[Vente aux enchères d'avions et d'hélicoptères sur...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0399A 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Exposition des avions et hélicoptères proposés à la vente aux enchères le 27 mai 1994 par l'étude Conan et Auclair. Adresse de prise de vue : Aéroport de Lyon-Bron, 69500 Bron.
historique Vente aux enchères originale, le 27 mai 1994 à 15 heures, sur l'aérodrome de Bron. "Quarante-huit avions légers, hélicoptères et dérivés" sont, en effet, dispersés par l'étude de Maître Conan dans le cadre d'une grande réunion internationale. Avec des estimations de 300.000 à 4,5 millions de francs, le commissaire-priseur espère vendre un avion sur trois. Un beau score pour une première.
historique Avouer, lorsqu'on est particulièrement bien placé sur le marché de la voiture d'occasion, qu'on échange son airbag contre un parachute dénote de fortes tendances kamikazes. Piloter à vue lorsque des mystères de l'aviation on ne connaît que la voix des commandants de bord prophétisant des vols sans nuage relève cette fois de l'inconscience totale. Il est un homme, plutôt honorablement connu sur la place de Lyon, qui a décidé de cumuler les deux attitudes. Directeur des ventes de véhicules au sein de l'étude Conan et Auclair, le citoyen Canino s'est propulsé dans l'univers des fous volant sur un coup de bluff. Dans le numéro de mars-avril des "Annonces de l'aviation", il a acheté un espace publicitaire et crânement annoncé que le commissaire-priseur lyonnais disperserait en mai "avions légers, hélicoptères et dérivés dans le cadre d'une grande vente internationale". Lieu choisi : Lyon-Bron. "Je ne pouvais pas inscrire aéroport de Bron, nous n'avions demandé d'autorisation à personne". Et pour cause, l'ombre de la queue d'un avion il n'avait pas encore. Pire, le langage des héros en quête d'étoffe, II ne parlait pas. "Aux premiers coups de fil, après la parution de l'annonce, je brodais, j'ai pris des notes pour savoir ce que les clients recherchaient, il y avait de la curiosité, des interrogations et tout ce dont on avait discuté, avec Me Conan, se révélait juste. Il y avait bien un marché et peut-être une activité à organiser". Canino a continué à répondre au téléphone, à promettre des carlingues ; il a réservé des dates sur l'aéroport de Bron et un premier appareil est tombé dans ses filets. Le Cessna P210N Centurion 1979, heures totales 1180 pour la cellule, le moteur et l'hélice, intérieur cuir noir extérieur blanc, rouge noir, ce Cessna donc n'est autre que le numéro 5 d'une vente qui aura bien lieu en mai, le 27 précisément et qui comportera près de cinquante aéronefs. "Je n'avais même pas menti !" D'Ukraine, est alors virtuellement arrivé le Yak 18T, "et ça s'est enchaîné". Deux jeunes gens qui, dans l'Ain, sont à la tête une société de maintenance aéronautique, ont accepté de s'impliquer dans l'aventure et désormais, il ne s'agit plus que de coordonner les atterrissages à Bron, les temps d'exposition et les correspondances téléphoniques avec les enchérisseurs intéressés. Sauf imprévus, tel le piqué du nez aux conséquences exclusivement matérielles, réalisé le week-end précédent par le Robin HR 100/285 Tiara. L'appareil reste en vente, mais sous forme de pièces détachées. En petits morceaux également, le Rand Robinson KR2, le plus petit de la série, le moins cher aussi (60.000 francs d'estimation) accompagné de son manuel de montage. Avec des prix de réserve généralement situés entre 350.000 et 700.000 francs, mais aussi des hélicoptères dépassant le million et même un Ecureuil frôlant une estimation de 4,5 millions, la vente Conan-Canino promet trous d'air et envolées soudaines. Entre l'Aerocommander Gulfstream pour hommes d'affaires et le North America T28 Trogan, bombardier des collectionneurs, les Piper, Beechcraft, Cessna et autres aéronefs de loisirs occupent quasiment toute la piste et un marché qui n'est pas au mieux de sa forme. "Si nous vendons un avion sur trois, ce sera un beau score. Nous recommencerons". Sinon, en termes de reconnaissance, ce vol d'essai aura été une opération parfaite. Source : ""Ailes, hélices et marteau" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 27 mai 1994, p.1 et 3.

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