[Eglise de la Sainte-Famille à Villeurbanne]

[Eglise de la Sainte-Famille à Villeurbanne]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPT0863 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionStatue de Saint Roch, par Georges Salendre. Adresse de prise de vue : Eglise de la Sainte-Famille, 9, rue de Longchamp, 69100 Villeurbanne.
historiqueVestige de l'Art Décoratif, l'église de la Sainte-Famille, plantée au coeur du quartier de Croix-Luizet à Villeurbanne, est aussi originale que son histoire. L'histoire d'une bataille à laquelle certains se sont livrés corps et âme pour la construire pierre par pierre. Plus de soixante ans plus tard, la bataille n'est pas terminée.
historiqueNous sommes en 1920. L'actuel quartier de Croix-Luizet n'est alors qu'un petit village rattaché à la préfecture de Grenoble, essentiellement habité d'Italiens, immigrant à cette époque. Dans ce village tranquille, où l'on peut encore voir des prés à perte de vue, la pratique religieuse rythme la vie de ses habitants. Ils sont réunis chaque office dans la petite chapelle de bois. Mais au fil des ans, la petite baraque, qui avait servi quelques années plus tôt à abriter des militaires, ne peut plus accueillir tous les fidèles. Plus tard, le clergé fera construire une chapelle en dur, sur ce même terrain de la Sainte-Famille. Pendant ce temps, le curé de la Sainte-Famille, l'abbé Bordes, a d'autres idées en tête. Il suggère. en appelant la population à soutenir son idée, la construction d'une vraie Maison de Dieu. Des familles bourgeoises lyonnaises viennent à la rescousse, le quartier se mobilise. On souscrit pour une tuile, pour un vitrail, bref, on se débrouille. Si bien qu'en 1927, on inaugurera la paroisse (signée de l'architecte Mortamet), à laquelle il manque une partie essentielle : la cloche. L'abbé Bordes, qui ne rechigne devant rien pour poursuivre son entreprise, part ainsi à la recherche de la pièce manquante. Nous sommes en 1932. Il rend visite à l'unique fondeur de cloche : l'entreprise Paccard d'Annecy. Il ne dispose bien sûr d'aucun argent, mais M. Paccard acceptera tout de même de lui fondre une cloche à la condition qu'on lui fournisse la matière première. L'abbé Bordes repart aussitôt en quête de ferrailles en tout genre. Nouvelle mobilisation. On réunit suffisamment de chandeliers, de pièces de monnaie, d'objets de bronze pour fondre la cloche. On l'installera la même année au sommet du clocher. Nous sommes aujourd'hui en 1990 et pour défendre la Sainte-Famille, quelques personnes remplacent le curé disparu. Olga Anthouard s'y emploie pleinement. L'association immobilière de la Sainte-Famille, dont elle fait partie, frappe aujourd'hui à toutes les portes pour se faire entendre. "Nous voulons faire revivre cette église et surtout effectuer les travaux d'urgence. Désaffectée depuis 1968 par manque de fidèles, elle aurait aujourd'hui besoin de quelques soins. Depuis que l'association a découvert que l'on dressait actuellement l'inventaire des monuments du XX siècle de la région, elle a trouvé un argument solide : caractéristique de l'architecture Art Déco, cette église en serait presque à coup sûr l'unique vestige en France. Une double voûte de béton alliée à l'emploi de la brique font de ce monument une exception. En visite à la mairie, puis à la Direction régionale des affaires culturelles, Olga Anthouard ne perd pas espoir de voir un jour la Sainte-Famille inscrite à l'Inventaire des monuments historiques. La commision habilitée en décidera avant la fin de l'année. En attendant, on rêve les yeux ouverts du côté de Croix-Luizet : un musée, une salle de concert et, pourquoi pas, si un renouveau de foi frappait la France : une réouverture au culte ? La municipalité, de son côté, ne saurait s'encombrer d'une telle affaire : convertir la vocation de ce lieu coûterait plus cher que de construire un autre bâtiment. Jean-Paul Bret, député-adjoint à la Culture à la mairie de Villeurbanne, juge "cette démarche patrimoniale intéressante" et fait du sentiment : "Ce bâtiment est un lieu de mémoire vivante, il me semble qu'il est tôt pour qu'il serve à autre chose". Source : "Une affaire de Sainte-Famille" / Laurence Mazoyer in Lyon Figaro, 26 avril 1990, p.44.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP02048.
note bibliographiqueL'Eglise de la Saint-Famille : église de banlieue, église "moderne" / Jean Bernard et Robert Laurini, 3e éd., 2015 [BM Lyon, 6900 X3 BER]. - Eglise et paroisse de la Cité catholique de la Sainte-Famille / Dominique Griard, s.d. [En ligne] : http://lerizeplus.villeurbanne.fr/arkotheque/client/am_lerize/encyclopedie/fiche.php?ref=52 (consulté le 01-09-2015).

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