[Héli-station éphémère sur les bas-port du Rhône]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPT0390 02
technique 1 photographie positive : tirage couleur ; 10 x 15 cm (épr.)
historique Dimanche 12 juin sur le bas-port longeant le Rhône à hauteur de Gerland, la fête du Grand Prix nautique de Lyon bat son plein. On sait, qu'en fin d'après-midi, elle sera endeuillée par la mort d'un skieur ouest-allemand victime d'un tragique accident en pleine compétition. Hélas, il y avait décidément du drame dans l'air ce jour-là. Le matin même, un événement peu ordinaire avait déjà assombri les esprits. Des spectateurs, éberlués virent des énergumènes empêcher un hélicoptère de se poser sur le bas-port. Le pilote fut contraint de reprendre de l'altitude après qu'un individu ait lancé une barrière de sécurité juste avant l'atterrissage. Propriétaire de cette hélicoptère, la société T.H.S. (Trans Hélico Service) était là pour proposer des baptêmes de l'air. Plus tard le pilote confiera que s'il avait heurté la barrière une catastrophe se serait produite. Mais il n'était pas au bout de ses frayeurs. L'incident se reproduira en effet dans l'après-midi. Cette fois, la seconde tentative d'atterrissage sera entravée par deux voitures - une CX et une 205 Peugeot fonçant à pleine vitesse sur l'hélistation. Et ce sous l'oeil des caméras de F.R.3 qui filmait ce rodéo aérien pour le moins insensé. Evidemment tous les regards devaient se tourner alors vers les organisateurs, à savoir le comité des fêtes de la ville de Lyon que préside Christian Gelpi, adjoint au maire de Lyon. Car il était patent que ces deux épisodes avaient été provoqués par des gens de la société mandatée pour assurer la sécurité de la manifestation. Réponse donc des organisateurs : "La compagnie T.H.S. n'a pas l'autorisation de se poser ici". Une assertion dénuée de fondement. Alerté entre temps par le P.-D.G. de T.H.S., M. Marc-Henri Bruneau, les policiers exhibèrent en effet l'arrêté préfectoral sollicité par T.H.S. et dûment délivré par le préfet de police. Non, décidément, il fallait chercher l'explication ailleurs. Pour s'apercevoir que le comité des fêtes avait en fait loué les services d'Heli-Courty, une société dirigée par l'épouse de Christian Gelpi et concurrent de T.H.S. sur le marché lyonnais de l'hélicoptère. Pour le préfet Georges Bastélica, aucun doute : "Une des sociétés a empêché l'autre d'atterrir. J'ai ordonné une enquête qui suit son cours". Il s'agira donc d'établir les responsabilités dans cette escalade de la furieuse guerre commerciale, aux enjeux substantiels, que se livrent T.H.S. et Héli-Courly... Evoquant les agissements intempestifs des agents de sécurité, Christian Gelpi, pour sa part, estime, en dépit des procès-verbaux de la police attestant de leur véracité, que "les faits ont été grossis". Quant à l'autorisation préfectorale de T.H.S., il affirme "n'en avoir jamais été averti". Une manière de renvoyer la balle dans le camp du préfet de police. Deux jours avant la fête pourtant, T.H.S. aurait adresse un télex à son concurrent. En tous cas, Marc-Henri Bruneau a dépose une plainte contre X pour entrave à la liberté du travail. Bref, l'enquête policière terminée, il appartiendra à la justice d'éclaircir ce dossier et d'en apaiser, peut-être les "turbulences". Source : "Bataille dans le ciel de Lyon" / Y.A. in Le Progrès de Lyon, 17 juin 1988.
historique Des voitures qui foncent sur une piste d'atterrissage, un hélicoptère contraint à reprendre de l'altitude... La gué-guerre que s'étaient livré Trans-Hélico-Service (T.H.S.) et Héli-Courly, le 12 juin [1988], avait pour le moins surpris. Cette "bataille du ciel" fit immédiatement l'objet d'une enquête policière. A l'issue de ces investigations préliminaires, le parquet de Lyon vient d'ouvrir une information pour "entrave à la circulation d'un aéronef", ceci en vertu de l'article L 282-1 du Code de l'aviation civile, qui prévoit pour une telle infraction des peines de deux à cinq ans de prison, et des amendes de 10.000 à 120.000 francs ! Ce dimanche 12 juin, rappelons-le, la fête du Grand Prix nautique de Lyon battait son plein sur le bas-port longeant le Rhône, à hauteur de Gerland. Jour noir pour le sport, puisque la compétition fut endeuillée par la mort d'un skieur. Mais, triste jour également pour l'esprit sportif, qui vacilla sous le heurt des prérogatives commerciales. Un premier incident s'est déroulé au matin : un hélicoptère de la société T.H.S. n'avait pu se poser sur le bas-port, des individus lançant une barrière sur l'hélistation. Dans l'après-midi, la seconde tentative d'atterrissage avait été entravée d'égale façon, par deux véhicules fonçant sur la piste : des "interventions" réalisées, on le saura plus tard, par les agents de sécurité. Explication des organisateurs en l'occurrence le comité des fêtes de la ville de Lyon, présidé par Christian Gelpi, adjoint au maire : "T.H.S. n'avait pas l'autorisation de proposer, ici, des baptêmes de l'air". Le comité des fêtes n'avait-il pas, d'ailleurs, requis les services d'Héli-Courly, société concurrente dirigée par Mme Gelpi ? Il s'avéra que T.H.S. possédait bien l'autorisation préfectorale nécessaire. Document dont M. Gelpi dit n'avoir pas eu connaissance. Au lendemain de la fête nautique, Marc-Henri Bruneau, président de Trans-Hélico-Service avait déposé plainte... Il appartient désormais au juge d'instruction de faire toute lumière sur cette affaire. Et, le tri des responsabilités. Source : "Bataille des hélicos : ouverture d'une information" / O.C. in Le Progrès de Lyon, 13 juillet 1988.
note bibliographique "Des hélices qui vont brasser" / Pierre Perret in Lyon Figaro, 17 juin 1988, p.5.

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