[Entretien avec Raymond Barre, maire de Lyon]

[Entretien avec Raymond Barre, maire de Lyon]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP11877 005
technique1 photographie négative : couleur ; 24 x 36 mm
historique"Ne considérons pas que la gauche est déjà victorieuse et que la droite divisée est déjà battue", adresse comme message Raymond Barre à son retour de convalescence. Intervenant pour la première fois sur les élections municipales lyonnaises depuis la vague d'annonces de candidatures à sa succession, le maire de Lyon, sans désigner son successeur, exprime sa méfiance à l'égard d'un certain RPR et particulièrement de l'appareil parisien, tout en rappelant la cohésion de sa majorité municipale et l'apaisement qu'il a choisi vis-à-vis de la dévolution des délégations d'Henry Chabert. Il se défend de faire le jeu de Gérard Collomb et rejette les offres de services du chef de file municipal de la gauche. "Il ne suffit pas d'être mon favori pour être le favori des Lyonnais", déclare Raymond Barre qui invite Christian Philip à obtenir le soutien de sa famille politique et s'adresser aux électeurs, et Charles Millon à "se faire accepter par l'opinion républicaine", soulignant ainsi l'importance du débat.
historiqueRaymond Barre ne ferme la porte à aucun candidat à droite. Dans la perspective des élections municipales lyonnaises, sur lesquelles le maire s'exprime pour la première fois depuis la vague de candidatures lancée depuis une quinzaine de jours, il invite les candidats à se lancer dans le débat. "La mairie est un grand enjeu régional, national, et international. Je me réjouis que des personnalités ayant expérience et compétence veuillent se proposer aux Lyonnais pour diriger en 2001 la municipalité. Nous sommes en démocratie, il faut un large débat", invite le maire de Lyon qui demande ainsi aux candidats de confronter devant les Lyonnais leurs programmes et leurs équipes pour engager Lyon dans le nouveau millénaire. Pour Raymond Barre, la prochaine élection ne dépendra pas du bon vouloir des appareils politiques et des "combinaisons politiciennes", mais sera le choix des Lyonnais. Particulièrement critique avec le RPR parisien, dont il rappelle l'attitude en 1981, mais aussi avec une partie du RPR lyonnais, différenciant Henry Chabert de Jean-Michel Dubernard, le maire de Lyon explique qu'il a redistribué les délégations de son ex-adjoint à l'Urbanisme à son groupe afin de ne pas accréditer la thèse du complot. Raymond Barre rejette ainsi fermement toute intervention de la mairie concernant l'affaire d'Henry Chabert. Raymond Barre se démarque également très clairement de Gérard Collomb et de la gauche lyonnaise, en rejetant les offres de services du chef de file de la gauche lyonnaise : "Je ne suis pas à la recherche d'une majorité au conseil municipal", lui répond-il, rappelant la loyauté des membres de sa propre majorité qui ajoute "Depuis 1976, je ne crois pas que les socialistes m'aient, à aucun moment, fait le moindre cadeau. Je ne leur en ai fait, pour ma part, aucun !". Pour les candidats déclarés à droite, le maire de Lyon fait la différence entre les candidats à la candidature et les candidats Bienveillant à l'égard de son premier adjoint, il invite Christian Philip à aller recueillir l'investiture de sa formation politique et à s'adresser maintenant aux électeurs, tout en rappelant qu'en 1995 il l'a "imposé comme premier adjoint. Je lui ai offert à ce moment-là une chance exceptionnelle". A l'égard de Charles Millon, sans oublier 1998 et l'attitude du groupe de l'ancien président du conseil régional à l'égard d'Anne-Marie Comparini à la Région, il l'invite maintenant "à se faire accepter par l'opinion républicaine". Même si le maire de Lyon rappelle qu'il n'interférera pas dans la désignation de son successeur, se réservant le droit, le moment venu, d'indiquer sa préférence ; sa bienveillance à l'égard de la candidature en titre de Charles Millon ne manquera pas d'être interprétée comme l'amorce d'un soutien. Source : "Raymond Barre reprend la main" / Propos recueillis par Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 25 février 2000, p.1-3.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 50 négatifs.

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