[Concours d'économie urbaine du quartier de La Démocratie...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT2986 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Cinq tours tomberont. Le jury du concours d'économie urbaine du célèbre quartier de Vénissieux a donné son verdict. La simplicité l'a emporté. Sur fond de réconciliation entre Michel Noir et André Gérin.
historique "Difficile de garder un secret pendant vingt-quatre heures". Cette petite phrase de Michel Noir venait justifier, le 6 novembre 1989, la consultation marathon des cinq équipes encore en lice dans le concours d'économie urbaine du quartier fantôme des Minguettes. Un grand oral de vingt minutes au terme duquel le jury a rendu son verdict : l'équipe Neuschwander-Ten est désignée lauréate. Une délibération courte, justifiée encore une fois par le président de la Communauté urbaine par la "connaissance approfondie des dossiers". Le concours international d'économie urbaine, lancé en février 1988 pour reconvertir Ies sept hectares vides du quartier des Minguettes, arrive à son terme. Presque deux ans déjà, mais l'enjeu est de taille pour la célèbre ZUP qui, malgré les différentes interventions des offices, garde une image de marque négative. Le défi : transformer un bateau à la dérive en locomotive des Minguettes. Notamment en faisant de l'économie l'élément moteur de la reconversion. Les trois partenaires du projet : l'Etat, la ville et la CoUrLy, unis dans la convention de plan de 1986, ont lancé un SOS international aux "faiseurs de villes" : architectes, économistes et urbanistes. Quatre-vingt-quinze équipes ont répondu en décembre 1988. Cinquante-quatre ont déposer un dossier. Après une première sélection en mars 1989, quatre projets se retrouvent sur la touche aujourd'hui : "Les piliers de la mémoire", scénario proposé par Steinebach, Chemetov et Acrolis ; 'Démocratie en scène", de l'équipe franco-italienne Fuksas-Grès ; "Mexico-Vénissieux", par le duo Eibenschutz-Intercités ; et, enfin, "La cité des nations", lancé par l'architecte Roland Castro, associé la Caisse des dépôts et à l'OPAC. Non sans avoir largement qualifié les Minguettes de "lieu stratégique pour l'agglomération", Michel Noir a expliqué le choix du jury par l'adéquation des propositions de l'équipe choisie avec les objectifs nourris pour le quartier. Le jury s'est donc prononcé pour un seul projet lauréat. Exit le grand mixage d'idées prôné par André Gérin. Exclu en raison des "obstacles juridiques", dixit le premier magistrat de Vénissieux. "Il y a des règles en matière de concours d'urbanisme. Le jury ne peur faire qu'un seul choix", a renchéri Michel Noir. Unanimité de façade des deux, hommes. On est loin du "vous vous êtes placé hors-la-loi", lancé par Michel Noir au maire de Vénissieux, le soir du 15 juin (cf. Lyon Figaro, 28 juin 1989). André Gérin semble être rentré dans le rang communautaire. Il est vrai que l'appellation du concours a subi entre-temps nombre de changements. De concours d'économie urbaine, il est devenu consultation d'idées après la mise en garde du préfet de région, Gilbert Carrère, sommant les deux parties d'accorder leurs violons. En changeant la dénomination du concours, André Gérin pouvait revendiquer la compétence communale et récupérer le concours à son compte. Mais la greffe n'a pas pris. Lors du colloque sur les grands ensembles, qui s'est déroulé les 27 et 28 juin à Vénissieux, la chaise d'Henry Chabert, vice-président de la CoUrLy, était vide. En signe de désapprobation. La Communauté urbaine ne souhaitant pas donner son aval par sa présence à la consultation qui s'était faite derrière son dos. Une ébauche de compromis semblait se dessiner lorsque les quinze membres du jury officiel ont été désignés par l'assemblée communautaire. Le comité d'expert élu par la ville de Vénissieux était mis sur la touche, mais tout de même associé, en tant que comité consultatif. Pendant l'été, le bras de fer n'était plus de mise entre Noir et Gérin, les deux hommes ayant fini par s'entendre. Non sans faire d'importantes concessions. Premier signe d'accord en octobre, le nouveau préfet, Jacques Monestier, avertit le maire de Vénissieux qu'il retire le recours déposé auprès du tribunal administratif annulant le concours. Le 6 novembre, les deux hommes ont proclamé le vainqueur côte à côte. Mais il est vrai que la consultation s'est transformée depuis en "concours d'économie avec des idées forces", selon André Gérin, ou "concours d'idées d'économie urbaine" pour Michel Noir. Autre signe d'accord des différentes parties : l'équipe lauréate a prévu la démolition de cinq tours. En avril, le préfet Gilbert Carrère avait largement signifié son opposition à une telle issue. Mme Louis, sous-préfet, a affirmé que "l'autorisation sera donnée, si elle est assortie d'un engagement de reconstitution du patrimoine social". La question est close. Tout est bien qui finit bien. Pour écarter l'hypothèse d'un regroupement de projets, Michel Noir a avancé le code des concours d'urbanisme. André Gérin a reculé, Pourtant, lors de la première sélection, des fusions ont eu lieu. Des "mariages forcés" selon l'une des équipes concernées. Grès a d'ailleurs clairement montré sont amertume le 6 novembre, lorsque le président de la CoUrLy a félicité le duo franco-italien pour son projet de "Démocratie en scène". Grès revendiquant la paternité du Centre international de l'image, du son et du spectacle vivant. Rancoeur aussi parmi les autres équipes. L'examen des projets est venu quatre mois après le dépôt des dossiers. "En quatre mois, les projets évoluent. Nous avions trouvé un acquéreur pour les dix tours", regrette Intercités. Démobilisation ou capitulation ? Toujours est-il que même Roland Castro a quitté précipitamment les lieux, sans attendre de verdict. Source : "Mariage de raison aux Minguettes" / Marie Caballero in Lyon Figaro, 7 novembre 1989, p.2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP01215.
note bibliographique "1999, la fin d'une mutation" / M.C. [Marie Caballero] in Lyon Figaro, 7 novembre 1989, p.2. - "Un grand projet pour les Minguettes" / P.E. [Pierrick Eberhard] in Le Progrès de Lyon, 7 novembre 1989. - "Démocratie a enfin son projet" / M.d.F. in Lyon Matin, 7 novembre 1989. - "Gérin veut son métro" / Marie Caballero et Stéphane Yalnizian in Lyon Figaro, 12 décembre 1989, p.9.

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