[Campagne pour les élections municipales de 1989....

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2055 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Pierre Laréal, 50 ans, géotechnicien, tête de liste socialiste dans le 4e arrondissement de Lyon.
historique Lancement officiel de la campagne municipale de Gérard Collomb. Objectif : ravir quatre arrondissements à la majorité lyonnaise. Deux challenges parfois difficiles, mais qui n'entachent pas l'optimisme des socialistes. Une campagne avec comme têtes de listes : Andrée Rives, 41 ans, enseignante (1er arrondissement) ; Jean-Paul Gauthier, 54 ans, graphologue (2e arrondissement) ; Martine Roure, 40 ans, enseignante (3e arrondissement) ; Pierre Laréal, 50 ans, géotechnicien (4e arrondissement) ; Yves Bismuth, 41 ans, avocat (5e arrondissement) ; André Vianès, 40 ans, économiste (6e arrondissement) ; Jean-Pierre Flaconnèche, 44 ans, inspecteur des impôts (7e arrondissement) ; Christian Coulon, 39 ans, dessinateur (8e arrondissement) ; Gérard Collomb, 41 ans, secrétaire national du Parti socialiste (9e arrondissement).
historique Cette fois, c'est fait, le coup d'envoi a été donné. Dans la bonne humeur. Car les socialistes ont le moral. Gérard Collomb, président du groupe socialiste au conseil municipal, ancien député, a donné le coup d'envoi de "sa" campagne sous le contrôle d'Yvon Deschamps, premier secrétaire de la fédération du Rhône, qui sera candidat dans le huitième arrondissement. En un mot comme en cent, "il faut voter Collomb". Mais "l'avenir, c'est Gérard". Car il est un fait remarquable : qui disait socialiste à Lyon en 1983 disait Hernu. Six ans après, on dit Gérard Collomb et on renvoie l'ancien ministre de la Défense à Villeurbanne. Gérard Collomb et Yvon Deschamps ont un objectif : enlever quatre arrondissements à l'actuelle majorité municipale qui avait réalisé le grand chelem en 1983. En l'occurrence, le premier des socialistes lyonnais et le premier des socialistes rhodaniens visent le premier arrondissement, le septième, le huitième et le neuvième. Dans le premier arrondissement, Andrée Rives tentera de déboulonner Marie-Françoise Frobert, ce qu'elle a d'ailleurs failli faire lors des dernières élections cantonales [de 1988]. Dans le septième, où Roland Fulchiron avait réalisé 50,5% des voix dès le premier tour des cantonales, la tâche de Jean-Pierre Flaconnèche sera beaucoup moins aisée. Mais, comme dans le huitième arrondissement avec Christian Coulon, on compte sur le score du Front national pour laminer la majorité municipale et s'imposer dans un premier temps au conseil d'arrondissement, dans un deuxième temps au conseil municipal de Lyon. Le neuvième arrondissement est quant à lui déjà moralement tombé si l'on en croit les propos tenus par les responsables mêmes de l'UDF et du RPR. Ce qui fait bien l'affaire de Gérard Collomb qui se voit déjà maire d'arrondissement avec son compère conseiller général, Lucien Durand. Le leader socialiste a placé la barre assez haut. Il se voit bien, en effet, entouré de vingt-trois à vingt-quatre collègues socialistes à l'intérieur de l'hémicycle communal. Les listes ne sont pas encore constituées. Le PS va suivre la procédure usuelle en attendant que le PCF, qui a refusé l'accord national, se détermine dans la capitale des Gaules. De leur côté, René Chevailler, conseiller régional et seul conseiller municipal communiste, et Jean-Paul Magnon, secrétaire de la fédération du Rhône du PCF, ont lancé un appel pour une liste d'union. "Nous voulons une reconduction des accords de 1983" n'hésitent pas à déclarer les deux hommes qui savent qu'ils devront négocier "à la baisse". En effet, les communistes demandent au PS la tête de liste du premier arrondissement pour Yves Fournel, comme il y a cinq ans. On sait d'ores et déjà qu'il n'en sera rien. A la demande "mêmes listes, même composition", ce sera "niet" !. En revanche, les deux protagonistes se mettront peut-être d'accord sur la volonté des communistes "d'aller très vite pour l'élaboration des candidatures et du programme municipal, de la position à tenir face au Front national". Et Jean-Paul Magnon d'ajouter : "notre volonté d'union dès le premier tour, personne ne peut la nier !". Les socialistes ont misé sur le renouveau. En effet, la moyenne d'âge des neuf têtes de listes est de quarante-quatre ans. Une arme dont ils comptent bien tirer de multiples profits. Ce qui permet à Gérard Collomb d'affirmer : "Nos têtes de listes sont à l'image du Lyon actif". Ou alors : "Lyon 2010, certains en parlent, d'autres le préparent concrètement !". Derrière deux femmes têtes de listes, "nous aurons 30% de femmes au conseil municipal quoi qu'il arrive !". Mais sa satisfaction ne s'arrête pas là : "Nous présentons une liste qui est à la fois assez équilibrée et qui représente les milieux actifs de Lyon". Ce qui n'est pas faux, c'est que le panel socio-professionnel se retrouve assez fidèlement reproduit chez les neuf têtes de listes. Un phénomène qui ne devrait qu'être amplifié avec la composition des listes arrondissement par arrondissement. Ce qui rend Gérard Collomb encore plus optimiste, c'est la compréhension des erreurs commises en 1983. "En 1983, explique Gérard Collomb, nous manquions. de relais. Aujourd'hui nous les avons acquis, nous avons enregistré une nette progression" qui s'est traduite par les résultats des élections législatives de 1986 et, surtout par les résultats de l'élection présidentielle, des élections législatives, des élections cantonales et du référendum de cette année [1988] sur la commune de Lyon. Ce qui lui permet d'enfoncer le clou : "L'influence du PS renforcée alors que le camp adverse montre le visage de l'immobilisme absolu". Mais Gérard reste délicat avec Francisque : "Ce n'est pas seulement l'âge du capitaine, c'est le système" tout entier qui est en cause, "des groupes extrêmement minoritaires qui bloquent tout le développement de Lyon" et "l'incapacité de Michel Noir à s'entourer de gens compétents". In fine, comme "on prend la voie d'un moindre dynamisme par rapport à d'autres agglomérations, (...) c'est le PS qui représente dans cette ville le changement d'orientation". Source : "Les quatre ambitions de Gérard Collomb" / Philippe Gonnet in Lyon Figaro, 16 novembre 1988, p.2.

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