[Rencontre avec les responsables de l'Association...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT2780A 06
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description De gauche à droite : Rabah Kheliff, président fondateur de l'Aclif, et Kamel Kabtane, secrétaire de l'association.
historique Le capitaine Rabah Kheliff et Kamel Kabtane, dirigeants de l'Aclif, ont vivement réagi le 1er février 1990, à la démission du colonel Hocine Chabaga de son poste de trésorier de l'association. Moins que les dissensions personnelles qui apparaissent en filigrane, ce sont les soupçons d'intégrisme distillés par l'adjoint de Villeurbanne à leur égard qui préoccupent les deux responsables. Leur attitude est sans ambiguïté possible, mais ils redoutent les conséquences financières de cette mauvaise rumeur.
historique Après la démission surprise du colonel Chabaga de son poste de trésorier de l'Aclif, l'Association culturelle lyonnaise islamo-française, maître d'oeuvre du projet de mosquée, les autres membres de l'association réagissent contre la déclaration de leur trésorier, "véritable acte de sabordage". A l'origine de la démission, "une question de personnes", selon Hocine Chabaga qui met en cause deux responsables de l'Aclif : Rabah Kheliff, le président fondateur et Kamel Kabtane, son secrétaire. Tous deux auraient "pris ombrage" de sa nomination ainsi que de celle du professeur Lahnèche, le président de l'Aclif, dans le groupe des sages désignés par Pierre Joxe pour étudier l'Islam en France, affirme le colonel Chabaga dans les colonnes du Progrès [du 1er février 1990]. Autre grief, une dérive intégriste de l'association que dénonce le trésorier démissionnaire. "Je reste fidèle au professeur Lahnèche, mais je ne reconnais pas MM. Kheliff et Kabtane. Nous avons d'importantes divergences d'objectifs et l'association stagne. Je ne suis plus tenu au courant de rien. (...) Les gens de la communauté me font confiance. Je ne veux plus être dans une association à quatre personnes, où il n'y a plus de discussion. Il faut du sang neuf". Le professeur Lahnèche s'expliquera [le 5 février]. Dès [le 1er février], Rabah Khéliff et Kamel Kabtane ont réagi aux propos tenus par Hocine Chabaga qui risquent de "porter un coup grave qui peut être fatal" au projet de mosquée. Les deux intéressés ont appris cette démission du professeur Lahnèche, [le 31 janvier au soir], lors de la dernière réunion de l'Aclif. Pour Rabah Khéliff, les explications de Hocine Chabaga ne sont que "la mise sur la place publique de petits problèmes internes qui ne peuvent qu'apporter de l'eau au moulin des opposants à la mosquée". Mais cet acte, "sabotage, conscient ou inconscient, Hocine Chabaga en portera la responsabilité devant Dieu, l'histoire et les hommes," explique-t-il. Et de démonter les arguments employés par Hocine Chabaga. A commencer par la dérive intégriste. Kamel Kabtane s'estime à l'opposé. Il prépare des "états généraux des musulmans français pour rassembler des éléments modérés, explique-t-il, et favoriser la naissance d'un Islam français soustrait à toute influence étrangère." Les deux hommes ont, de plus, écrit une lettre dans laquelle ils affirment solennellement "qu'ils n'ont jamais mis en doute la représentativité" des deux sages désignés par Pierre Joxe. Kamel Kabtane pousse plus loin l'explication et réfute l'argument de jalousie opposé par Hocine Chabaga : "Au contraire, ça nous arrange. Il n'a jamais été aussi important pour nous que depuis qu'il a pris des engagements politiques. Nous n'avons aucun intérêt à faire de la discrimination". Mais, les deux membres de l'Aclif sont inquiets de l'impact des déclarations sur leurs financiers. "Nous sommes victimes de rumeurs qui arrangent tout le monde. Les politiques et les opposants... Voyez les conséquences qu'ont eu les rumeurs de démission de Gorbatchev sur Wall Street. On est dans la même situation. On risque de se retrouver à l'expiration du permis de construire sans avoir réuni tout les fonds nécessaires". Depuis l'annonce de la démission, l'Aclif n'a pas eu de contact avec Alain Jakubowicz, l'adjoint de Michel Noir chargé du dossier de la mosquée, qui n'écarte pas une révision de la position de la municipalité en cas de bouleversements au sein de l'association. "C'est une question qu'est en droit de se poser Alain Jakubowicz", estime Rabah Khéliff. "Michel Noir a pris une position courageuse, il a pris des risques. Depuis, il observe différents événements et se dit j'ai peut-être signé trop vite, qu'en sera-t-il demain ?". Aussi les deux membres de l'association appellent-ils Hocine Chabaga à se ressaisir. "Qu'il pense à la noble mission d'une mosquée à Lyon, pour tous les musulmans modérés et tolérants, dans le respect des lois de la République, des personnes et des biens". Source : "Des lézardes dans la mosquée" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 2 février 1990, p.1-3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP01623.
note bibliographique "Dans dix ans, peut-être" / Georges Sermet in Lyon Matin, 2 février 1990. - "Mosquée : paré au sabordage ?" / Françoise Rolland in Le Progrès de Lyon, 2 février 1990. - "Les Français musulmans, combien de divisions ?" / Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 24 mars 1990, p.3-4.

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