[Jean-Louis Maubant, fondateur-directeur du Nouveau Musée...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2449B 04
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Adresse : Nouveau Musée de Villeurbanne, 11, rue du Docteur-Dolard, 69100 Villeurbanne.
historique Absence de rigueur dans l'administration et la conservation des oeuvres. Absence d'inventaire en ce qui concerne la collection, fiches techniques incomplètes ou pas à jour, contrat d'assurance insuffisant... Ambiguïté quant au propriétaire de la collection... Absence d'inventaire des ouvrages de la bibliothèque. Volume de frais de représentation très important pour le directeur, lequel directeur est aussi épinglé pour cumul illégal de deux salaires... Ingérence et détournement d'objet social en ce qui concerne la SARL Art Edition... On se souvient du contenu du rapport de la Chambre régionale des comptes (cf. Lyon Figaro, 27 avril 1994) qui, au printemps [1994], ajouté à un profond différend qui opposait deux salariées à la direction, mettait en crise le Nouveau Musée Institut d'art contemporain, sis rue Docteur-Dolard, à Villeurbanne. Certaines de ces erreurs et négligences relevées par la Chambre régionale et reprises par la Cour des Comptes dans son rapport public annuel, ont assez rapidement été reconnues par l'équipe en place, ce qui a entraîné le conseil d'administration à revoir quelque peu le fonctionnement du Nouveau Musée pour le mettre "en conformité". D'autres de ces remarques ont été contestées. Comme celles touchant les frais de représentation attribués à un seul alors qu'ils seraient le fait d'une équipe, ou la situation du directeur qui serait légale, malgré ce qu'en dit la Cour des Comptes. "Les ambiguïtés qui pourraient persister sont d'ailleurs en voie de règlement avec le Centre national de la fonction publique territoriale" précise-t-on au Nouveau Musée. Celles, encore, touchant la collection. Une collection qui n'a aucune existence "obligée". Et c'est là toute l'ambiguïté. La vocation de l'établissement n'étant pas l'acquisition. Jamais une oeuvre, d'ailleurs, n'a été acquise par le Nouveau Musée qui, en l'occurrence, porte très mal son nom. Il s'agit là de dons, de cadeaux d'artistes à l'association ou au directeur. On n'est pas ici dans le cas de figure d'une collection muséale inaliénable, car constituée grâce à des fonds publics, même si l'association en question n'existe que grâce à des fonds publics. S'il y a là ambiguïté, elle est plus morale que juridique. Que cette collection soit mal inventoriée, mal assurée, c'est une négligence, une erreur, par rapport à une gestion de bon sens, mais pas une faute par rapport à un statut administratif qui n'existe pas. Quant à l'objectif atteint ou non du Nouveau Musée, à savoir, le soutien à la création contemporaine et son rayonnement... Ce n'est pas là chose facilement quantifiable. Tout est question d'appréciation. En l'occurrence, l'autorité de tutelle qu'est l'Etat semble apprécier. Et l'on doit reconnaître que depuis sa création, nous avons pu y apprécier nous-mêmes quelques belles expositions. Certes, le Nouveau Musée a beaucoup mieux réussi son intégration dans la jet society artistique que dans son quartier. Mais cela peut toujours se corriger. De toute cette affaire qui a tourneboulé le Nouveau Musée et suscité quelques interrogations sur l'art contemporain lui-même, il n'a été relevé, au final, aucun élément susceptible d'entraîner des poursuites pénales, et le Parquet a choisi de la classer, ne lui donnant pas de suites judiciaires... Au grand dam de certains ; au grand soulagement de quelques-uns, à la satisfaction d'autres. Après ce coup de tabac, Jean-Louis Maubant déclare reprendre plus que jamais son projet artistique, mis en veilleuse par les événements. "Paradoxalement, il y a plus de monde qu'avant", dit-il, évoquant à l'appui les bambins d'âge scolaire qui, la veille même, parcouraient l'exposition actuelle. Toujours moderne. Les esprits facétieux rétorqueront qu'il n'y a pas beaucoup de peine à cela, n'ayant jamais connu au Nouveau Musée, hors vernissage, la fréquentation d'une gare de transit... Mais pour l'heure, Jean-Louis Maubant qui attend tout à la fois la réunion du conseil d'administration du Nouveau Musée qui se tient [le 30 novembre 1994], et celle, le 20 décembre [1994], du conseil municipal de Villeurbanne, pour une cession dite budgétaire, se déclare "préoccupé" par le devenir du Nouveau Musée. Tout comme le personnel de l'établissement qui a envoyé à Gilbert Chabroux une lettre pour lui dire son inquiétude quant à la pérennité des emplois du Nouveau Musée, mais aussi sa confiance en la municipalité de Villeurbanne et en lui-même, maire de la ville. On se souvient que, si deux des trois autorités de tutelle, qualifiées de négligentes par la Chambre régionale des Comptes qui leur reproche leur passivité vis-à-vis d'une association qu'elles ont devoir de "guider" et non pas de suivre aveuglément ; donc, si deux des autorités de tutelle, l'Etat et la Région, ont toujours soutenu le directeur, il n'en va pas de même de la Ville de Villeurbanne qui a clairement fait savoir, depuis mai [1994], qu'elle ne pouvait plus accorder sa confiance à Jean-Louis Maubant. Que celui-ci devait partir. Dans l'attente des conclusions de l'enquête préliminaire lancée au début de l'été, Gilbert Chabroux, maire de Villeurbanne, avait proposé que soit suspendu le versement de la subvention municipale destinée au Nouveau Musée. L'affaire est à présent classée, mais les errements de gestion de Jean-Louis Maubant, pour n'être pas pénalisés, en sont-ils "oubliés" pour autant ? Gilbert Chabroux va-t-il, le 10 décembre, fidèle à lui-même, exiger le départ de Jean-Louis Maubant, lequel évidemment, entend rester, justement parce qu'on lui demande de partir ? Ou va-t-il, après la décision du Parquet, décider d'apaiser la situation et proposer le vote de cette subvention ? D'autant qu'on peut parier que le directeur du Nouveau Musée, qui "ne voit pas de raisons objectives sérieuses pour que le maire suspende la subvention, ce qui mettrait en danger l'existence villeurbannaise du Nouveau Musée", serait, sûrement, tout à fait prêt à s'en aller. Après. Source : "Le Nouveau Musée dans l'attente" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 30 novembre 1994, p.31.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP07202.
note bibliographique "Jean-Louis Maubant, missionnaire de l'art contemporain" / Harry Bellet in Le Monde, 26 août 2008. - "Fondateur du Nouveau Musée de Villeurbanne : Jean-Louis Maubant" / Harry Bellet in Le Monde, 15 septembre 2010.

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