[Campagne d'affichage de l'association "Ecoutons Lyon !"]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP01816 002
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Les Lyonnais doivent prendre la parole, c'est au nom de cette affirmation qu'une nouvelle campagne de communication commence [le 6 mars 1990] sur Lyon à l'initiative de "Pierre Botton et plusieurs spécialistes lyonnais de la communication et de l'information", annonce un communiqué transmis aux rédactions en même temps que les trois affiches qui doivent se succéder sur deux cents panneaux à travers la ville. Sous l'appellation "Ensemble écoutons Lyon", les trois affiches évoquent trois thèmes forts et contestés de la vie quotidienne des Lyonnais : la pollution, la mosquée et l'augmentation des impôts. Sur chacune le numéro de téléphone de l'association apparaît sur fond noir avec cette question directement formulée : "Qu'en pensez-vous ?". L'invitation est évidente. Autant dire que cette campagne qui met le doigt sur les points faibles de l'action municipale, un an presque jour pour jour après l'accession de Michel Noir au fauteuil de maire de Lyon, ne devrait pas déclencher un enthousiasme délirant dans les rangs de l'équipe municipale. Autant dire aussi que cette démarche, initiée par Pierre Botton, le propre gendre de Michel Noir, pose quelques questions. Au printemps [1989], c'est Pierre Botton qui dirigeait la campagne municipale de son beau-père, mais au lendemain de la victoire, les relations s'étaient brusquement tendues entre les deux hommes. Depuis ce jour, le gendre de Michel Noir semblait avoir quitté la place (et à tout le moins la vie politique) lyonnaise. Sa réapparition dans une démarche présentée comme une "initiative de démocratie directe", mais qui porte indirectement un jugement très sévère sur une partie de l'action municipale, représente, à l'évidence, un fait nouveau. L'association "Ensemble écoutons Lyon", dont le siège se trouve rue Garibaldi et qui s'affiche comme étant "apolitique", annonce pour ambition essentielle : "Faciliter et amplifier l'indispensable dialogue devant exister entre les élus et les habitants de Lyon". Elle met donc pour cela à la disposition des Lyonnais un numéro de téléphone (78 60 04 43) pour qu'ils donnent leur avis. Un exercice dont la finalité est de "transmettre les informations recueillies aux élus et aux administrations de la Ville, afin qu'ils puissent tenir compte des préoccupations et de l'avis des Lyonnais et de leur apporter des réponses concrètes". Si les auteurs de pareille initiative voulaient laisser entendre que, pour l'heure, à la mairie, on ne se met pas à l'écoute des Lyonnais, ils ne s'y seraient pas pris autrement. Que cette démarche-là provienne du propre gendre du maire de Lyon est pour le moins inattendu. Du coup, on s'interroge sur les véritables motifs qui poussent Pierre Botton. Faut-il voir là un règlement de comptes familial ou une réaction positive à un certain constat de carence ? Pierre Botton prépare-t-il un certain retour sur la scène politique lyonnaise, ou cherche-t-il à mettre le maire de Lyon en difficulté dans sa politique municipale ? La présence d'Alexandre Basdereff comme trésorier de l'association présidée par Botton constitue une interrogation supplémentaire, dans la mesure où celui-ci est lui-même considéré comme un très proche de Chirac et de Juppé. A l'heure où Michel Noir lance son opération Force Unie et se trouve quelque peu en délicatesse avec le RPR, toutes les hypothèses sont envisageables et... permises. Source : "Lyonnais, on vous écoute..." / J.P. [Jeanine Paloulian] in Lyon Figaro, 7 mars 1990, p.2.
historique Le 8 mars 1990, la presse annonçait un rebondissement dans l'affaire de cette campagne d'affichage entamée le 6 mars par Pierre Botton, gendre du maire de Lyon : Michel Noir demandait la saisie des affiches "par respect pour la morale familiale". Pierre Botton faisait retirer l'objet du litige, mais ne renonçait pas pour autant. Vingt-quatre heures après avoir retiré une première vague d'affiches et annoncé qu'il ne désarmerait pas, il entamait le 8 mars une nouvelle campagne d'affichage pour attirer l'attention des Lyonnais. Sous l'égide de l'association "Ecoutons Lyon" (le mot "ensemble" ayant disparu), cette nouvelle série ne traitera plus que de deux thèmes : la construction de la mosquée et la hausse des impôts locaux. Cent trente affiches devaient être collées dès le lendemain dans tous les arrondissements de Lyon, avec la même interrogation : "Qu'en pensez-vous ?", et toujours le même numéro de téléphone.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 19 négatifs.
note bibliographique "Botton affiche sa stratégie" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 8 mars 1990, p.2. - "Je le forcerai à réussir Lyon" / Propos recueillis par Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 8 mars 1990, p.2-3. - "L'opposition s'affiche" in Lyon Figaro, 10 mars 1990, p.2. - "Pierre Botton persiste et signe" / Gérard Angel in Le Progrès de Lyon, 16 mars 1990.

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