[Exposition Buren au Magasin de Grenoble]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0194 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Buren au Magasin - Centre national d'art contemporain (CNAC), 157, cours Berriat, 38000 Grenoble.
historique Depuis certains beaux jours de mai, où il vit fleurir un drôle de printemps d'affiches sorties pour la plupart de l'Atelier populaire de l'ex-Ecole des Beau-Arts, Paris n'avait connu un tel charivari. Saisi par la logorrhée comme d'autres par la débauche, le moindre quidam déversait état d'âme et semblant de pensée. En 68, les murs parlaient, les bombes lacrymogènes aussi. En 86, ce ne furent que les palissades. Celles du chantier de la cour du Palais Royal. Mais si les mots tuaient, Jack Lang et Daniel Buren ne seraient plus de ce monde. En deux mots, "l'affaire", qui est encore dans toutes les mémoires. Instaurant une politique d'implantation de l'art contemporain dans les sites classés, notre pétulant ministre de la Culture invite Buren à revisiter la royale cour. Résultat : des colonnes pour l'Histoire, des rayures pour le label. Et un énorme scandale à la clé. Non seulement les Monuments Historiques s'étouffent quand on les met pratiquement devant le fait accepté, donc accompli, mais une bonne partie des Parisiens s'insurge. On touche au Patrimoine. La colère monte à El Paris. La province, elle, voit ça d'un peu plus loin. Les Parisiens et les badauds de passage dans le périmètre incriminé touchent au contraire du doigt le problème. Quelques centaines de mètres carrés de palissade qui enclosent le chantier où, peu à peu, inexorablement, s'élèvent les colonnes zébrées de Buren. Ces palissades, le Magasin de Grenoble a eu le bon réflexe de les récupérer. Mieux, il a demandé à Daniel Buren qui avait fait l'ouverture du Cnac en 86, de marquer le second anniversaire du lieu en réalisant une installation à partir de ce matériau exceptionnel. Source : "Buren : bure haine" / Nelly Colin in Lyon Figaro, 5 mai 1988, p.34.

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