[10e Anniversaire de la cotation de Majorette à la Bourse...

[10e Anniversaire de la cotation de Majorette à la Bourse de Lyon]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT1881 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historiqueLe 7 décembre 1987, Majorette fête le dixième anniversaire de sa cotation à la bourse de Lyon. Le numéro un du jouet français est significatif de la place prépondérante de la région dans ce secteur. Ou plutôt du triangle Jura-Ain-Rhône où près de la moitié des jouets produits ou étudiés dans l'Hexagone trouvent leur origine. Une influence qui est sur la voie de redevenir un atout après avoir été un handicap. L'industrie française du jouet a considérablement changé en l'espace de dix ans et c'est à ce prix qu'elle a pu survivre malgré de nombreux dépôts de bilan.
historiqueToute la communauté financière et boursière lyonnaise - malgré une nouvelle chute des marchés - célébrait [le 7 décembre 1987] avec Émile Véron le dixième anniversaire de la cotation de Majorette. Le 7 décembre 1977 en effet, la bourse de Lyon accueillait au comptant une entreprise de Caluire, dont la taille était encore modeste : Majorette à l'époque réalisait un chiffre d'affaires annuel de 63 millions de francs. Et pourtant, l'introduction de cette PME devait en quelque sorte "déclencher" l'essor de la place financière régionale. Qu'on en juge. "En décembre 1977, le marché financier français était au plus bas. Sa survie paraissait suspendue au résultat des élections, qui devaient intervenir au printemps suivant. De plus, en 1977, aucune autre société industrielle française n'avait pris le chemin de la bourse", rappelle Roger Michaux, syndic délégué des agents change de Lyon. Le niveau des échanges pour sa part était au plus bas : 200 millions à peine - actions et obligations confondues - étaient enregistrés à Lyon pour l'ensemble de l'année ! L'introduction constituait donc un véritable défi, et ce d'autant plus que Majorette était aussi la première PME française à accéder directement à la cote officielle. Mais surtout, cette introduction constituait aux yeux de tous un véritable test : elle devait démontrer la capacité de la place lyonnaise à mobiliser l'épargne régionale en faveur d'une entreprise régionale, et partant de là, son aptitude à voler de ses propres ailes. Le test devait réussir au-delà des espérances de ses initiateurs : la valeur voyait ses transactions augmenter suffisamment pour permettre, un an et demi plus tard, le transfert au marché à terme. Elle apportait ainsi la preuve aux partisans du centralisme financier que le lieu de cotation était loin d'être un obstacle à la réussite d'une carrière boursière. Bien au contraire. La leçon d'ailleurs devait être retenue par deux grands émetteurs d'obligations : la Compagnie nationale du Rhône (en juin 1978), et le Crédit lyonnais (en mars 1980) décidaient dans la foulée de faire coter leurs emprunts à Lyon. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, les événements devaient se répéter - avec plus d'ampleur - en 1983, avec la création du second marché. Smoby sautait le premier le pas, sous l'impulsion discrète d'Émile Véron, avec la réussite que l'on sait. Depuis, une cinquantaine de sociétés sont venues se faire inscrire à Lyon, au second marché et au hors cote. Résultat, la bourse de Lyon ces dernières années a littéralement explosé : en dix ans, sa capitalisation boursière a été multipliée par vingt-huit et son volume de transactions par deux cents. "Aujourd'hui [en 1987], la bourse de Lyon n'est plus seulement la première place de province. Elle est devenue, pour les entreprises qui viennent en bourse, une véritable alternative à la bourse de Paris. Sa zone de recrutement est à présent nationale", observe à ce propos Roger Michaux. Parmi les principaux exemples, citons Michel Thierry situé dans l'Ariège, les vins Boisset dans la Côte-d'Or, ou la Compagnie internationale André Trigano, dont le siège est à Paris. Cette évolution spectaculaire ne devrait pas être remise en cause par les perturbations que nous connaissons actuellement : elle s'apprête à prendre le double virage de la cotation en continu (le système CAC devrait entrer en vigueur à l'automne [1988]), et de l'ouverture du capital des charges, Edmond Richard devant en principe être le premier agent de change de province à agir de la sorte. Les perspectives d'avenir sont par conséquent loin d'être bouchées. Il n'en demeure pas moins que la bourse de Lyon, si elle devait élever une statue, devrait la faire à l'effigie d'Émile Véron. Elle lui doit beaucoup. Sur le socle, il faudrait rappeler les noms de ceux qui ont conduit l'introduction de Majorette : Gilles Brac de la Perrière et Louis Thannberger, tous deux à l'époque à la Société lyonnaise de banque, Louis du Masle, directeur régional à cette date du Crédit commercial de France, et Gérard Suchet, de la charge Sellier-Suchet. Source : "La décennie Majorette" / Christian Hedou in Lyon Figaro (cahier saumon), 8 décembre 1987, p.21.
note bibliographique"Lyon, jouet en bourse" dossier in Lyon Figaro (cahier saumon)n 7 décembre 1987, p.23 sq. - "Emile Véron : il n'y a que la foi qui sauve" / Christian Hedou in Lyon Figaro (cahier saumon), 8 décembre 1987, p.22.

Retour