[Usine Elf Atochem de Pierre-Bénite (Rhône)]

[Usine Elf Atochem de Pierre-Bénite (Rhône)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT1612B 03
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historiqueElf Atochem a annoncé le 5 juin 1992 la mise en production des premiers substituts aux CFC, dans son usine lyonnaise. C'est le 11 juillet, si tout se passe comme prévu, que le site lyonnais d'Elf Atochem démarrera la production des HFA, c'est-à-dire des substituts aux CFC, gaz accusés de nuisances sur la couche d'ozone. 950 millions ont été investis en cinq ans à Lyon pour servir le marché européen, avec un impact important sur la sous-traitance régionale.
historiqueA quelques semaines seulement du lancement de la production des HFA, prévue le 11 juillet, François Bazile, directeur général d'Elf Atochem, a présenté [le 5 juin 1992] l'activité générée par le chimiste français dans la région et les perspectives plus générales du groupe. Il est vrai que ce qui fut un véritable défi industriel en 1986, alors que les produits n'étaient pas encore au point, est aujourd'hui une réalité. Ce ne sont pas moins de 950 millions de francs qui ont été investis à Lyon, à Pierre-Bénite exactement, par la filiale chimie du groupe Elf, afin de mettre sur le marché des substituts aux CFC. Incriminés lors de l'accord international de Montréal pour leurs nuisances sur la couche d'ozone, ces gaz fluorés dont Elf Atochem est le premier producteur mondial devaient dès lors être remplacés. Une décennie seulement a été accordée aux principaux fabricants pour se lancer dans la recherche fondamentale, dans la recherche appliquée à travers la mise au point de nouveaux procédés industriels, enfin, dans la fabrication des substituts, baptisés HFA. En assurant en même temps leur promotion et leur mise en oeuvre future auprès des secteurs jusque-là utilisateurs de CFC. Des marchés qui sont très importants : pour l'isolation qui se fait avec des mousses rigides à base de polystyrène et de polyuréthane (on emploiera désormais les HFA 142 b et 141 b pour leur fabrication), le froid domestique et commercial pour la climatisation des voitures ou des bâtiments, les réfrigérateurs, banques réfrigérantes, congélateurs... (on utilisera à terme le HFA 134 a), le froid industriel (grandes chambres froides, ateliers qui demandent une grande capacité de réfrigération pour de multiples activités) et d'autres encore. La substitution qui doit s'opérer en quelques années (elle sera obligatoire en 1995 aux Etats-Unis et probablement à la même date en Europe) est donc un vrai défi qui s'est chiffré, pour Elf Atochem, par des investissements à tous les niveaux : recherche, formation, production. Lyon a occupé pendant cinq ans un rôle majeur : c'est le Centre de recherche Rhône-Alpes d'Elf Atochem qui a mis au point les nouveaux produits de 1986 à 1989, le Centre technique Atochem (CTA) qui a réalisé les études et les pilotes - l'ingénierie s'est achevée en juillet 1990 alors que la décision d'investir a été prise en juin de la même année - et l'unité de Pierre-Bénite, avec un site jumeau à Calvert City dans le Kentucky, qui va produire. Les travaux ont commencé en mars 1991, la construction proprement dite en juillet et le démarrage de la production des 141 b et 142 b est prévue pour le 11 juillet 1992, complétée en octobre par le lancement de la fabrication du 134 a. Au total, il aura fallu deux ans et deux mois sur le site lyonnais entre la fin des études techniques et l'achèvement total des travaux. Un chantier colossal qui a représenté 800.000 heures dont 500 000 consacrées - essentiellement en flux tendus vu les difficultés de stockage - à la livraison et la mise en place des tuyauteries (environ 500 tonnes), de l'instrumentation, de l'électricité et des trois mille tonnes de charpente. Jusqu'à 760 personnes, aux périodes de pointe, ont travaillé chaque jour sur le chantier de Pierre-Bénite : "D'où une logistique importante en accord avec les sociétés extérieures réalisant les travaux, la création d'un village d'entreprises doté d'une zone de vie confortable et bien sûr des ateliers de préparation, un village situé à 1,5 km près du Rhône", souligne Jean-Pierre Corbeil, directeur de l'unité de Pierre-Bénite. En outre, l'impact économique régional a été très important : sur 950 millions de francs investis, 250 millions de francs ont servi à payer les prestations des multiples sous-traitants. "Et ce n'est pas fini, ajoute François Bazile. Des emplois seront créés au fur et à mesure de la montée en puissance des nouvelles productions et la maintenance de certains équipements sera largement concédée localement. Sans oublier la ressource fiscale importante que représente pour la région Rhône-Alpes et la commune de Pierre-Bénite, 1,4 milliard de francs d'investissements depuis 1984, dont 950 millions pour la production des substituts au CFC. A ce jour, la production des HFA a créé 33 nouveaux emplois nets. Elle fut aussi l'occasion d'une vaste opération de mutation et de qualification interne pour le personnel de Pierre-Bénite (400 salariés en production dont 60 pour les HFA). Source : "Usine pilote à Pierre-Bénite" / Françoise Lafuma in Lyon Figaro (cahier saumon), 6 juin 1992, p.17.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP05316.

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