[Philippe Boulet, doreur sur bois]

[Philippe Boulet, doreur sur bois]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0250 05
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : Philippe Boulet, doreur sur bois, 4, rue des Augustins, Lyon 1er.
historiqueToute la journée, il travaille des feuilles d'or. Il ne sait pas combien il en passe par mois. "C'est inchiffrable". Pour l'église Saint-Vincent, un monument qu'il a contribué à restaurer, il dit en avoir utilisé huit mille, de huit centimètres sur huit. Philippe Boulet a un métier précieux, parce que de plus en plus rare, il est doreur sur bois. Il tiendra stand sur le Salon national des antiquaires européens avec deux de ses confrères, sa mère, encadreur, et une restauratrice de tableaux, la Savoyarde Isabelle Moreaux-Jouannet. "Je travaillais déjà avec le SRAO, explique l'artisan-doreur. En participant à cette manifestation, je souhaite montrer l'artisanat et faire connaître mon métier. Je suis en lutte contre le bidouillage intempestif, contre la petite boîte de poudre magique, faite de cire et de bronze, qui s'applique facilement, mais ne peut remplacer la méthode de dorure à la feuille, car elle vieillit très mal". Philippe Boulet travaille exclusivement à le feuille d'or, d'argent ou de cuivre, on l'aura compris. On peut le voir faire en direct jusqu'[au 10 novembre 1991]. "Mon grand-père était encadreur. Tout petit, j'allais dans son atelier et je le regardais travailler". Le jeune homme ne se pose pas de question et suis la filière classique pour devenir encadreur. Un CAP en trois années lui procure du travail, mais entre-temps il tombe amoureux de l'or. Il décide de "monter" à Paris. Là-bas, il ira d'atelier en atelier pour apprendre son métier. Il sera notamment accueilli par un Meilleur ouvrier de France parisien, Pierre Maury. Après cinq ans, il repart pour Lyon. "C'est ma ville. J'y ai mes attaches familiales et puis, c'est le bien-être ici". Il ouvre alors boutique, rue des Augustins, dans un petit atelier où se garent constamment des voitures ou des camions. Parallèlement, il restaure châteaux et églises, collabore avec les Monuments historiques, fait profiter de son savoir les professionnels comme les particuliers. Un château à Alençon, les grilles de l'Obélisque de la Concorde, dans le cadre des travaux du Bicentenaire ou un cadre Louis XVI... "J'aime les deux façons de travailler". Seul dans son atelier, l'échine courbée sur de minutieux encadrements, essentiellement XVIIIe et XIXe siècles, ou en équipe sur des grands chantiers, "j'apprécie la manière différente d'appréhender le travail". Pour une restauration, impossible de dire un prix précis... Tout dépend de l'ouvrage. Philippe Boulet sait restaurer le cadre et la dorure. Cela peut aller de 500 francs pour un petit raccord à de très très grosses sommes." Rue des Augustins, l'artisan connaît très bien les XVIIe et XVIIIe siècles, l'âge d'or de la technique, le XIXe. Il a restauré quelques sculptures polychromes du XVIe. "L'encadrement et la dorure, c'est presque le même métier. Un doreur doit être capable de faire la teinte à la colle, la sculpture polychrome Louis XVI, Empire"... Avec tout ceci, Philippe Boulet a des projets plein la tête et n'aura peut-être pas l'occasion avant longtemps de rajeunir le cadre d'un petit miroir XVIIIe qu'il avait déniché dans l'atelier de son grand-père et qu'il restaure périodiquement, depuis dix années. "J'ai enlevé des choses, j'en ai rajoutées. Cela me permet de voir l'évolution de ma technique. On n'arrête pas de s'améliorer. Mais un jour, je l'achèverai, c'est sûr". Le jeune artisan a encore le temps puisqu'il n'a que 25 ans. Source : "Un métier en or" / N.B. in Lyon Figaro, 8 novembre 1991, p.13.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP04624.

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