"Mangez plus de produits à base de céréales, de seigle, d’avoine, de poisson et de volaille, de fruits, légumes et pommes de terre… Mangez moins de blé, de viande, de sucre…" Dès l’année 1915 sont prises en Europe des mesures incitant au rationnement alimentaire des populations. Il s’agit en effet d’approvisionner les armées alors que la disponibilité des denrées est en chute libre, à la fois due aux dommages de guerre sur les zones de production et au manque de la main d’œuvre appelée au front. Le phénomène de rareté entraîne évidemment une inflation sur les prix des denrées et les populations civiles sont fortement incitées à économiser les produits les plus énergétiques et les plus chers, comme la viande ou le sucre. Consommer poissons, céréales et pommes de terre devient un acte patriotique afin que les produits à haute valeur alimentaire soient réservés aux combattants. Les Etats-Unis fournissent une partie importante de l’alimentation des pays de la Triple Alliance. Ce rôle de "grenier alimentaire" s’accroît considérablement en avril 1917, au moment de leur entrée en guerre aux côtés des Alliés. La demande en Europe et les besoins des troupes américaines sont tels qu’il est demandé aux citoyens de participer à l’effort de guerre en changeant leurs habitudes alimentaires. Cette affiche américaine de 1917 aux allures de nature morte met en avant les produits qu’il convient de privilégier pour une consommation patriotique. "La victoire, dira un économiste, appartiendra à celui des deux belligérants qui aura, dans ses dernières réserves, un mois de vivres de plus que l’autre" rapporte en effet le n° du 10 mars 1917 de "L’Illustration".

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