[Campagne pour les élections législatives de 1988....

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP1183C 04
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Le 23 mai 1988, Gérard Collomb, candidat PS dans le première circonscription, a mis en avant son suppléant radical André Mure. Pour promouvoir le nouveau rassemblement présidentiel.
historique Gérard Collomb est décidé à mener campagne tambour-battant dans la première circonscription de Lyon. Après avoir investi les murs avec des affiches 4 par 3, diffusé un premier tract dès [le 21 mai 1988] sur les marchés, le député socialiste de Lyon tenait, [le 23 mai], une conférence de presse dans sa permanence du cinquième arrondissement. Avec, à ses côtés, André Mure en suppléant de choc. L'adjoint à la culture, radieux, "fonctionne à mille à l'heure". Il faut dire que le parcours est exemplaire. Parti de ses "modestes fonctions d'adjoint aux affaires culturelles de la ville de Lyon", le voilà investi d'une mission qu'il décrit dans une envolée lyrico-sportive. "Je revendique l'honneur d'avoir été le premier a saisir le ballon au sortir de la mêlée du 24 avril [1er tour des élections présidentielles] et à le porter très loin. Je suis le demi d'ouverture de l'équipe de France unie autour de François Mitterrand"... Royal, il balaye d'un revers de main ses démêlés avec "l'ineffable Florent Dessus, qui est depuis quelques mois membre du Parti radical, président depuis quelques semaines et qui a cru qu'il lui suffisait de dire qu'il allait m'exclure pour m'exclure". Il affiche le même dédain pour ceux qui, comme Alain Mayoud, réclament au maire de Lyon le retrait de sa délégation municipale. "Je ne sais pas ce que M. le maire de Saint-Romain-de-Popey peut avoir à dire sur les délégations des adjoints de la mairie de Lyon". Jusqu'où la vague "rassembleuse" portera-t-elle André Mure ? La rumeur lui confie un poste de chargé de mission auprès d'un ministre de la Culture qui aurait les traits de Jack Lang. "Tant que ce n'est pas fait, je ne dis rien du tout", se défend l'intéressé. D'autres l'imaginent déjà sur les bancs de l'Assemblée, propulsé par l'élection de Gérard Collomb suivie de son entrée au gouvernement. "Si, demain, les circonstances font que je me trouve être député, je m'inscrirai au groupe des Démocrates"... Gérard Collomb se prend lui aussi à rêver d'un poste de secrétaire d'Etat, au Travail et à l'Emploi, par exemple. Aux côtés d'un Michel Delebarre qu'il connaît bien pour avoir planché avec lui, dans le Nord-Pas-de-Calais, à une expérience sur la conversion des secteurs industriels en mutation... Mais, pour l'heure, le débat est ailleurs. Il s'agit de mener campagne. Après l'accession de son chef de file, Pierre Mauroy, à la tête du PS ; après sa récente nomination au poste de secrétaire nationale du parti, venue récompenser l'ardeur avec laquelle il a développé, dans le Rhône, le thème de la "France unie" (même si l'exemple d'André Mure reste bien isolé), Gérard Collomb se doit de transformer l'essai. Contre Bernadette Isaac-Sybille, candidate de l'URC et maire du cinquième arrondissement. Le député sortant est optimiste. "La vague présidentielle est super-porteuse. Je pense qu'aux législatives, nous obtiendrons deux ou trois points de plus que lors de la présidentielle". Bon prince (ou réaliste ?), Gérard Collomb se garde cependant bien de prédire un raz-de-marée. Décidément apôtre du rassemblement, il saisit une nouvelle fois son bâton de pèlerin. Pas question de "laminer". "On veut que les gens de tradition radicale, chrétienne, passent avec nous des compromis au sens noble. Des compromis sur les idées". Pour résoudre les "problèmes urgents de la société française, l'emploi, les difficultés de l'appareil économique dans la compétition mondiale, le grand choc de 1992", les socialistes ne veulent plus d'une "majorité réduite à la dimension d'un seul parti". Pour Gérard Collomb, les "reclassements ne sont pas finis. Dans l'avenir, il va y avoir deux grands blocs. Un premier avec le noyau dur du RPR, le Parti républicain, un certain nombre de centristes qui seront contraints de s'allier avec le Front national. De l'autre côté, un Parti socialiste fort et une force qui se trouvera sur son centre droit". Jusqu'où les socialistes lyonnais sont-ils prêts à aller pour "déplacer les lignes de clivage ?". Gérard Collomb en a donné une indication en évoquant la possibilité, envisagée par les socialistes, de se désister au second tour en faveur d'un Michel Noir confronté à un candidat du Front national dans la deuxième circonscription... De là à prédire, au-delà des législatives, un ticket "Francisque-Michel-Gèrard" pour les élections municipales de 1989, il n'y a guère qu'André Mure pour oser franchir le pas. "Est-ce qu'on sait si dans le prochain ministère Rocard, il n'y aura pas d'autres élu lyonnais auxquels on ne s'attend pas ? Tellement de choses peuvent se passer si l'ouverture se fait vraiment. Je pense que les ambitions de Lyon sont telles qu'elles ne peuvent être réalisées qu'avec un rassemblement incluant toutes les forces vives de la ville". Décidément, ce "demi d'ouverture" ne fait pas dans demi-mesure. Source : "Mure demi d'ouverture" / Philippe Bordes in Lyon Figaro, 24 mai 1988.

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