[Profanation au cimetière juif de La Mouche]

[Profanation au cimetière juif de La Mouche]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT1890B 04
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionAdresse : cimetière israélite de Gerland ou de la Mouche, 11, rue Abraham-Bloch, Lyon 7e.
historiqueDes inscriptions antisémites ont été découvertes, [le 13 septembre 1992], au cimetière israélite de la Mouche. Immédiatement sur les lieux, la communauté juive, le grand rabbin, le président du Crif, ainsi que le maire de Lyon ont témoigné de leur indignation.
historiqueLe cimetière israélite de Lyon a été l'objet de profanations dans la nuit de samedi à dimanche. Les murs de son enceinte ainsi qu'une quinzaine de tombes, dont deux d'enfants, ont en effet été maculés de graffitis et d'inscriptions antisémites, de croix gammées ainsi que d'étoiles de David, suivies de "Adolf au pouvoir", "Adolf Hitler notre père", "le pouvoir aux blancs", "Auschwitz"... Des inscriptions qui ont vraisemblablement été faites vers 4 heures du matin, le chien de garde avant donné l'alerte à ce moment-là dans ce quartier industriel de La Mouche, dans le septième arrondissement, peu fréquenté la nuit. La nouvelle s'est répandue [le 13 septembre] comme une traînée de poudre au sein de la communauté juive et plus d'un milier de personnes se sont rendues en début d'après-midi sur les lieux pour exprimer leur indignation. Dans la matinée, le Grand rabbin, Richard Wertenschlag, s'était déjà déplacé au cimetière de La Mouche en témoignant de "son horreur devant les croix gammées, les graffiti sur les tombes des enfants". Dans la soirée, il a appelé à "juguler la peste brune et lutter contre la résurgence des groupes néo-nazis". Il estime que "des nostalgiques du nazisme ont commis un acte abjecte" en souillant des tombes d'enfants. Ce "geste sacrilège fait honte à Lyon, capitale de la Résistance. Il est de notre devoir de ne pas rester silencieux ou indifférent face au retour de vieux démons. L'heure est venue de juguler cette peste brune et de dresser des barrages efficaces face à la résurgence de groupuscules néonazis", a-t-il conclu. Egalement sur les lieux, le président régional du Crif (Conseil représentatif des institutions juives en France), Jean Lévy, qui a été particulièrement touché par la profanation des deux tombes d'enfants : "Ce n'est pas le fait du hasard si deux enfants ont été choisis comme victimes." Au nom du Crif, il s'est déclaré "profondément bouleversé par ces actes et a exprimé son sentiment de stupeur, de tristesse et de révolte face à des actes de lâcheté, commis par des individus sans scrupules, antisémites, néo-nazis qui s'attaquent au repos des défunts. "Le crif demande aux pouvoirs publics de mettre tout en oeuvre pour identifier rapidement les auteurs de ces actes barbares et fait remarquer que cette nouvelle profanation de cimetière israélite intervient dans un climat d'escalade, d'invitation à la haine raciale et antisémite", a-t-il encore déclaré. Alerté, Michel Noir s'est également rendu sur les lieux. Le maire de Lyon a prononcé quelques paroles devant la communauté juive : "Lorsqu'on atteint la sépulture de l'homme, celle d'un juif dans un cimetière juif, on veut atteindre la personne dans ce qu'elle a de plus sacré, en inscrivant le signe de la croix gammée et le nom d'Auschwitz, on veut signifier quelque chose de précis. C'est un langage sur la plus innommable, la plus impossible cicatrice dans le coeur de l'homme, un langage sur ce qui a été la nuit de la personne humaine". Et de poursuivre, devant le grand rabbin et le président du Crif : "Je partage toute votre émotion, toute votre douleur, toute votre souffrance. Puissiez-vous, par votre prière, nous inciter à trouver consolation et espérance et trouver aussi les paroles publiques qui nous permettent d'enseigner à nos concitoyens toute l'horreur que signifie antisémitisme, refus de l'autre et aujourd'hui, ici, cet appel à des temps, des langages et des comportements qui refusent l'homme dans son identité, sa religion, dans ce qu'il a été". Une enquête policière a été confiée à la permanence de jour qui a procédé aux premières constatations, mais pour l'instant, les auteurs de ces actes n'ont pas été identifiés. Toutefois, les représentants de la communauté juive ont déjà leur idée sur la question. Le Grand rabbin ainsi que Jean Lévy "se posent des questions après les manifestations de l'extrême-droite, [le 12 septembre]. Nous sommes tentés de faire le lien. Sur une tombe était inscrit "oi", qui est, paraît-il, un signe de reconnaissance des skin-heads. Il y a ici une volonté systématique de signer cette provocation, une volonté délibérée de provoquer la société". Le cimetière israélite de La Mouche n'est pas le premier de la région a subir des profanations. Il y a une quinzaine d'années, celui de La Boisse avait été profané par des signes nazis tout comme celui de Cusset, plus récemment. Source : "Profanation au cimetière juif" / Catherine Lagrange et Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 14 septembre 1992, p.5.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP05545A.
note bibliographique"Indignation unanime" / Catherine Lagrange in Lyon Figaro, 15 septembre 1992, p.3. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimetière_juif_de_Lyon (consulté le 16-03-2023).

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