[Ecole normale Supérieure de Lyon]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT1054A 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Un transporteur lyonnais a remporté la compétition qui l'opposait à une quinzaine de déménageurs français pour le marché du transport de Normale Sup.
historique Avec le transfert de Normale Sup de Fontenay-aux-Roses à Lyon, la Société Dormont a pris un marché de 450.000 francs qui représente à lui tout seul un vingtième de son chiffre d'affaires annuel. Sarl depuis 1969, cette petite entreprise, fondée en 1966 par Roland Dormont qui achetait alors son premier camion, deviendra société anonyme au début de 1988. Une étape nouvelle qui vient couronner vingt ans d'un parcours sans faute, au long duquel jamais Roland Dormont n'a sacrifié les performances de son entreprise à une amélioration de son niveau de vie. C'est pourquoi, sur un chiffre d'affaires de 10 millions de francs, il n'a affiché en 1986 qu'un bénéfice de 180.000 F. "Je réinvestis toujours tout", déclare ce quadragénaire modeste. Le gérant de Sarl, futur pdg de la SA Dormont, emploie aujourd'hui 45 salariés dont "40 opérationnels sur le terrain". Pourtant, le transport-déménagement n'a pas la réputation d'un créneau facile. Le secret de Roland Dormont est d'avoir, depuis les origines, cherché à développer à tout prix la clientèle d'entreprises. En 1966, Roland Dormont seul ne déménage que les meubles des particuliers. Quatorze ans plus tard, en 1980, 80% de son chiffre d'affaires venait encore du déménagement traditionnel. [En 1987], les entreprises lui procurent la moitié de ses recettes. Il espère aller jusqu'à 80% de clientèle d'entreprises. Un marché plus rémunérateur, moins concurrentiel et plus motivant. Sur le terrain des anciens abattoirs de Gerland, près de la halle de Gustave-Eiffel (sic) classée monument historique, les cartons ont été déballés dans les locaux de la nouvelle école normale supérieure. Des cartons d'un genre particulier qui emballaient squelettes, végétaux fossilisés, crânes d'éléphants, et autres pélicans, autruches, requins naturalisés. Sans oublier les bocaux de reptiles en tout genre, à manier avec d'infinies précautions. A quoi s'ajoute tout le matériel hyper-sophistiqué, ordinateurs, microscopes polarisants, etc... Des fortunes à transporter que l'Éducation nationale ne pouvait confier à n'importe qui, lorsque fut décidé le transfert de l'École normale supérieure depuis Fontenay-aux-Roses (Val-de-Marne). L'appel d'offres fut lancé dans les colonnes du "Moniteur" au printemps [1987]. Parmi une quinzaine de compétiteurs, l'adjudication fut décidée au bénéfice de la Sarl Dormont au prix de 450.000 F. Une affaire à régler en trois semaines - le déménagement sera entièrement achevé à la fin de la semaine - avec une assurance de 300.000 francs pour chacun des vingt chargements. Quatre véhicules sur l'opération, douze chargeurs à Fontenay, neuf déchargeurs à Lyon. Un volume total de 1.000 m3, qui, à entendre Roland Dormont, n'a rien d'exceptionnel. En revanche, la méticulosité est l'impératif absolu. "Quand un déménageur sait manier des verres en cristal, il peut déménager Normale sup'", conclut, toujours aussi sobre, Roland Dormont. Mais, si le ministère de l'Éducation lui a confié le chantier, ce n'était pas seulement parce qu'il sait manier le cristal. Roland Dormont, parmi ses brillants antécédents, en affiche un, moins prestigieux peut-être, mais autrement gigantesque : du 8 au 11 novembre 1986, le Crédit agricole du sud-est fut transféré de Vaise à Champagne-au-Mont-d'Or. Coût de l'opération, 1 million de francs. C'est moins loin que Fontenay-aux-Roses, mais le déménagement monstre a mobilisé 75 personnes - dont 35 "empruntées" à des sous-traitants - sur seulement quatre jours. Leur titre de gloire, entre autres, huit kilomètres d'archives. Avec un tel travail d'Hercule, on peut s'assurer une réputation. Et faire confiance à Roland Dormont pour la développer. En sortant des cuisinières et des armoires normandes, il donné au déménagement ses lettres de noblesse. Source : "Quand déménager devient un métier noble" / Tarick Dali in Lyon Figaro (cahier saumon), 17 septembre 1987, p.20.

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