[Alain Hiohich, directeur du Crédit municipal de Lyon]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPTP1655 01
technique 1 photographie positive : tirage couleur ; 17,5 x 12,5 cm (épr.)
historique Depuis le printemps 1986, Alain Hiohich est directeur du Crédit municipal de Lyon. Littéraire depuis toujours, Alain Hiohich a d'abord fait une carrière dans l'Education nationale. En 1972, il abandonne l'enseignement pour entrer au Crédit municipal de Nice. Un changement de "maison" qui l'emmènera jusqu'à Nancy, où il sera nommé directeur du Crédit municipal, puis à Lyon. Malgré l'appellation Crédit municipal, c'est le ministre des Finances qui nomme le directeur de ces établissements. La municipalité intervient a posteriori, puisque c'est le maire qui préside le conseil d'administration et qui nomme une bonne partie de ses membres. A Lyon par exemple, ce conseil compte dix-sept membres. Quatre sont des membres du Conseil municipal, élus par ce dernier, quatre sont des "notabilités", choisies par le maire de Lyon, quatre autres sont des administrateurs d'établissements a vocation sociale, également nommés par le maire, et les quatre derniers sont les représentants du Crédit municipal d'Annecy, Grenoble, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand (les antennes dépendant de Lyon). Avec une centaine de personnes (dont 65 pour le seul siège de la rue Duguesclin), le Crédit Municipal de Lyon rayonne donc sur une zone géographique plus large que la région Rhône-Alpes. [En 1988], son bilan s'élevait à 1,359 milliard de francs. Ce qui représentait, entre autres, 49.600 prêts accordés (dont 29.000 prêts sur gage) pour un montant de 767 millions de francs (dont 59 millions seulement pour les prêts sur gage). C'est cette activité du prêt sur gage qui, il faut bien le dire, est aujourd'hui la plus connue du grand public. Le "Clou", ou "Chez ma Tante", sont les sobriquets les plus souvent utilisés pour nommer le Crédit municipal. Question de pudeur et de discrétion. Son fonctionnement est simple : un objet est déposé pour une période de six mois (ou moins) par un client. L'établissement lui donne en contrepartie une somme d'argent équivalente à la valeur estimée (par un commissaire priseur) de l'objet déposé. Au bout de six mois, le client doit payer les intérêts du prêt (entre 10 et 14%), ou peut le reconduire. Si le client ne se signale pas, l'objet est alors vendu aux enchères. A Lyon, trois commissaires priseurs travaillent avec le Crédit municipal, maîtres Anaf, Scrive et Chenu. Si le fruit de la vente est inférieur à l'estimation faite par le commissaire priseur, c'est ce dernier qui verse la différence au client et s'il y a bénéfice (dans la grande majorité des cas), il est entièrement reversé au client. "Nous ne vendons que très rarement les objets qui nous sont confiés, explique Alain Hiohich, cela ne représente que 10% des dépôts. Pas plus". "Avec le prêt sur gage, nous sommes un bon baromètre de la situation économique d'une région, confie encore Alain Hiohich. Depuis toujours, nous avons une clientèle traditionnelle, faite principalement d'immigrés, mais depuis quelques années, nous avons vu arriver de nouveaux clients. Des artisans, des commerçants, des petits entrepreneurs qui connaissent des difficultés." L'activité du Crédit municipal ne s'arrête pas au prêt sur ne gage. C'est un établissement bancaire classique, qui consent des prêts personnels (principalement aux fonctionnaires) et qui gère aujourd'hui à Lyon 7000 comptes de dépôt. Dans un souci de diversification de ses activités, le Crédit municipal vient de créer une structure baptisée Artkos, dont la mission est de garder et de conserver des oeuvres d'art. Source : "Alain Hiohich, directeur du Crédit municipal de Lyon" / Isabelle Hernette in Lyon Figaro (cahier saumon), 5 décembre 1989, p.14.
historique Après plusieurs tentatives infructueuses en Europe dont celle des bourgeois de Salins en Franche-Comté, ce n'est qu'en 1462 à Pérouse, en Italie, que le moine Recollet Barnabé de Terni créa la première de ces institutions que la bulle "inter multiplices" du Pape Léon X de 1515 autorisera officiellement. En France, la première expérience remonte à 1577, en Avignon alors domaine pontifical. En 1637, sous l'impulsion de Théophraste Renaudot, suivra l'ouverture à Paris d'un "bureau de ventes à grâces, trocs et rachats", ancêtre des établissements de prêts sur gage. En 1643, le Roi Louis XIII autorise 58 villes à établir des Monts de Piété. Celui de Marseille sera fondé en 1696. Celui de Paris, institué par lettre patente du 9 décembre 1777, exercera très tôt des activités de nature bancaire, faisant de lui le premier établissement de crédit de la capitale. Créé par Décret napoléonien en date du 23 mai 1810, le Mont de Piété de Lyon a tout d'abord pour seule vocation d'accorder des aides et secours aux personnes dans le besoin, par le biais du dépôt en gage de bijoux et autres objets de valeur. Par la loi du 24 juin 1851, les Monts de Piété deviennent municipaux et sont institués comme établissements d'utilité publique, avant de s'appeler, dès 1918, "caisses de Crédit municipal". Un an plus tard, une nouvelle loi les autorise à ouvrir et à tenir des comptes de dépôts à vue. Les "prêts aux fonctionnaires, nantis par leur traitement" sont quant à eux autorisés en vertu de la loi du 11 juin 1954. Suite au décret du 20 mai 1955, les caisses de Crédit municipal deviennent des établissements publics d'aide sociale, dotés de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Plus tard, la loi du 24 janvier 1984 leur permettra d'effectuer l'ensemble des opérations bancaires. Enfin, le 15 juin 1992, elles se voient confirmer leur vocation sociale, notamment par l'octroi de prêts sur gages dont elles conservent le monopole. La loi confirme également leur rattachement municipal, la commune de leur implantation étant désormais considérée comme l'actionnaire ou le sociétaire unique de l'établissement. L'organe délibérant devient un "Conseil d'Orientation et de Surveillance", composé du maire, président de droit et, à parts égales, d'élus issus du Conseil municipal et de membres nommés par le premier magistrat de la ville en raison de leurs compétences dans le domaine financier ou bancaire. C'est également le maire qui nomme le directeur du Crédit municipal, une institution dont les employés bénéficient du statut de fonctionnaires territoriaux. Un statut particulier fait d'une juste adéquation entre spécificités de la réglementation publique et contraintes de la réglementation bancaire... Source : Le Progrès de Lyon, 23 février 1998.
historique Au début des années 2000, Alain Hiohich se retrouvait à la direction des ressources humaines de la Bibliothèque municipale de Lyon.
note bibliographique "Des tableaux mis au clou" / Isabelle Hernette in Lyon Figaro (cahier saumon), 5 décembre 1989, p.13. - "Alain Hiohich, une mission très élargie" in Le Progrès de Lyon, 19 février 1987. - "Les hommes de la région" / Régis Couderc in Le Tout Lyon, 19-21 décembre 1989.

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