[Maître Jean-Claude Anaf, commissaire-priseur aux Brotteaux]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0042A 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Hôtel des ventes de Brotteaux. 13 bis, place Jules-Ferry, Lyon 6e.
historique Impressionnistes, modernes et contemporains de haut niveau sont au rendez-vous de l'hôtel des ventes de Lyon-Brotteaux. Exposition dès le 10 juin 1990, vente le 13 juin. Objectif secret de maître Anaf : séduire les Japonais.
historique Dix-sept heures. C'est l'heure choisie par maître Anaf pour disperser la première partie de la grande vente de tableaux modernes et contemporains, ainsi que de sculptures. qu'il organise en son hôtel des ventes de Lyon-Brotteaux le mercredi 13 juin. Pourquoi 17 heures ? C'est qu'au même instant, il est 10 heures à New York et minuit à Tokyo. Internationalité oblige. C'est aussi la raison pour laquelle le commissaire-priseur lyonnais a mis ses meilleurs pièces dans la première session de la vente. La seconde partie qui se déroulera à partir de 20 heures n'est pas, bien sûr, dénuée d'oeuvres dignes d'intérêt. Mais d'un intérêt moindre, malgré quelques gouaches de Poliakoff, un pastel de Vuillard, une charmante aquarelle de Louis Valtat, un inattendu Weisbuch. En misant sur Bernard Buffet et plus particulièrement sur une très imposante huile sur toile de 1955 (1,95 mètre de haut et trois mètres de long !) intitulée "Le cirque, clowns, musiciens" et estimée quelque quatre à cinq millions de francs, maître Anaf fait des rêves japonais. Sans doute a-t-il en tête les scores atteints le 7 décembre 1988 à l'hôtel Okura de Tokyo, lors d'une vente menée en duplex avec Drouot-Montaigne : 4.196.500 francs un autoportrait de 1948, un record absolu pour l'artiste, record que maître Anaf espère bien titiller... Moins spectaculaires. mais quand même, les résultats atteints, toujours au Japon le 7 décembre 1989 sous les marteaux de l'étude Ader-Picard-Tajan par des vues de Paris et de Venise, respectivement de 1956 et 1957 : 2.526.316 francs et 2.947.371 francs. Maître Anaf avoue attendre beaucoup de l'Auguste et du clown blanc, un nouveau record absolu pour une vente d'un Bernard Buffet ne.lui semble pas exclu... Etrange cas que celui de cet artiste français qui, après une grande vogue dans les années cinquante, est très vite négligé et méprisé par la critique qui dans ces années où l'abstraction triomphe ne voit dans son oeuvre qu'une figuration formaliste, une facture factice, en gros une peinture de faiseur mondain. Boudé dans son pays, Bernard Buffet trouve amateurs au Japon où sa notoriété est grande, au point qu'il peut s'y enorgueillir d'un musée consacré à lui depuis 1973. Une collection de plus de quatre cents oeuvres accueille annuellement plus de trente mille visiteurs. Outre le grand tableau des clowns, que caractérisent la gravité du coloris et l'ascétisme du trait, maître Anaf proposera un lot de Buffet, huiles sur toile et divers travaux sur papier (mine de plomb, aquarelle et encre de Chine, crayons de couleur...), dont on retiendra plus particulièrement "L'intérieur" (1956) au dépouillement monacal. Adjugé le 6 octobre 1989 1.200.000 francs à Sotheby's de New York, il est estimé entre 1.800.000/2.000.000 francs. Ainsi qu'une "Nature morte à la lampe à pétrole et aux oursins" (1949). D'un trait tout aussi aigu, estimée entre 1.000.000 et 1.500.000 francs, cette huile sur toile a été emportée à Drouot-Montaigne en décembre 1989 pour 780000 francs. Emballement du marché de l'art... Source : "Le Buffet de la gare" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 9 juin 1990, p.73.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02300.

Retour