[Fermeture de l'église Notre-Dame Saint-Vincent (après...

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTL0094 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
description Inscription(s) sur l'image : "En raison de l'incendie de l'église, / les messes ont lieu / à St-Paul" (pancarte).
historique L'orgue a brûlé, les tableaux se sont consumés, la toiture a joué. Mais au sein de l'Eglise, ce qui joue le plus, c'est la solidarité. Un vieux réflexe. Depuis les incendies qui ont ravagé quatre églises lyonnaises, les paroissiens s'organisent. Au lieu d'enfermer les communautés dans une réaction de frilosité, les sinistres ont au contraire, déclenché une sorte de prise de conscience de la valeur du patrimoine religieux et de la vocation à l'ouverture des lieux du culte. A Saint-André, à Saint-Paul, partout on se bat pour que les églises ne ferment pas. Entre le 4 juillet 1987 et le 13 décembre de la même année, le Bon-Pasteur, Notre-Dame Saint-Vincent et Saint-André ont connu l'épreuve du feu, sans compter l'incendie du confessionnal de Saint-Paul un peu plus tard. Cependant, de la Croix-Rousse au Vieux-Lyon, des Terreaux à la rue de Marseille, l'histoire ne s'est pas répétée. Ainsi, ne peut-on pas systématiquement parler d'acte criminel. Pas plus que l'on ne peut affirmer que les orgues étaient particulièrement visées. Question patrimoine, Saint-Vincent est la plus touchée. L'église du quai abritait deux tableau classés par la Conservation des antiquités et objets d'art. Le premier fut volé au début du siècle, le second, "La Vocation de Saint-Pierre, toile de Dumont le Romain datant de 1733, a littéralement fondu lors de l'incendie du mois de décembre 1987. Une rare photographie prise par un particulier témoigne de l'oeuvre disparue. Tout occupés qu'ils sont à recenser les richesses des petites églises perdues en rase campagne et plus susceptibles d'être pillées, ni Mathieu Méras. conservateur des antiquités et objets d'art du Rhône, ni Anne-Marie Lavirotte, conservateur déléguée, n'avaient eu le temps de procéder au "recollement" de Saint-Vincent. Et pourtant. En dix ans, ils ont fait plus que dans les cinquante années précédentes et totalisent à eux deux mille deux inscriptions et sept cent huit classements. "Il nous manque notre maison, dit sobrement le père Jacques Faivre. Je ne suis à Saint-Vincent que depuis trois ans mais je me suis aperçu que j'avais tissé des liens affectifs et forts avec cette église. L'incendie m'a révélé cela, de même qu'il a resserré les liens entre les fidèles. Après dix années de fermeture, nous avions rouvert les portes du quai en novembre 1987, tout le monde était pour et inquiet à la fois. A la suite de l'incendie, vu les dégâts, la question de l'ouverture ne se posait même plus, mais j'ai pris la décision de maintenir Saint-Paul ouverte, comme elle l'était depuis le jour de Pâques 1986. Le 3 février 1988, après l'incendie du confessionnal, nous nous sommes sentis obligés de fermer Saint-Paul. La mort dans l'âme. Dans un monde où beaucoup se posent des questions, il serait pourtant essentiel que les lieux de recueillement soient ouverts". Autour du père Jacques Ruplinger, à Saint-André, l'équipe pastorale tient exactement le même langage. L'incendie ici n'a pas entrainé la fermeture et les paroissiens vont même jusqu'à dire que c'était bien parce qu'elle était ouverte que des dégâts plus importants ont pu être évités. "Notre église était ouverte depuis la venue du Pape. Il y a des risques sans doute, ils doivent être assumés par l'ensemble de la communauté des croyants. Sauvegarder le patrimoine, c'est le montrer. Vivre sa foi, c'est s'ouvrir au monde". II y a peu, le cardinal Decourtray invitait les retraités à participer à la garde des églises durant les mois de juillet et d'août. A Saint-Paul, cinquante personnes se sont portées volontaires, quatre-vingts à Saint-André. Les tours de garde sont en cours d'élaboration. Chacun pensant qu'il est inutile d'attendre l'été pour passer à l'action. Source : "Les gardiens du temple" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 6 mai 1988, p.8.
note bibliographique "Incendie dans l'église Saint-Vincent" in Lyon Matin, 13 décembre 1987. - "L'orgue de Saint-Vincent détruit par un violent incendie" / Christine Mérigot in Le Progrès de Lyon, 13 décembre 1987. - "Lyon : requiem pour les orgues parties en fumée" / Christine Mérigot in Le Progrès de Lyon, 30 janvier 1988. - L'église Notre-Dame de Saint-Vincent, 2005 [BM Lyon, 6900 X3 NOT].

Retour