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[Réunion de synthèse sur le projet d'agglomération "Lyon 2010"]
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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0808A 13
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique En réunissant une impressionnante brochette d'élus locaux, de la ville et de son agglomération, le 5 décembre 1988, à l'Ecole normale supérieure de Lyon, la rencontre de synthèse sur le "projet d'agglomération Lyon 2010" a provoqué le débat malgré deux absents de marque : Francisque Collomb, maire de Lyon, et Jean Palluy, président du Conseil général.
historique "La ville n'a, jusqu'à ce jour, pas suscité le débat permanent qu'elle mérite", a constaté Yves Dauge, délégué interministériel à la ville et au développement social urbain, au cours de la réunion de synthèse sur le projet d'agglomération "Lyon 2010". Une affirmation en passe d'être démentie. En dix rencontres, élus et décideurs de l'agglomération lyonnaise ont réussi a faire le tour des problèmes. Et la réflexion initiée par les débats, sans concession pour les faiblesses comme pour les atouts de l'agglomération, a le mérite de dessiner un embryon d'évolution des mentalités, telle que l'ont appelée de leurs voeux tous les élus présents à l'Ecole normale supérieure le 5 décembre 1988. Sans préjuger des réalisations qui verront le jour à l'aube de 2010, le projet d'agglomération a su impulser une dynamique de réflexion étendue à l'ensemble des secteurs moteurs de l'agglomération. Préfigurant la "task force" que le préfet de région appelle de ses voeux pour présider à l'avenir de la région lyonnaise. C'est une méthode totalement nouvelle qu'ont employé les élus du SEPAL, le Syndicat d'étude et de programmation de l'agglomération lyonnaise, pour parvenir à la révision du SDAU, le Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme. Dont la dernière mouture, datant de 1978, est dépassée, à bien des égards, par l'évolution de la cité. Jusqu'à présent, la révision d'un SDAU relevait d'une démarche purement administrative. Pour créer un document qui serve de base juridique. L'arrivée de la décentralisation et les perspectives du marché unique européen ont mis les élus au pied de leurs responsabilités : être les véritables initiateurs d'une politique cohérente d'agglomération. En ce sens, le document "Lyon 2010" constitue, comme l'avait fait remarquer Jean Rigaud, président du SEPAL, un document "éminemment politique". Pour cela, plus de mille cinq cents acteurs politiques, industriels, scientifiques, culturels et intellectuels ont planché sur le projet. Initié par le SEPAL, entouré de la compétence technique de l'agence d'urbanisme de la CoUrLy ainsi que de diverses directions des services de l'Etat. Dès la publication du document, la critique s'est engagée. El les personnalités politiques de premier plan sont montées au créneau pour dénoncer les faiblesses ou approuver les points forts du projet. Querelles de clocher ou inquiétude légitime, l'émulation suscitée par "Lyon 2010" a été vive. Depuis, Charles Hernu dénonçant l'oubli des grandes villes de l'agglomération dans le projet de Région urbaine, à la volonté des universitaires de voir un tissu d'enseignement plus dense et moins dispersé entre les différentes villes. Autant d'enrichissements qui ont permis aux initiateurs du projet de réviser leur rapport suivant les idées de chacun. En huit rencontres thématiques, les personnalités ont oublié le corporatisme pour réaliser une réflexion sur le projet et le devenir de l'agglomération lyonnaise. Chaque thème a repris les grandes lignes de l'étude du SEPAL. Le développement économique tout d'abord, où les partenaires invités ont réfléchi sur la manière de catalyser le développement de manière à l'insérer dans la concurrence internationale. L'équipement commercial ensuite, où il est apparu qu'il fallait renforcer l'axe Part-Dieu-Presqu'île et soutenir les zones secondaires. L'enseignement n'a pas été oublié, et la réflexion de Monseigneur Defoix, lors de la rencontre, relevée par Jean Rigaud : "Il faut penser l'université non pas comme un lieu de la vie des étudiants dans la cité, mais la penser comme le lieu de la vie de la cité". Autre secteur étudié, celui de l'habitat et du logement. Les intervenants ont conclu à la nécessité d'une politique générale d'agglomération. Les nécessités d'un développement des voies de transport ont également été abordées, de même que l'aménagement de l'espace et des paysages. Au cours de ce dernier thème, les urbanistes et les architectes ont regretté que le document se contente d'idées vastes et générales au lieu de proposer des dessins et des plans. Mais la rencontre la plus enrichissante a été certainement celle sur le rayonnement culturel, culture qui doit être clairement aidée par les politiques, ont convenu les artistes. Quant à la dernière réunion, qui traitait de l'accueil et du tourisme, les participants ont conclu que la discrétion lyonnaise devait être mise dé côté et qu'il fallait proposer aux visiteurs un large éventail de possibilités. Enfin, l'antépénultième réunion, sur la région urbaine entre les élus des trois départements concernés, a généré un débat constructif sur la nécessité de conforter l'unité régionale ayant pour base un réseau des villes. Tout cela pour aboutir à la réunion de synthèse du 5 décembre. Où la principale préoccupation des élus a été de poser la question de l'élaboration d'un calendrier, pour faire face à "l'urgence de la situation". Bien au-delà de la simple préparation du SDAU, "Lyon 2010" a, pour l'instant, bien rempli sa mission de projet fédérateur. Si peu de concret se profite encore à l'horizon, les élus ont pris conscience qu'il y avait une nécessité de faire évoluer les choses. Les élus du SEPAL avaient pris le pari de publier leur document à six mois des municipales. Certes le combat a pris des allures de pré-campagne. Mais la réflexion l'en emporté sur le partisanisme. Et il faudra maintenant attendre les nouvelles équipes pour lui faire porter ses fruits. Source : "Lyon 2010, autopsie d'un projet" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 6 décembre 1988, p.2.
note bibliographique "Les élus au rapport" / Catherine Lagrange in Lyon Figaro, 6 décembre 1988, p.2-3. - "Bousculer les mentalités" / Philippe Gonnet in Lyon Figaro, 6 décembre 1988, p.3.

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