[Atelier de l'Union régionale de développement de la...

[Atelier de l'Union régionale de développement de la lithographie d'art (Urdla)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPT0218 04
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
descriptionPenché sur la presse, l'artiste niçois Georges Autard. Adresse : U.R.D.L.A., 207, rue Francis-de-Pressensé, 69100 Villeurbanne.
historiqueLe 2 octobre 1986, à Villeurbanne, Charles Hernu, à la tête d'une kyrielle d'officiels, inaugurera ce qui un jour peut-être, deviendra le fameux Centre International de la Lithographie dont on parle à Lyon depuis 1983... Une chose est certaine : l'U.R.D.L.A. - Union pour le Développement de la Lithographie d'Art - respire enfin à l'aise dans des locaux à la hauteur de ses ambitions. Fini l'atelier Badier, oubliée la mémoire des pierres qui tapissaient les murs de l'obscure imprimerie du boulevard Stalingrad ! A deux pas de la future Maison du Livre, du Son et de l'Image, l'U.R.D.L.A. a troqué son décor d'échoppe XIXe contre l'espace et la lumière d'un entrepôt désaffecté. Quand un groupe d'artistes investit, en 1978, le dernier atelier professionnel de lithographie de la région, c'est pour le sauver de la disparition totale. Mais l'Union pour le développement de la lithographie d'art ne prendra réellement tout son sens que quatre ans plus tard, avec l'arrivée de Patrice Forest. La tâche est dure et l'énergie requise énorme. La pugnacité de Forest, la capacité certaine du lithographe Michel Bertrand qui, lui, oeuvre en cuisine et fait apprécier aux artistes son impertinence et son savoir-faire, font que le petit atelier. développe une authentique activité de création. Des artistes régionaux d'abord (Aubanel, Giorda, Favier...), puis très vite internationaux (Tatafiore, J.-F. Muller...), fréquentent l'U.R.D.L.A. dont la politique d'édition s'impose peu a peu. Dès 1983, le déménagement dans de plus vastes locaux s'impose, d'autant que l'atelier hérite alors d'une énorme presse, que faute de place, on laisse en caisse dans un garde-meuble. A présent, l'imposante mécanique occupe un petit coin des 800 mètres carrés de l'U.R.D.L.A., prête à fonctionner. Dans cette nouvelle imprimerie conçue pour la création, Patrice Forest entend bien poursuivre la ligne qui est la sienne. Depuis 1984, année charnière qui a vu les éditions se multiplier et les contacts avec l'étranger (foire de Bâle, musée de New York) se nouer plus sérieusement : "A présent, dit-il en souriant; si on nous ignore encore à Lyon, à New-York, on nous connait". L'U.R.D.L.A., on l'ignore aussi sans doute, est un des marchands d'art les plus importants de la région, de même qu'elle est le premier éditeur d'estampes de France. Au contraire de ses confrères qui limitent souvent les risques en éditant des valeurs sûres, des grands classiques ou des oeuvres pour un public large, l'U.R.D.L.A. apparait comme une entreprise culturelle qui mise d'abord sur les artistes. Cette politique risquée, mais qui garantit la qualité et valorise le capital que représente la collection de tirages, s'accompagne d'une stratégie "locale". Celle-ci consiste à éditer des gens comme Bob Wilson, Mario Merz, Kaminski, Alberola, Vostell, qui servent de locomotives à des artistes régionaux et les promeuvent dans leur sillage. L'U.R.D.L.A., à vouloir contre tout réalisme privilégier la qualité et non la rentabilité, a connu des hauts et beaucoup de bas. Mais l'existence même d'un centre international de lithographie passe par cette intransigeance. Jamais elle ne sera un simple atelier de services comme le sont devenus certains grands ateliers parisiens : "La lithographie et sa promotion sont des grandes dévoreuses d'énergie. Mais quel plaisir de voir les artistes lancés dans les images". Justement, j'en vois un d'artiste lancé dans les images. A demi avalé par l'énorme presse sur laquelle il se penche, attentif aux conseils de Michel Bertrand, Scanreigh tire des essais de technique mixte, pierre et lino. La dernière série sur papier velours qu'il est en train de terminer sèche sur les grillages tandis que des tirages achevés attendent contre le mur. Le 13 septembre [1986], Jean-Luc Poivret a présente à la galerie Zabriskie à Paris "Grande visite", un livre ou plutôt un carnet de 73 lithos tirées à l'U.R.D.L.A. Dominique Bozo, le nouveau directeur de la délégation aux arts plastiques était dans les murs de l'U.R.D.L.A. il y a quelques jours. Des projets d'édition sont en cours, des artistes sont attendus pour travailler. Même au fond d'une impasse, à Villeurbanne, la création peut exister. Il suffit de retenir l'adresse. Source : "Petite litho deviendra grande" / Nelly Colin in Lyon Figaro, 23 septembre 1986, p.33.
note bibliographique"Atelier Arte Maeght. Réactivation de la grande presse : Aubanel crée des originaux multiples" in Le Progrès de Lyon, 5 janvier 1987. - URDLA. [En ligne] : https://urdla.com (consulté le 23-09-2014). - Photographie reproduite in Lyon Figaro, 23 septembre 1986 (p.33) et Lyon Figaro, 6 février 1988 (p.14).

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