[Tournage de "Boxing The Time" (conception : Olivier...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0649 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 16 x 24 cm (épr.)
historique Matériel de pointe et intervenants de luxe, Olivier Angèle tourne son prochain clip "Boxing The Time". A Lyon et à la gloire d'Al Brown, légendaire boxeur panaméen, dandy et surdoué des années trente.
historique A deux pas Apple de l'ex-luna park, devenu champ de ruines, l'atrium du Palais de la foire vibrait, [les 3 et 4 décembre 1988], au rythme d'un tournage. Façade sous les spotlights, intérieur meublé art-déco, un lit, un ring : les éléments des futures images du clip "Boxing The Time", écrit par Olivier Angèle (chanteur-compositeur de l'entreprise Angèle/Maimone). "Champagne sur le ring et du style" inspiré par la seule biographie existante du boxeur Alfonso Brown (AI Panama signée Arroyo), Olivier Angèle composait un 45 tours "Boxing The Time" puis imposait à sa maison de disque l'idée d'une sortie simultanée du disque et du clip. A partir de sa fascination pour la personnalité de ce panaméen "dandy, spécialement longiligne, élégant et swing", le musicien recourt à des talents lyonnais pour créer une histoire à la fois minutieuse et onirique en "images softées". "Il y a une grande part de délire personnel, c'est une sorte de fiction sur l'époque. Al Brown avait quelque chose d'inexplicable : il est né en 1913 et, à l'époque, la boxe à Panama était un moyen de s'en sortir pour les gamins pauvres. C'est l'histoire classique, il a été remarqué par un manager tentaculaire, a boxé à New-York puis il est devenu en France une coqueluche au même titre que Joséphine Baker". De l'époque et du personnage, restent quelques images archivées à l'INA, et une légende qui colle aux années trente. Celle d'un boxeur exceptionnellement doué, au physique parfait, à-demi détruit par l'opium et l'alcool, "ressuscité" par Jean Cocteau puis à nouveau déchu et finalement relégué dans l'oubli et la pauvreté. "Il n'y a pas d'équivalent, même pas Mike Tyson : lui, était haï pour sa désinvolture, sa facon d'arriver d'un train avec trente-six malles Vuitton. Il portait du Givenchy, avec le côté frime black, mais aussi une authentique élégance." Débuté [le 3 décembre au soir] par une séquence de fête mondaine dans des meubles de collection et des costumes signés Mongi Guibane et Eric Chambon, le tournage se poursuivait [le 4 décembre] au même endroit, autour d'un ring. L'un des deux "AI Brown" recrutés dans la compagnie Régine Chopinot, présente pour orchestrer la chorégraphie empruntée à son spectacle K.O.K, évolue face à son partenaire sous l'oeil de l'autre Al Brown, le boxeur David Thio, drapé dans un manteau à col d'astrakan. Venue prêter son concours à l'opération, "poussée par la ténacité d'Olivier Angèle» oeil d'aigle et total look de mousse Gaultier, Régine Chopinot n'aura posé le pied quai Achille-Lignon que le temps d'une prise, avant de rejoindre sa compagnie pour une tournée KOK qui débute à Reims. Le tournage découpé en 47 plans constitue également une première technique, avec l'utilisation d'une caméra vidéo Sony à capteurs CCD disponible sur le marché depuis trois jours. Un matériel très coûteux qui permet dans ce cas d'obtenir une image proche du cinéma, en lumière douce, selon le voeu du réalisateur Alain Hattet. Format de tournage sophistiqué (bétacam SP) et montage en régie vidéo au format un pouce (système de bande) assurent la meilleure qualité possible dans le domaine : résultat du perfectionnisme de la toute jeune maison de production lyonnaise "Numéro Six", qui fait ici appel à la société Soft pour le matériel et la post-production. Après le quai Achille-Lignon, c'est au tour de la Villa Gillet d'accueillir la suite du tournage, en l'occurrence une scène de téléscopage chronologique mettant en scène les sosies de Cocteau et Prince (crucifié), David Thio et Olivier Angèle. Autre déplacement prévue pour une séquence "En extérieurs excaliburéens, dans les marais des Dombes". Redoutant les "chorégraphies Michael Jacksonisantes", Olivier Angèle promène sa silbouette évanescente et noire dans chaque scène, sur les rythmes d'un "Boxing The Time" punchy et lancinant. Résultat final de ce match musique-images made in Lyon en mars [1989]. Source : "Performance hors ring" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 5 décembre 1988, p.53.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP12596.

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