[Profanation du mémorial de Rillieux-la-Pape (Rhône)]

[Profanation du mémorial de Rillieux-la-Pape (Rhône)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP06872 001
technique1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
descriptionInscription(s) sur l'image : "Nous ne seront pas / les palestiniens de l'Europe !" ; "Achung (sic) Jude !".
historiqueDes inconnus ont souillé d'inscriptions antisémites la stèle rappelant le souvenir des sept otages juifs fusillés en juin 1944. C'est la seconde fois que ce lieu de mémoire est la cible de profanateurs depuis le procès de Paul Touvier, condamné pour avoir sélectionné les victimes.
historiquePour la seconde fois depuis le condamnation de Paul Touvier à la réclusion à perpétuité, des profanateurs ont souillé le mémorial des fusillés juifs du cimetière de Rillieux-la-Pape. En mai, la plaque rappelant le martyre des sept victimes sélectionnées par le chef de la Milice de Lyon et abattues en représailles de l'exécution d'Henriot, avait été brisée par des inconnus. Ont-ils récidivé, fait des émules ? Toujours est-il que dans la nuit de [du 6 au 7 juillet 1994], le mémorial inauguré le 28 juin par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, a été maculé d'inscriptions antisémites tracées à la peinture noire. Une étoile de David a été peinte grossièrement sur la partie centrale de la stèle, noircie en sa partie inférieure par un début d'incendie allumé dans un réceptacle. Les plaques latérales ont été, l'une, rendue illisible par des traces de peinture, l'autre, souillée par une croix gammée. Enfin, sur le mur - contre lequel furent fusillés les sept otages - ont été apposées deux inscriptions. La première fait une référence implicite à Israël : "Nous ne serons pas les palestiniens de l'Europe" ; la seconde, mal orthographiée en allemand, reprend l'un des vieux slogans nazis : "Achung Jude". L'émotion est bien évidemment très vive dans la communauté juive. Jean Lévy, président pour la région Rhône-Alpes du Conseil représentatif des institutions juives de France, s'en est fait l'écho, quelques heures après la découverte de la profanation du mémorial de Rillieux. Profanation qui, selon lui, est bien le "fait d'un groupe de même mouvance, antisémite, néo-nazie et xénophobe". La plaque initiale, posée à la Libération, n'a subi la moindre souillure pendant des décennies. "Ce n'est qu'après le verdict de Paul Touvier qu'elle a été profanée", observe le président du CRIF avant d'appeler à la vigilance face à tous ceux "qui souhaiteraient réécrire l'histoire". Indigné et bouleversé par cet acharnement des profanateurs qui ont pris pour cible ce lieu de mémoire qu'est le cimetière de Rillieux, Jean Lévy dénonce ce qui est à ses yeux "un acte de lâcheté, un geste sacrilège, une offense à la mémoire juive, mais aussi à la mémoire collective de la nation". Dans un communiqué diffusé [le 7 juillet], le préfet Paul Bernard a exprimé sa vive émotion devant de tels actes: "... marqués du sceau de la lâcheté et de l'infamie (ils) constituent une nouvelle attaque des forces de la haine contre l'humanité et la démocratie". Le préfet de la région Rhône-Alpes assure la communauté juive du soutien total de l'Etat et des pouvoirs publics pour lutter "contre ce fléau"', et de leur volonté de découvrir les auteurs de ces actes et de les poursuivre avec détermination afin qu'il soient punis avec toute la rigueur de la loi. Source : "Profanation du Mémorial de Rillieux : la mémoire blessée" / Gérard Schmitt in Lyon Figaro, 8 juillet 1994, p.1.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 17 négatifs.
note bibliographique"La mémoire des sept victimes de Touvier à nouveau insultée" in Le Progrès de Lyon, 8 juillet 1994.

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