[Clocher de l'église de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0707 CRDP R00304
technique 1 photographie positive : diapositive couleur ; 36 x 24 mm
historique Le plus ancien texte permettant de supposer l'existence d'une église dédiée à sainte Foy remonte à 1170 (Cartulaire lyonnais, I, p. 62). D'après les vestiges sculptés qui ont été conservés, elle daterait de la seconde moitié du XIe siècle. En 1519, le chapitre faisait par grâce spéciale un don aux habitants de Sainte-Foy pour "reconstruire l'église du dit lieu qui était tombée" (A.D., 10G 71). En 1640, les habitants travaillaient à "l'agrandissement du sanctuaire" (A.D., 10G 71), et en 1643, le peintre Alix avait été chargé de peindre les armoiries du Chapitre et du seigneur mansionnaire sur les lambris. En 1705, une nouvelle campagne de travaux fut entreprise pour agrandir le choeur et construire une sacristie (A.D., 10G 71 et 10G 2743, et A.C., 280), travaux dont les maîtres d'oeuvre furent Benoît et Pierre Cellier ainsi que Mathieu Delorme, architectes à Sainte-Foy. Pour payer un surcoût imprévu, les habitants de Sainte-Foy durent vendre un terrain occupé par un four à l'angle des rues Cornevent et des Quatre-Vierges (A.C., 280). En 1706, on put procéder à la bénédiction du nouveau choeur. Au cours du XVIIIe siècle, ne furent réalisés que des travaux d'entretien. En 1827, l'église ne suffisait plus pour accueillir "une population de 3000 âmes" (Archives diocésaines, visite canonique du 21 mai 1827). En 1838, le Conseil municipal repoussa l'idée de la construction d'une nouvelle église, mais la Fabrique se chargea du financement, produit par des souscriptions et par la vente de certains biens immobiliers ; l'architecte lyonnais Fleury Gros présenta deux projets en 1838 et 1839 (Archives paroissiales). En 1840, on démolit la vieille église, hormis le clocher ; les travaux de reconstruction étant commencés, le maire alerta Christophe Crépet, architecte voyer de la Guillotière, sur la mauvaise qualité de la construction du gros oeuvre. Ses craintes étaient justifiées, puisque, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1841, la nef principale et la nef latérale Ouest s'écroulèrent. Il fut reconnu que l'architecte et l'entrepreneur avaient travaillé au rabais, en utilisant des matériaux hétéroclites et un mauvais mortier (A.C., 25). Il fallut donc abattre ce qui était resté debout ; l'architecte Crépet, aidé du jeune Henri Feuga, assura la reconstruction sous le contrôle d'Antoine-Marie Chenavard, architecte du département, mandaté par le préfet. Les travaux furent rapidement menés à bien, et la bénédiction de la nouvelle église eut lieu le 11 juin 1843, en présence de Monseigneur de Bonald. Pendant ces trois années, les offices avaient été célébrés dans un local de la manufacture de papiers peints Thibaudier, rue Neuve (actuelle rue Zeizig). En 1877, à la suite d'un rapport d'expertise de l'architecte Philibert Bellemain constatant d'importantes lézardes dans le choeur, des tirants métalliques furent installés et des colliers posés sur les piliers (A.C., 25). En 1888, le Conseil de Fabrique, aidé par les offrandes des paroissiens, décida de transformer le clocher, dont la charpente était en mauvais état ; l'architecte Edouard Bissuel fut charge des travaux (en 1873, l'architecte Clair Tisseur avait déjà présenté un projet qui n'avait pas été retenu). En 1913, les façades ont été reprises et les toitures restaurées par l'architecte J. DelavaI, qui a notamment supprimé tous les enduits. En 1938, de nouveaux travaux de consolidation ont été effectues par l'architecte Albin Decoeur.
historique Lors de la démolition de l'édifice en 1840, le clocher a été épargné et dégagé. Il se dresse actuellement en appendice au Sud-Ouest de la nouvelle église, et en avancée sur l'avenue Valioud. De plan carré, il s'élève sur quatre niveaux d'inégale hauteur. En 1890, le rez-de-chaussée a été très remanié : le sol a été abaissé d'environ 1,50 m ; les trois arcs en plein cintre des faces Nord, Sud et Ouest ont été ouverts ; les piliers ont été renforcés de bases en granite et de colonnettes engagées en pierre de Tournus, ornées de chapiteaux feuillagés sculptés par Jules-Célestin Belloni (Paris, 1840 - Lyon, 1893) ; l'ensemble a été couronné d'une corniche moulurée prolongeant l'entablement Ouest, pré-existant ; l'on a jugé bon d'ajouter une frise de losanges en grès rouge. Les niveaux deux et trois, en revanche, n'ont pas été modifiés. Ils sont animés sur trois faces de frises d'arceaux et de lésènes construits en moellons équarris, interrompus à intervalles réguliers de doubles arases de briques plates (époque romane). Le arcatures des arceaux reposent sur des modillons, qui pour certains ont été re-sculptés par Belloni. Les côtés Nord et Sud du second niveau étaient cachés jusqu'en 1840 par les élévations des bas-côtés, qui avaient sans doute été ajoutés au XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle. Un cadran d'horloge, offert en 1717 par Louis Gaudin, avocat au Parlement, avait été placé entre le troisième et le quatrième niveau (A.C., 280). Un nouveau cadran d'horloge a été installé, après 1890, sur un entablement ajouté entre les deux derniers étages. Le niveau quatre, entièrement reconstruit en 1890, est percé de doubles baies jumelées, en plein cintre, fermées d'abat-sons ; en amortissement, un toit pyramidal, couvert en pierres de Tournus et sommé d'une croix.
note bibliographique Sainte-Foy-lès-Lyon / Département du Rhône, 1990, p.81-105 [6900 Z Ste-FO].

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