[Festival Jazz à Vienne (1990). Concert de Dizzy Gillespie]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP1331 04
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Concert de Dizzy Gillespie United Nations Orchestra organisé le 30 juin 1990 au Théâtre antique dans le cadre du 10e Festival Jazz à Vienne. Avec : Flora Purim (voc), James Moody (ts, fl), Paquito D'Rivera (as), Slide Hampton (tb), Steve Turre (tb), Arturo Sandoval (tp), Claudio Roditi (tp), Mario Rivera (sax), Danilo Perez (p), Ed Cherry (g), John Lee (b), Airto Moreira (perc), Giovanni Hidalgo (perc), Ignacio Berroa (dms).
historique Le rôle d'organisateur de festival est parfois un véritable pensum : avec philosophie, après une heure et demie de véritable déluge ininterrompu sur les arènes viennoises, Jean-Paul Bouteillier affrontait micro en main et chemise trempée la moitié restante d'un public spongieux et néanmoins assoiffé de jazz, pour lui annoncer l'annulation du concert d'Art Blakey and The Jazz Messengers et le report à 23 heures de l'apparition de l'United Nations Orchestra du trompettiste Dizzy Gillespie. Huées, protestations et ruée expresse dans tout ce que la ville compte de troquets de luxe ou ordinaires, pourvu que l'on s'y réchauffe. "Un anniversaire, cela s'arrose", Jean-Paul Bouteillier, le public et les musiciens n'en demandaient certainement pas autant. Après des séances de balance tardive sous un soleil radieux et dans une moiteur du plus mauvais augure, le public compressé depuis plusieurs heures aux entrées se ruait comme à l'habitude dans l'enceinte du site antique, pour y retrouver le velum scénique, des écrans géants et les hommes-sherpas de TLM qui ne lésinent pas sur les moyens (six caméras dispersées sur la scène et fixées dans plusieurs points des gradins) pour des émissions retransmises le lendemain de chaque concert vers 19h30. Dix mille personnes environ, prémunies contre les intempéries à grand renfort de coupe-vent, de parapluies ou de sacs plastiques : une partie pour l' "événement" en soi qu'est devenu le festival, une autre pour Art Blakey, Dizzy Gillespie (déjà présent il y a deux ans) ou l'organiste européen Eddy Louiss, programmé en ouverture avec son groupe qui "sonne" curieusement caraïbo-créole euphorique comme à l'époque de ses apparitions voilà de nombreuses années en compagnie de Jean-Luc Pont y et Kenny Clarke. En hommage aux plus tenaces des spectateurs qui ont pu soutenir une heure et demie de concert au triomphe amoindri par le véritable orage qui s'est déchaîné sans interruption, provoquant plusieurs ruptures de sono, Eddy Louiss et ses brillants sidemen présents sur le dernier album ont interprété vaille que vaille la plupart de leurs dernières compositions, dont "La marche du fou blanc" ou "Come on D.H.". Avec l'appui de la fanfare de soixante cuivres extravagants finalement dirigés par Eddy Louiss lui-même, privé d'orgue en raison du temps. Outre les saxophonistes Xavier Cobo et Daniel Huck, Richard Galliano, Marc Michel (contrebasse) et le batteur François Laizeau, le tromboniste Jean-Louis Pommier, Paul Breslin (guitare-chant), le percussionniste Abdou M'Boup ainsi que Dominique Pifarely, l'homme au violon bleu et au jeu subtil, se montraient superbement swing et élégants, déployant des tonnes d'énergie pour garder le contact avec l'auditoire perturbé à juste titre par les torrents de pluie, les coups de tonnerre, éclairs et les interruption de son et de lumière. Un drôle de célébration anniversaire affrontée avec tout l'humour possible de part et d'autre de la scène, baptême d'une programmation superbe pour les quinze jours à venir. Source : "Anniversaire arrosé" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 2 juillet 1990, p.46.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02411.
note bibliographique "Jazz à Vienne : le déluge" / F. Bruckert in Le Progrès de Lyon, 1er juillet 1990.

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