[Stanislaus Valerga, consul américain à Lyon]

[Stanislaus Valerga, consul américain à Lyon]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0041 03
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
descriptionA gauche, Stanislaus Robert Paul Valerga, consul américain à Lyon. Adresse de prise de vue : 7, quai Général Sarrail, Lyon 6e.
historiquePour des raisons d'économie, l'un des quatre consulats américains implantés en France devra fermer en 1987. Celui de Lyon - un moment menacé - pourrait ne plus fermer. Mais celui de Strasbourg se retrouve sur la sellette. Certains Strasbourgeois accusent Lyon de vouloir les "couler". Propos aigres-doux...
historiqueAprès Lyon, où l'annonce fin janvier [1987] d'une probable suppression de l'antenne consulaire américaine avait entraîné de nombreuses réactions hostiles de la part des élus régionaux de tous bords, c'est au tour de Strasbourg de s'inquiéter, le consulat local des Etats-Unis paraissant en définitive le plus menacé. Comme cela s'était passé quelques semaines plus tôt entre Rhône et Saône, le personnel politique alsacien a appris avec stupeur le 18 mars, que le Département d'Etat envisageait très sérieusement de fermer son consulat strasbourgeois. Une mesure dictée par des soucis d'économies, sept consulats américains devant être rayés de la carte diplomatique cette année dans le monde. Parmi eux, l'un des quatre consulats implantés dans l'hexagone à Lyon, Marseille, Bordeaux et Strasbourg. Dans un premier temps, le choix de Washington s'était porté sur Lyon, et cette annonce avait soulevé un beau tollé général dans la capitale des Gaules où le consulat des USA est implanté depuis 1826. Cette fermeture aurait en effet porté un mauvais coup à une ville qui est la seconde métropole économique française et qui nourrit de sérieuses ambitions internationales. De Raymond Barre à Michel Noir, en passant par Francisque Collomb et Charles Hernu, chacun s'est efforcé de faire prendre conscience au gouvernement américain de l'importance de Lyon. Les arguments développés ont, semble-t-il, fini par porter, car M. Rodgers, l'ambassadeur des Etats-Unis, a laissé entendre le 12 mars [1987] au cours d'une visite à Infora, qu'il avait des "raisons d'être optimiste". M. Rodgers a également ajouté : "Grâce à la coopération entre les dirigeants nationaux, régionaux et moi-même, j'espère avoir une bonne nouvelle à vous annoncer d'ici une quinzaine de jours...". Chacun en a donc conclu le plus logiquement du monde qu'il n'y avait plus péril en la demeure... Seulement voilà. Cette bonne nouvelle pour les Lyonnais n'était pas faite pour arranger les affaires des Strasbourgeois. Et ceux-ci allaient l'apprendre quelques jours plus tard à leurs dépens. On revient donc au 18 mars, jour où l'annonce de la fermeture est tombée sur le bureau de M. Marcel Rudloff, le maire de la ville. Il a aussitôt décidé de réagir en adressant une lettre au président Reagan. Un courrier dans lequel M. Rudloff en "appelle solennellement" à l'arbitrage du président américain. Au passage, il insiste également sur le rôle européen joué par Strasbourg, siège de quelques institutions, et il termine en évoquant la visite effectuée par Ronald Reagan sur les bords du Rhin, le 8 mai 1985. Dans le même temps, d'autres élus de l'Est lui ont emboîté le pas et la Commission des questions politiques de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe y est elle aussi allée de son couplet. Au cours d'une réunion présidée par M. Jacques Baumel, le 25 mars à Paris, elle "s'est inquiétée des rumeurs selon lesquelles les liens consulaires établis depuis cent vingt ans entre Strasbourg et les Etats-Unis seraient menacés par les restrictions budgétaires envisagées par le Département d'Etat." Et dans son communiqué, elle termine en affirmant : "Alors que se prépare au Conseil de l'Europe la deuxième Conférence de Strasbourg sur la démocratie parlementaire (28-30 septembre), avec une participation américaine importante, et que la Commission des questions politiques doit se rendre à Washington à la mi-mai en un moment particulièrement délicat pour les relations euro-américaines, la Commission a tenu à appuyer les démarches entreprises par les autorités régionales pour obtenir que soit maintenue la présence à Strasbourg d'un Consulat général que justifient les activités du Conseil de l'Europe..." Comme les Lyonnais, les Strasbourgeois font preuve de détermination et sont bien décidés à ne pas se laisser faire. En revanche, il est tout à fait désolant que certains d'entre eux tentent de faire porter le chapeau à Lyon en prétendant, comme cela a été le cas dans "Les Dernières Nouvelles d'Alsace" du 26 mars, qu'une "bataille de l'ombre a été déclenchée par les Lyonnais", avant d'ajouter : "Raymond Barre a de solides amitiés dans les milieux dirigeants américains : il a pu les utiliser pour sauver Lyon. Mais sauver Lyon, c'est en l'occurrence couler Strasbourg, bien que le problème ne soit en rien franco-français mais Américain..." Pour un peu, on nous ressortirait l'affaire du synchrotron parti à Grenoble à la suite de pressions politiques mais surtout à la demande de nombreux chercheurs étrangers conscients du potentiel scientifique de la capitale dauphinoise. Il va sans dire qu'à Lyon tout le monde se refuse à entrer dans une telle polémique. Francisque Collomb est de ceux-là. "Les Strasbourgeois n'ont pas à s'en prendre aux Lyonnais, dit-il, car je n'ai jamais demandé qu'on supprime leur consulat. Ce qui arrive à Strasbourg ne me concerne pas et je constate d'ailleurs que mon ami Rudloff ne m'a pas adressé ses condoléances quand le consulat de Lyon a été menacé de disparition..." Charles Béraudier, le président du Conseil régional n'entend pas alimenter le débat. Aussi se contente-t-il de réitérer les propos qu'il avait tenus il y a quelques semaines en déclarant qu'il serait dramatique que le consulat de Lyon soit fermé. Il a d'ailleurs fait part de son analyse à l'ambassadeur américain au cours de sa visite à Infora. Et, à titre personnel, il reconnaît cependant qu'il enverrait un télégramme au président Reagan si la fermeture de Lyon était maintenue... Même volonté de calmer le jeu à la permanence lyonnaise de Michel Noir. On sait que ce dernier est intervenu auprès du Département d'Etat, à Washington. "Mais il n'a jamais dit qu'il fallait fermer Strasbourg", lâche un de ses porte-parole. On en est là et la décision définitive devrait être connue dans les prochains jours si on s'en tient au planning fixé par M. Rodgers. Pour la France, l'idéal serait bien entendu que ces deux consulats soient maintenus. Et on peut supposer que M. Jacques Chirac, qui a entamé [le 29 mars] une visite de trois jours aux Etats-Unis et qui doit rencontrer [le 31 mars] le président Reagan et M. Shultz saura trouver les accents qu'il faut pour plaider les dossiers lyonnais et strasbourgeois... Source : "La bagarre des consulats" / Christian Dybich in Lyon Figaro, 30 mars 1987, p.4.
note bibliographique"Suppression probable du consulat des Etats-Unis" / Philippe Brunet-Lecomte in Lyon Figaro, 31 janvier 1987, p.3. - "L'enjeu d'une bataille" / Ph.B. in Lyon Figaro, 30 mars 1987, p.4.

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