[Election présidentielle de 1988 (1er tour)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP1183A 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Gérard Collomb, député socialiste du Rhône et conseiller municipal de la Ville de Lyon, dans les salons de la préfecture du Rhône au soir du premier tour des élections présidentielles.
historique Défilé des politiques dans la soirée du 24 avril 1988, à la préfecture du Rhône. Pour une soirée parfaitement organisée. Huissiers en grande tenue, itinéraire fléché et presque réglementé, informatique à tous les étages, la Préfecture de Région est organisée comme jamais. La soirée électorale a gagné en professionnalisme ce qu'elle a perdu en convivialité. La police nationale a mobilisé 460 hommes pour encadrer les élus et responsables politiques qui, tout au long de la soirée, ont défilé dans les salons de la préfecture. Présents aussi, plus de 160 journalistes et 130 fonctionnaires attachés au service du Préfet. A contre courant des précédents soirs d'élections, presque pas de curieux ou de militants dans l'atrium de ta Préfecture. A 18h30, il n'y a encore presque personne. Les techniciens de la télévision et des radios installent des câbles où, tout au long de la soirée, mocassins et escarpins viendront s'empêtrer. Expression de la modernité, on découvre dans la cour de la Préfecture l'antenne de liaison avec le satellite "Telecom 1-C". De la troisième génération, ce satellite fonctionne depuis le mois de janvier 1988 et permet, pour la première fois dans le cadre d'une élection présidentielle, la transmission au 700e de seconde de l'image et du son des médias audio-visuels. Dix-neuf heures quinze, les longs buffets commencent à brûler des couleurs des toasts chauds et froids qui régaleront tout un monde pendant une grande partie de la nuit. Deux cuisiniers pour s'occuper de 550 personnes et c'est l'apparition des pichets de vins et de jus de fruits. Dans les couloirs, certains annoncent que le beaujolais serait bien placé, mais le côte du Rhône n'est pas loin derrière. Les résultats ne vont pas tarder à tomber. Effectivement. A 20 heures, les vins sont là, à égalité. Les résultats, eux, vont se révéler moins égaux. Tandis que les serveurs enfilent leurs gants blancs et grignotent quelques toasts en cachette derrière les rideaux, tandis que monte une musique classique, les six écrans de télévision annoncent les premiers résultats. A cette heure-là l'unique personnalité politique présente dans l'un des grands salons est Jean Palluy, Président du Conseil général. Silence et, sur les visages des téléspectateurs de la Préfecture, on ne peut plus lire l'ombre d'une expression. Qui est de droite, qui est de gauche, qui est content, qui est triste ? Impossible à dire. Seuls, dans le hall du rez-de-chaussée, quelques jeunes sympathisants du Front national affichent un vrai contentement. Ils iront finir la soirée chez des copains. En haut, la fête commence. Les politiques arrivent, il est 21 heures et la première entrée très remarquée sera celle de Charles Hernu et madame, tailleur rouge, revers blanc. La grande valse des congratulations est ouverte, elle ne cessera plus. Chacun tient son exemple de commune mirifique, celle où Mitterrand est majoritaire, celle où Le Pen bat tout le monde ou bien encore celle qui a fait un triomphe à Barre. A 22h30, les banquiers, les architectes apparaissent et Bernard Frangin oublie ses fonctions de président du comité de soutien à François Mitterrand. Source : "Bal masqué à la préfecture" / O.B. in Lyon Figaro, 25 avril 1988.

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