[Lutte contre la fraude dans les transports en commun...

[Lutte contre la fraude dans les transports en commun lyonnais]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0912 FIGRPT3442 03
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 24 cm (épr.)
historiqueDe nouvelles mesures en matière de lutte contre la fraude sont appliquées dans les transports en commun lyonnais depuis le 1er février [1987]. Prises au niveau national, par le biais législatif, elles viennent renforcer le dispositif qui existait déjà dans ce domaine. Première de ces mesures : l'augmentation du prix de l'amende, laquelle passe de 70 à 100 francs, dans l'unique mesure où elle est payée sur le champ, c'est-à-dire directement par le fraudeur au contrôleur sur le lieu de l'infraction. Une situation que la direction des T.C.L. tendra désormais à favoriser. Le prix d'une amende non acquittée sur place doublera. Il s'élèvera à 200 francs. De plus, si le paiement est immédiat, la notion de récidive ne jouera plus et l'affaire sera considérée comme close. Des mesures par le biais desquelles les T.C.L. entendent riposter à une intensification de la fraude. Le taux de fraude constaté lors des contrôles s'élève à 4 ou 5%, des chiffres qui correspondent à ce que coûterait l'achat d'une vingtaine de bus. Le nombre de voyageurs contrôlés par an est de 4.300.000. 172.000 procès verbaux sont dressés chaque année. L'objectif des T.C.L. pour 1987 : faire diminuer ces pourcentages, en exerçant sur les fraudeurs une pression aussi forte que possible et en menant en direction du non-fraudeur une action de communication tendant à lui rappeler qu'il a fait le bon choix, celui du bien-être et du voyage détendu, celui du moindre coût enfin. Des affichettes fleurissent d'ores et déjà contre les parois des bus et métros du réseau lyonnais. Elles rappellent aux fraudeurs éventuels les risques qu'ils encourent. Côté contrôles, on s'attache désormais à calculer la fréquence de passage de telle façon que le fraudeur moyen soit contraint de s'acquitter d'une somme supérieure à celle qui lui serait demandée pour l'achat d'un abonnement. Deux cents contrôleurs environ agissent sur le réseau lyonnais. Leur rôle n'est pas seulement répressif. Les T.C.L. comptent aussi sur ce qu'ils appellent "l'effet dissuasif de la casquette". Les effectifs ne seront pas augmentés mais leur travail rationalisé au maximum. Dernier point du dispositif, celui concernant le recouvrement des amendes. Avec l'adoption par la société qui s'en occupe de la devise "une infraction T.C.L se paye toujours". Et la mise en place d'un système qui devrait aboutir à la réalisation de ce désir. Après un rappel qui continuera de se faire par courrier et qui ira de pair avec une aggravation de l'amende (celle-ci passera à 350 francs), les procès verbaux demeurant impayés feront automatiquement l'objet d'un traitement par la justice. Résultat du passage par le tribunal de police : une amende pénale d'un montant de 200 francs et rien pour les T.C.L., ceux-ci perdant la maîtrise des opérations. Une perte relative puisque, comme l'explique l'un des responsables de l'équipe de lutte contre la fraude, "le produit financier des amendes est loin de couvrir nos frais de fonctionnement". L'impact de ces mesures ? "II est difficile de le calculer". Pour la seule journée de mardi, le taux de recouvrement immédiat des amendes est passé du simple au double plus de 20% des contrevenants ont préféré sortir 100 francs de leur poche sur le champ plutôt que s'engager dans un processus dont ils ne savent pas où il les conduira. Source : "Transport en commun : en lutte contre la fraude" in Lyon Figaro, 5 février 1987, p.11.
note à l'exemplairePhotographie attribuée à Florence Bles.

Retour