[Inondations dans l'ouest lyonnais]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT1573D 04
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique L'eau a envahi l'agglomération. Les pluies n'ont pas cessé depuis deux jours, entraînant de nombreuses crues. Le 26 avril 1989, l'Ouest lyonnais était le secteur le plus sinistré.
historique Les pluies diluviennes qui s'abattent depuis [25 avril 1989] ont provoqué, [le 26 avril] de nombreuses inondations dans l'ouest de l'agglomération lyonnaise après la subite montée des eaux des rivières. Mais la météorologie nationale prévoit une amélioration pour les jours à venir. L'inondation la plus spectaculaire s'est produite en milieu d'après-midi, à Oullins, Cité de l'Yseron. Les eaux de la rivière sont montées d'un mètre à une telle rapidité que les automobilistes se sont retrouvés coincés dans leurs véhicules, avec plus d'une dizaine de centimètres d'eau autour d'eux. Les pompiers de la CoUrLy ont dû évacuer une quarantaine d'automobilistes surpris par la crue près du pont du Chemin de fer et de l'avenue de la Libération. Fort heureusement, la montée s'est stoppée rapidement et la décrue s'est entamée aux environs de 17 heures. Dans ce secteur se trouvent des installations industrielles à haut risque, dont les laboratoires Boiron. Les pompiers de la CoUrLy avaient préparé un dispositif d'intervention lourd, mais aucun site n'a été touché par la crue de l'après-midi. Le secteur d'Oullins n'a pas été le seul touché par la crue de l'Yseron. Au cours de la nuit, les forts orages qui ont sévi dans l'Ouest lyonnais ont commencé à suralimenter le ruisseau. Les eaux sont sorties du lit sur les communes de Francheville et Sainte-Foy-lès-Lyon. Si la première crue matinale n'a pas affecté Oullins, en revanche, les secours ont dû se concentrer sur les deux autres villes. Jusqu'à 10 heures du matin, la montée progressive du niveau a contraint les sapeurs pompiers de la CoUrLy à évacuer de nombreux riverains de l'Yseron. A Francheville, peu d'habitations ont été touchées. Le ruisseau serpente en effet dans une zone rurale essentiellement maraîchère et les habitations sont concentrées sur les hauteurs. En revanche, à Sainte-Foy, de nombreuses maisons se sont construites près de la rivière. Trente-quatre riverains ont été évacués au cours de la matinée. Un mètre cinquante d'eau a envahi les caves et les rez-de-chaussée des habitations dans le secteur des aqueducs. C'est la troisième fois en six ans que l'Yseron sort de son lit dans ce secteur. Les pompiers sont intervenus à l'aide de bateaux pour secourir les maisons inondées. Des plongeurs ont effectué des missions de reconnaissance dans les habitations afin de détecter tout risque de pollution. Le capitaine Escassut, qui dirigeait les secours, a indiqué que toutes les matières susceptibles de polluer avaient été enlevées par les sapeurs pompiers. Dans la zone Francheville-Sainte-Foy, la décrue a commencé aux environs de 10 heures, jusqu'à la seconde alerte de l'après-midi. A ce moment, outre la montée des eaux à Oullins, seul le secteur de Sainte-Foy a été touché et le CD 42 y a été coupé par les eaux. Les habitants sinistrés par les inondations ont été provisoirement logés dans des gymnases à Sainte-Foy et Oullins. Ils devaient par la suite être relogés dans des logements HLM inoccupés ou dans leurs familles. Au cours de la journée, une quarantaine de pompiers de la CoUrLy, professionnels et volontaires sont intervenus pour secourir les sinistrés. Au cours de la nuit [du 26 avril], un dispositif d'alerte et de surveillance devait être maintenu, car les crues sont provoquées par des orages imprévisibles. En fait, c'est tout l'Ouest lyonnais qui a souffert des orages. L'Azergue a quitté son lit et le bassin de la Saône commence a être surchargé. La compagnie de navigation a enregistré [le 26 avril] en fin d'après-midi l'atteinte de la cote d'alerte au pont de La Feuillée. La rivière a gagné plus de 40 centimètres en quelques heures, ce qui ne suscite aucune inquiétude néanmoins. Les bas ports de la Saône ont été fermés dans la matinée au stationnement. En fait, la crue va se confirmer dans les prochaines heures, a expliqué un responsable du service de la navigation qui enregistre les crues. Mais la montée des eaux va se ralentir. En vingt-quatre heures, il est tombé 60 mm d'eau sur Lyon et plus de 70 mm sur le département de la Saône-et-Loire. L'apport des affluents de la Saône, en forte crue eux aussi, ne sera sensible que dans deux à trois jours. C'est le temps qu'il faut à l'eau pour atteindre Lyon. L'amélioration de la situation ne sera donc pas sensible avant [le 30 avril]. Mais le mauvais temps ne s'est pas seulement abattu sur le Rhône. En Ardèche, les fortes pluies ont provoqué des éboulements sur la nationale 7. Et à Saint-Étienne, c'est de la neige qui est tombée. Enfin, les intempéries ont eu une autre conséquence à Louhans où la sous-préfecture a été submergée par cinq tonnes de foin. Déversées par les agriculteurs bressans venus protester contre l'absence de plan de lutte contre les inondations de leurs champs. Source : "A l'ouest, rien que de l'eau" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 27 avril 1989, p.8.
note bibliographique "Crues : l'inquiétude persiste" / F.P. [Frédéric Poignard] in Lyon Figaro, 28 avril 1989, p.2.

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