[Centre de formation des apprentis Alexandre-Poillot de...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0259A 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Au centre de formation des apprentis à Montalieu, on enseigne les métiers de la pierre. De la taille jusqu'à la gravure, la pierre est au centre de toute la formation. Un enseignement moderne pour un vieux métier.
historique "Les tailleurs de pierre à Montalieu, c'est une tradition régionale qui a nourri les plus beaux bâtiments publics de Lyon, l'Hôtel de Ville, la basilique de Fourvière, la préfecture, le palais de Justice pour n'en citer que quelques-uns", explique Marcel Fontbonne, chef du Centre de formation des apprentis de Montalieu (CFA). Le CFA Alexandre-Poillot, implanté à Montalieu-Vercieu (Isère), en 1976, offre une formation de tailleurs et de graveurs sur pierre dans un bassin considéré comme le haut lieu de la formation des anciens tailleurs de pierre et appareilleurs. Cet établissement, qui a connu un essor rapide bénéficiant de la proximité des anciennes carrières - l'exploitation des premières carrières date de 1740 - est le plus important des six écoles que gère l'UNICEM (Union des industries de carrières et matériaux de construction). Initialement organisés en cours par correspondance, les cours professionnels de l'UNICEM ont été transformés en Centre de formation d'apprentis dans le souci de conserver une animation régionale de l'apprentissage. Le choix des sites s'est fait en faveur des principaux bassins d'extraction où la tradition d'apprentissage était forte, c'est le cas notamment de la Bretagne avec son Centre de Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine), de l'Alsace avec le Centre de Saverne (Bas-Rhin) et de la région Rhône-Alpes avec le Centre de Montalieu-Vercieu. Le CFA de Montalieu, qui accueille cent cinquante apprentis, est accessible aux élèves issus de la classe de 3e. "Nous recherchons des jeunes motivés, d'un bon niveau scolaire et surtout qu'ils aient un maître d'apprentissage (une entreprise) avant d'intégrer le Centre. Nous avons beaucoup de fils d'artisans", souligne Marcel Fontbonne. Les apprentis passent une semaine au Centre et trois semaines en entreprise. L'école met à la disposition des stagiaires près de trois hectares comprenant sablières et carrières. Le Centre se compose de deux bâtiments, la première pierre d'un troisième a été posée [le 27 septembre 1990], l'un est exclusivement consacré à la pratique de la gravure. Le second réunit au rez-de-chaussée les ateliers des métiers de la pierre, taille et marbrerie, équipés de machines modernes, un atelier de débitage, un autre de taille manuelle et les ateliers de mécanique d'engins. Le premier étage abrite six salles d'enseignement général, assisté par ordinateur, technologie mécanique, géologie et topographie, épures et dessin. "Avant, la formation était limitée au CAP de taille de pierre, gravure, conduite d'engins, mécanicien de chantier, agent de fabrication du béton. Aujourd'hui, le Centre est en train de se développer, nous avons mis en place, en collaboration avec l'université de Saint-Etienne, un DEUST option pierre, explique le directeur du Centre. Notre nouveau bâtiment va nous permettre d'augmenter nos effectifs de cent cinquante à deux cent soixante-dix et de pouvoir préparer des BEP métiers de la pierre et BEP travaux publics". En ce qui concerne les débouchés, les apprentis du CFA n'ont aucun souci à se faire. "Généralement, nos élèves sont embauchés par leur maître d'apprentissage. Autrement, les six Centres de l'UNICEM regroupent trois cent soixante-dix apprentis pour 5573 entreprises et artisans répertoriés en France. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Côté technique, l'apport des machines modernes a considérablement changé le métier. Les gros travaux d'autrefois sont réalisés par les machines. Finie l'image du tailleur usant ses mains à frapper la pierre en plein hiver. Maintenant, le tailleur de pierre est derrière sa table à dessin à envoyer des informations à l'ordinateur qui commande la machine. "Si les anciens avaient eu ça !". Une colonne peut être totalement réalisée à la débiteuse. Idem pour la gravure, n'importe quel dessin ou motif est réalisé par une méthode de jet de sable. "On essaie de pousser le métier à se moderniser pour qu'il puisse se développer", explique Luc Messin, professeur au CFA. Aujourd'hui, tout doit aller vite. Time is money, si on veut sauvegarder le métier. Malgré les nouvelles machines l'apprentissage passe obligatoirement par les vieilles techniques manuelles, en contact direct avec la pierre". Durant six mois, les élèves vont apprendre à faire une surface plane, leur première moulure, des boudins (surfaces arrondies) avec pour seuls outils la massette et la broche. "Le problème est d'allier la tête et les mains. Il faut exercer l'oeil à voir le travail fini avant de commencer. Les tailleurs de l'an 2000, malgré les machines ultramodernes, ne pourront jamais rien faire s'ils ne savent pas se servir de leurs mains". Source : "Une école pour faire carrière" / David Chapelle in Lyon Figaro, 28 septembre 1990, p.36.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02706.

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