[Opéra national de Lyon. Affiche d'Enki Bilal pour "Roméo...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0665 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Tempête autour de l'affiche de "Roméo et Juliette", monté par le Lyon Opéra Ballet. Le visuel d'Enki Bilal, objet de scandale et de convoitise. Les annonceurs ne se démontent pas.
historique Les amants de Vérone provoquent les passions, avec l'affiche du "Roméo et Juliette" de Prokofiev, signée Enki BilaI. Cette version du célèbre opéra, revu et corrigé selon les voeux de la direction artistique du Lyon Opera Ballet, a été confiée au trio Preljocaj-Bilal-Nagano soulève d'ores et déjà un vent de folie, avant même la première des représentations qui se dérouleront à l'auditorium, du 27 au 31 décembre 1990. Tout comme l'affiche du film Pretty Woman, une partie des quatre-vingts panneaux de "Roméo et Juliette" dispatchés sur le réseau "Traboule" de France-bus ont subi une "campagne d'étiquetage" dès le premier jour. Une mystérieuse association manifestement très puritaine a ainsi recouvert le sein de l'héroïne d'un sticker siglé MJCA, portant la mention "halte au porno". La version de Romeo remaniée par le chorégraphe Angelin Preljocaj, en étroite collaboration avec Enki Bilal, qui signe également les maquettes des costumes et des décors, pourrait aussi soulever la controverse par sa liberté narrative et ses parti-pris esthétiques. Une nouvelle direction plus "expressionniste" chez le jeune chorégraphe français, associé aux célèbres obsessions de Bilai : haute surveillance, univers inhumain, société oppressante régie par un système de castes et de totalitarisme. Dans cette nouvelle mouture, la vision de l'amour impossible d'un romantisme très années 1990 élague l'intrigue "vendetta familiale" pour se focaliser sur les deux héros maudits, comme le suggère l'affiche. Dans une tout autre intention, les groupies du dessinateur Enki Bilai ont également fait des ravages, en dérobant entre le 20 novembre et le 4 décembre, environ quatre-vingts affiches. Depuis le 11 décembre et jusqu'à la fin du mois, huit stations du réseau métro présentent à nouveau l'objet de toute cette passion, en format 78 x 1l7 cm. Un visuel qui a le mérite de ne pas laisser indifférent, en réveillant les frustrations ou, à l'inverse, l'enthousiasme. Et un fait divers révélateur du retour des censeurs de tout poil, parallèlement à l'édifiante opération "décrochage-éclair" de la toile géante du peintre chicano Martinez. Le 10 décembre, la direction de la communication du Lyon Opera Ballet, surprise de cette offensive des "aigris-coincés", affirmait son intention de "ne pas baisser les bras. On persiste et signe." Mi-décembre, la librairie Flammarion doit consacrer pour sa part une vitrine à cet opéra-événement à classer dans la catégorie "créations". Source : "Le succès de Roméo" / P.D. [Pascaline Dussurget] in Lyon Figaro, 12 décembre 1990, p.37.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP03109.

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