[Jean-Claude Sapin, maître de T'ai-chi chuan et de Qi gong]

[Jean-Claude Sapin, maître de T'ai-chi chuan et de Qi gong]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0732 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : Jean-Claude Sapin, T'aï-chi Chuan et gymnastique énergétique chinoise. Centre du verseau, 48, rue de la République, Lyon 2e.
historiqueVoilà un domaine périlleux où peu de monde aurait osé se lancer il y a quelques années. L'orientalisme, tendance baba et chemise à fleurs, a fait beaucoup de mal. Et toute personne active n'a pu s'empêcher de sourire à l'évocation du cours de yoga de la MJC du coin, entre poterie et expression corporelle. Ce temps est révolu. Les méthodes deviennent scientifiques pour certains, traditionnelles pour d'autres. Les techniques de relaxation, médecine douce et gymnastique du même nom envahissent les clubs de forme. Inconvénient : entre le yoga, la sophrologie, le qi gong, le t'aï-chi, la gymnastique chinoise... On se perd. Ainsi le serveur minitel de la ville de Lyon annonce en guise de gymnastique chinoise des cours de yoga. Les salles d'arts martiaux ventent les mérites du kung fu et de l'aïkido ; les clubs de forme ceux de la gymnastique douce. Le domaine baignant dans le flou le plus artistique, il devient difficile d'éviter les incompétents, les bricoleurs voire les gurus. Pourtant une pratique risque, selon les initiés, de s'imposer face à toutes les autres : le t'aï-chi chuan. Plusieurs raisons à cela. D'abord le t'aï-chi ne nécessite aucun équipement particulier. Ensuite, le pratiquant est actif et non complètement dépendant de l'enseignant. Enfin, le t'aï-chi a derrière lui des siècles de tradition. Ce n'est pas le cas de toutes les techniques de relaxation où l'on a parfois l'impression de servir de cobaye. Mais qu'est-ce que le t'aï-chi ? C'est un élément à part entière du taoïsme. Francis T. Tran, professeur en science de l'Université de Québec où le t'aï-chi est très répandu, en donne une définition plus descriptive : "Le t'aï-chi est formé d'une suite de mouvement lents et uniformes. Bien pratiqué, il devrait pouvoir produire un état de concentration aiguë grâce à l'utilisation systématique et soutenue de l'attention mentale". Mais là, déjà, les avis divergent. Yves Brossier, élève de la Chinese cultural art association du maître Shee Soo de Londres et qui transmet le t'aï-chi au Chariot d'or à Lyon, émet des réserves : "Le t'aï-chi n'est pas uniquement de la méditation en mouvement. On ne peut atteindre ce stade qu'après une pratique régulière et un laps de temps assez long. Je crois qu'une première approche du t'ai chi n'a qu'un aspect thérapeutique de relaxation". Une réflexion qui s'explique peut-être par sa formation. Yves Brossier a fait des études de médecine naturelle et mélange dans son club, diététique, médecine traditionnelle et les arts martiaux issus du taoïsme. De son côté, Jean-Claude Sapin qui transmet son savoir au Centre du verseau reprend l'étymologie du mot : "Taï veut dire suprême et chi, le pôle. Les deux mots déterminent le cosmos ou l'univers. Le t'aï-chi chuan est donc la danse cosmique. Il se pratique debout. C'est avant tout apprendre à faire le geste juste, respirer et rechercher son énergie". Jean-Claude Sapin différencie la gymnastique chinoise qu'il enseigne par ailleurs du t'ai chi. Elle est beaucoup plus simple. Moins méditative. Il a fait d'ailleurs deux livres distincts sur ces sujets. Un troisième uniquement sur le t'aï-chi devrait sortir dans quelques semaines. Cette réflexion de fond sur la pratique et le taoïsme fait de lui l'un des spécialistes du t'aï-chi en Europe. Et ce travail se retrouve dans son enseignement. Car pour Yves Brossier comme pour Jean-Claude Sapin, l'initiateur le maître en chinois impose sa personnalité. Même si tous deux reconnaissent ne pas modifier les gestes élémentaires du t'aï-chi. La tradition avant tout. Sur le grand Lyon, une autre salle donne des cours de t'aï-chi. La Mante Verte à Villeurbanne. Dirigée par le maître Hoang, elle reste très axée sur les pratiques externes du taoïsme, kung fu, aïkido et autres. Enfin, côté clubs de formes classiques, pas de trace de t'aï-chi. Là on propose en compensation de la médecine traditionnelle ou de la sophrologie. A prendre avec méfiance. Seul le Mandala a tenté [en 1987] des cours de t'aï-chi. Sans succès selon les responsables : "La démarche que nécessite le t'aï-chi a rapidement désintéressé les élèves. C'est un de nos défauts. Nous offrons trop d'activités. Les gens se dispersent alors que le t'ai chi nécessite un suivi". Une discipline qu'il faut donc découvrir avant de l'adopter, ce qui permet d'éviter les bricoleurs et les activistes mercantiles. Jean-Claude Sapin et Yves Brossier l'ont compris puisqu'ils proposent des séances d'observation avant inscription. Source : "La relaxation voit jaune" in Lyon Figaro, 13 décembre 1988, p.30.
note bibliographiqueT'ai-chi chuan et taoïsme : tradition et rituel pour l'équilibre et l'harmonie / Jean-Claude Sapin, 1990 (BM Lyon, K 149401).

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