[Parc de stationnement Célestins. "Sens dessus-dessous",...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0169 11
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description "Sens dessus-dessous", sculpture in situ et en mouvement. Michel Targe et Daniel Buren, architectes, 1994. Reportage photographique réalisé à l'occasion de l'inauguration du Parc des Célestins.
historique Vertigineux ancrage au coeur de la Presqu'île, le parc des Célestins ouvre ses portes le 3 décembre 1994, sur 435 places de stationnement réparties sur six niveaux et disposées autour d'un cylindre central s'enfonçant dans un puits de lumière. Né de l'imagination de Michel Targe, l'architecte lyonnais créateur de ces espaces, géré par Lyon Parc Auto, le cylindre se compose de dizaines de fenêtres en arcades, conçues comme autant de balcons plongeant sur un gigantesque miroir incliné. Il y aura d'ailleurs du monde au balcon ce week-end d'ouverture, durant lequel le parc reste accessible gratuitement. Placé au fond du puits, le miroir pivotant est le reflet de l'esprit de Daniel Buren, l'artiste choisi pour signer cet espace hélicoïdal et qui ne s'est volontairement concentré que sur la partie centrale de l'édifice. D'un diamètre de sept mètres, cette surface inclinée se compose de cinquante-cinq miroirs hexagonaux ajustés au millimètre près, renvoyant la lumière et les images grâce à un système de rotation permanente qui effectue deux tours par minute. Pour prolonger cet effet visuel, l'artiste a érigé un périscope sur la place des Célestins, dont le chantier d'aménagement devrait être totalement bouclé au lendemain de Noël. Là, le curieux appareil tout droit sorti de Vingt mille lieues sous les mers - avec, en plus les rayures noires et blanches si chères à Buren - permet au promeneur curieux de plonger le regard sur les facettes du miroir. Impressions vagues d'un kaléidoscope, mais aucune chance d'imaginer qu'il y a sous terre un parking si on ne le sait pas auparavant. Si le parc de stationnement est désormais ouvert et, par conséquent, visitable à loisir, le périscope, lui, sera provisoirement démonté à l'issue de ce week-end, pour permettre aux entreprises d'achever les travaux de la place. Côté stationnement, qui reste tout de même la vocation première du parc, l'entrée des voitures s'effectue par la rue Gaspard-André et la sortie par la rue Charles-Dullin. En dehors du puits central, le parc des Célestins s'inscrit dans un carré de soixante mètres de côté, un véritable casse-tête technique qui rendait toute conception classique impossible. Les voitures atteignent donc les différents niveaux par une rampe circulaire et font de même pour remonter. Tournis assuré. Les passagers peuvent au passage s'imprégner de l'architecture et des courbes de ce "parc à l'italienne", censé respecter le génie du lieu, au pied de ce théâtre, détruit à deux reprises par un incendie, puis reconstruit, entre 1873 et 1877, par l'architecte lyonnais Gaspard André avant de brûler à nouveau. L'actuel théâtre des Célestins date par conséquent de 1881. Accessible par des escaliers et un ascenseur transparent, le parc souterrain est marqué par l'intervention simultanée de Jean-Michel Wilmotte, qui a dessiné les équipements et la scénographie intérieure de l'ensemble des nouveaux parcs lyonnais, et de Yan D. Pennor's, auquel on doit l'identité graphique et la signalétique noir et jaune. L'inauguration du parc des Célestins marque une nouvelle étape dans la politique de stationnement et d'aménagement de la Presqu'île mise en oeuvre, dès 1990, par la Ville de Lyon, le Grand Lyon et Lyon Parc Auto. "A ce jour, 2600 places souterraines ont été créées et 1200 places supprimées en surface", rappelait Michel Noir à l'occasion de l'inauguration du parc des Célestins. Après le parc de la République, celui de la Bourse (réservé aux abonnés) et celui des Terreaux, en attendant la mise en service du parc Joannès-Ambre, le 16 décembre 1994, et du parc de La Part-Dieu (en juin 1995), la capacité de places de stationnement dans les parcs atteindra 17000 places, créées dans le cadre d'un programme financé par les utilisateurs du stationnement de surface (horodateurs) et des parcs de stationnement. En dehors de l'intervention d'architectes et d'artistes, la politique de stationnement s'appuie également sur la garantie de sécurité pour les usagers. Aux systèmes vidéo, barrières à infrarouge et personnel sont venus s'ajouter de nouveaux moyens tout droit issus des techniques architecturales. L'éclairage est diffus, les ascenseurs vitrés, les recoins sombres supprimés et les sas de sécurité munis de larges hublots. A signaler également le choix de peintures claires, l'importance accordée à la propreté et la sonorisation des niveaux. Par ailleurs, une équipe de cinq personnes est responsable de la sécurité de chaque parc et une autre équipe d'intervention, composée de huit personnes joignables par une liaison radio permanente, effectue des rondes régulières sur les différents sites. Enfin, les entrées et sorties du parc sont équipées de portails qui, fermés la nuit, permettent une sécurité accrue des véhicules, des clients et des agents. En 1993, le budget sécurité dépassait 1,2 million de francs et 10 millions de francs ont été investis en 1994. Le nombre de vols sur quinze parcs, à période égale, est ainsi passé de 42 l'année dernière à vingt sur les six premiers mois de cette année. D'un montant total de 57 millions de francs (hors taxes), la création du parc des Célestins s'accompagne d'un réaménagement de la place autour de matériaux naturels et de plantations de magnolias et de rhododendrons. Une "scène" composée de lattes de bois exotique "particulièrement résistant", mais parfois un peu revêches pour les dames à talons. Source : "Les mille facettes des Célestins" / Marie-Anne Maire in Lyon Figaro, 3 décembre 1994, p.1 et 3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP07160.
note bibliographique "Les Célestins. Naissance d'un parking" / Michel Targe in Bulletin de la Société académique d'architecture de Lyon, no. 9, décembre 2004, p. 2-7.

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