[Flash-Ball de la société Verney-Carron]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0119 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
historique Léger, maniable, dissuasif, le Flash-Ball a incontestablement des qualités. Et du succès, de curiosité. Placé sur un stand, dans un salon, il attire tous les regards. Au détriment, semble-t-il, des autres modèles exposés. Ses présentations successives, fin janvier 1990 à Paris pour le salon Expro (réservé aux armuriers français), [en mars 1990] à Nuremberg pour le salon international des armes, et fin mars lors du salon Armeville de Saint-Etienne, en ont fait la démonstration. Le Flash-BalI impressionne. "Heureusement", déclarent ses concepteurs, de la société stéphanoise Verney-Carron. Car c'est son but. Ce lanceur de projectiles souples, "ce n'est pas une arme, puisqu'elle ne tue pas", a une vocation défensive, de dissuasion. Théoriquement, devant son double canon (de 44 mm chacun) et son apparence d'arme de guerre - ce fut la première réaction des douaniers allemands, lors de l'importation de quelques unités pour le salon de Nuremberg - tout cambrioleur devrait prendre la fuite immédiatement. Si ce n'est pas le cas - pour certains, le Flash-Ball est pris pour un jouet d'enfant en plastique - un simple projectile permet de mettre fin à toute agression. "Sa force de frappe est très largement égale à celle des plus grands boxeurs, plutôt Mike Tyson que Christophe Tiozzo". De quoi neutraliser un adversaire pendant plusieurs minutes, le temps nécessaire aux policiers pour venir le cueillir sans heurt. Sur le marché de l'arme de défense, ce produit est totalement nouveau, fruit de la réflexion d'un professeur de balistique, Pierre Richert, expert près les tribunaux, qui cherchait une alternative aux accidents mortels qu'il rencontrait tous les jours. En fait, l'idée originale repose dans la conception de la munition. Il s'agit d'une cartouche propulsive (de calibre 12 mm), spécialement conçue pour le tir d'un projectile souple (style balle de caoutchouc), dont la matière, le diamètre et le poids ont été étudiés, afin d'éviter à courte distance la pénétration à l'impact. De même, la conception des canons est tout à fait révolutionnaire. Rien à voir avec du plastique, comme certains peuvent le croire au premier abord. Le Flash-BalI est fabriqué en polyarylamide renforcé de 50% de fibres de verre. L'intérêt de ce matériau composite nouveau réside dans sa résistance à des températures (140 degrés) et des pressions élevées. Loin d'être un joujou, ce lanceur est plutôt un engin redoutable dont le prix, sans être excessif pour une arme de défense, reste relativement élevé : mille huit cent cinquante francs. A ce tarif, il se situe d'ailleurs entre le revolver à grenaille et le fusil de chasse. Commencée début avril, la commercialisation s'annonce difficile. Si Verney-Carron peut s'appuyer en France sur son réseau de deux mille cents points de vente, il n'en est pas de même à l'étranger. L'exemple des douanes allemandes le confirme. "Nous devons tenir compte des réglementations spécifiques de chaque pays, souligne Claude Verney-Carron. Il nous faudra certainement du temps pour obtenir, comme en France, la vente libre. Aujourd'hui le Flash-Bali est classé dans la rubrique des pistolets de starter et de signalisation (classe 7)". Pourtant, si l'on excepte ces difficultés, l'optimisme est de mise. "Nous n'aurions pas travaillé deux ans et demi et investi trois millions de francs (sur un CA annuel de soixante millions de francs) si nous n'avions pas cru au produit". Un produit entièrement nouveau, qui n'a encore aucune concurrence, doit trouver sa place sur le marché. Pour l'instant, les armuriers sont surpris, plus habitués aux armes de chasse, qui ont fait la réputation de Verney-Carron depuis cent soixante-dix ans. Mais Allemands et Hollandais lui ont déjà découvert une autre vocation : la police et surtout le personnel pénitentiaire. Pratique, puisque le Flash-Ball peut arrêter un individu sans le tuer. L'objectif des dix mille unités vendues dans l'année semble donc tout à fait accessible. Source : "Opération coup de poing" / Didier Falcand in Lyon Figaro, 14 avril 1990, p.40.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP01995. Tirage attribué à Marcos Quinones.

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