[Maison de la culture arménienne à Décines]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0191 10
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Maison de la culture arménienne, 15, rue du 24 avril 1915, 69150 Décines.
historique Reportage photographique réalisé en prévision des commémorations du Génocide arménien de 1915.
historique Pendant toute la journée, Décines sera un ville morte. Comme tous les ans, le 24 avril. Les trois mille Arméniens de la ville commémorent le génocide de 1915. Salariés, commerçants, industriels et professions libérales cesseront toute activité pour participer à diverses cérémonies. Avec, comme point d'orgue, le grand rassemblement et le défilé qui doit les conduire, entre 16h15 et 17h30, de l'église arménienne de Lyon (295, rue André-Philip, dans le troisième arrondissement) à la place Bellecour. Décines est la capitale arménienne de la région lyonnaise, où la communauté est forte de quelque vingt mille âmes. Les premiers Arméniens sont arrivés en 1923. Dès 1929, ils entamaient la construction d'une Maison de la culture arménienne. Depuis le début des années trente, c'est le centre de la vie culturelle de la communauté. Hilda Tchoboyan, la directrice [en 1987], est originaire de Syrie. Arrivée en France à l'âge de dix-sept ans, elle veille à perpétuer l'identité de la communauté, "l'arménité", comme elle dit. "La maison est fréquentée par beaucoup de jeunes et d'enfants et par les vieux, qui jouent et discutent entre eux. Il y a peu de gens de la deuxième génération, autour de la cinquantaine. Cette génération a été victime de l'inadaptation de ses parents à la vie économique et sociale en France. Ballotée entre la culture familiale et la culture française, elle a choisi l'assimilation à tout prix, et a eu tendance à rejeter l'apport des parents". Les nouvelles générations, au contraire, cultivent leur particularisme. Un questionnaire a été envoyé en septembre à mille trois cents familles arméniennes de l'Est lyonnais. Les réponses sont en cours de dépouillement. Mais les premiers résultats sont révélateurs. A la question "Pensez-vous qu'il existe une réalité arménienne, et sur quoi est-elle fondée ?", les Arméniens ont placé en tête les motifs socio-culturelles, puis l'attachement sentimental. Les raisons politiques ne viennent qu'en troisième position et la religion vient en dernier. Soixante-douze ans après, la diaspora n'a pas oublié. Les Hagopian, Kaloustian, Melekian de Décines restent avant tout des Arméniens de France. Source : "La diaspora de Décines" / Ph. B. [Philippe Bordes] in Lyon Figaro, 24 avril 1987, p.5.
note bibliographique "Arménie : pour que personne n'oublie" / Philippe Bordes In Lyon Figaro, 24 avril 1987, p.4-5.

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