[Congrès national des Assemblées de Dieu de France (4-8...

[Congrès national des Assemblées de Dieu de France (4-8 mai 1989)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP00010 004
technique1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
descriptionAdresse de prise de vue : Congrès national des Assemblées de Dieu de France (4-8 mai 1989), Palais des Sports de Gerland, 350, avenue Jean-Jaurès, Lyon 7e.
historiqueIl y a quelques années, ils s'étaient déjà manifestés en organisant la venue du pasteur Billy Graham en France et en mettant sur pied de véritables conférences en multiplex. Les Assemblées de Dieu, mouvement évangélique et pentecôtiste, qui pour annoncer l'Evangile usent des moyens et des méthodes de leur temps ont lancé depuis fin avril 1989 une immense campagne d'affichage. Les mêmes panneaux qui portaient, il n'y a pas si longtemps, les couleurs des candidats aux élections municipales annoncent également depuis quinze jours, d'une manière quelque peu inattendue : "L'Evangile, vraie Liberté". Depuis le 4 mai, au Palais des sports de Gerland, les fidèles des Assemblées de Dieu, venus de tout le pays, se sont retrouvés en congrès national pour prier et réfléchir. Plus de trois mille inscrits à l'origine qui ont vu leur nombre augmenter de soir en soir, les réunions d'évangélisation ouvertes à tous, fidèles ou non, auront attiré quelque cinq mille personnes. "Mission accomplie", peut alors dire le pasteur Ferriz (il anime la vie spirituelle de la communauté de Lyon), responsable de l'organisation de ce congrès lyonnais : "Notre objectif était double : rassembler nos frères pour renforcer le travail d'évangélisation et les fortifier dans leur foi. Plus de trois mille personnes ont répondu à notre invitation. Nous souhaitions aussi être mieux connus des Lyonnais et nous pouvons le constater tous les soirs en voyant le nombre de ceux qui se convertissent". Les Assemblées de Dieu, mouvement évangélique et pentecôtiste, usent d'une métaphore lyonnaise pour expliquer leur vocation et leur mission : "Au début de ce [XXe] siècle, des croyants réunis dans la réflexion et la prière ont reçu par le Saint Esprit une puissante bénédiction, comme le jour de la Pentecôte à Jérusalem. De leur expérience est née un réveil spirituel qui s'est étendu au monde entier. Il a dynamisé deux aspects essentiels de la foi : l'évangélisation des hommes perdus et le retour, pour les croyants, aux fondements des saines doctrines de la Bible. Comme le Rhône et la Saône se rencontrent et fusionnent pour devenir un grand fleuve, le salut des hommes et l'approfondissement de la foi ont engendré un grand courant spirituel." Dans l'agglomération lyonnaise, ils sont aujourd'hui environ mille fidèles pratiquants réguliers et mille autres sympathisants. Ils ont bien pris soin d'inviter ou de tenir informées de leur congrès les autres communautés chrétiennes, et articulé leur congres sur le triptyque qui fonde leur activité spirituelle. L'adoration (avec le culte tous les matins), l'édification grâce aux travaux en carrefours portant sur quarante thèmes différents (cela va du discernement de la volonté de Dieu à l'oecuménisme en passant par : comment témoigner aux musulmans ou le chrétien dans la société), l'évangélisation avec les réunions du soir (celle [du 7 mai 1989] était plus particulièrement destinée aux jeunes). Ce congrès lyonnais affiche également une particularité qui en fera une date dans l'histoire de la vie spirituelle régionale puisqu'il coïncide avec une impression de la Bible réalisée à Lyon et tirée à douze mille cinq cents exemplaires. L'association "Viens et vois", qui édite la littérature religieuse des Assemblées de Dieu, vient en effet de renouer avec la tradition lyonnaise du XVIe siècle. En effet, dès la fin du XVe siècle, les ateliers d'imprimerie de Lyon produisaient des ouvrages essentiellement littéraires, mais furent aussi les premiers à utiliser les caractères hébreux et grecs et à imprimer des partitions musicales. Quelques années plus tard, alors que les échevins lyonnais n'hésitaient pas à affirmer que "l'art de l'imprimerie est le plus beau et le plus grand en cette ville qu'il soit en la chrétienté", c'est bien à Lyon que Sébastien Gryphe et Etienne Dolet imprimaient clandestinement les livres de Martin Luther et la Bible en langue française, malgré la condamnation de la Sorbonne et l'interdiction promulguée par le roi Henri II. C'est ainsi que dans les années 1550, il n'y eut pas moins de quinze éditions, en français, de la Bible à Lyon. Les livres prohibés quittaient la ville dans des paniers recouverts de châtaignes ou dans des barriques de harengs à double fonds... Quatre siècles et demi plus tard, c'est en s'appuyant sur la force du symbole qu'à Grézieu-la-Varenne, on a imprimé ces bibles à l'occasion du congrès. Le pasteur Fo (Vienne) est d'ores et déjà en train de préparer une autre édition qui sortira à l'automne et "ne coûtera que 15 francs". Source : "Paroles d'évangélistes" / Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 8 mai 1989, p.2.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 18 négatifs.

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