenue à Paris.

    Antonin Rondelet,Madame Récamier : ouvrage couronné par l'Académie de Lyon ; suivi d'une étude sur Madame de Staël, 1851.

    Le 18 mai 1817, Madame Récamier, qui vient d'avoir 40 ans, est invitée à dîner par son amie, qui lui présente Chateaubriand. La passion qui illuminera toute la fin de son existence est née. C'est une renaissance pour Juliette. Son salon est plus que jamais le centre intellectuel et artistique de Paris. Il le reste pendant un quart de siècle, jusqu'à la mort du "doux génie" qui l'animait.

    Elle avait rédigé ses mémoires, mais en mourant elle ordonna de les détruire. Elle a laissé un grand nombre de lettres, dont une partie a été publié en 1859 par Mme Lenormant, sa nièce, sous le titre de Souvenirs et Correspondance de Mme Récamier.

    Juliette Récamier, Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Madame Récamier..., 1859.

    Elle est inhumée au cimetière Montmartre à Paris en compagnie de Pierre-Simon Ballanche.

    En savoir plus

    A Lyon, on la retrouve sur la Fresque des Lyonnais·e·s, qui ne comprend en plus de Juliette que cinq femmes sur 31 personnages : Louise Labbé, Pauline Jaricot, Claudine Thévenet et deux jeunes passantes.

    Juliette Récamier sur la Fresque des Lyonnais·e·s

    Références

    Retrouvez les dossiers de la série « Où sont les femmes ? » dans numelyo

    Ce portrait est un extrait des balades urbaines « Où sont les Femmes ? » proposées par l’association Filactions.

    Qu'elles soient artistes, poétesses ou réalisatrices, militantes, résistantes ou gastronomes, nombreuses sont les femmes qui ont laissé leur empreinte dans notre ville, sans être pour autant connues du grand public. Venez découvrir la ville à travers les lieux qui rendent hommage à des femmes qui ont marqué leur temps, par leurs idées, leurs actions, leur métier.

    Vous pouvez trouver plus d’informations sur notre association et nos balades urbaines sur notre site www.filactions.org ou sur Facebook Filactions Asso.

    Pour citer cet article

    Référence électronique

    Association Filactions, « Où sont les femmes ? » JULIETTE RECAMIER (1777-1849), « Femme d’esprit », numelyo [en ligne], mis en ligne le 2018-07-04T15:37:29.156Z, consulté le 2024-05-11 05:01:38. URL : https://numelyo.bm-lyon.fr/BML:BML_00GOO01001THM0001Assofilactions_07

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