[Concert de Mylène Farmer à la Halle Tony-Garnier]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0139 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Epreuve-test le 10 octobre 1989 pour la Halle Tony-Garnier et plus généralement pour les salles de concert lyonnaises, lors du concert de Mylène Farmer. Un spectacle ultra professionnel et quelques conclusions : acoustique satisfaisante, visibilité très moyenne.
historique Mylène Farmer a le vent en poupe : cote d'amour au beau fixe et surtout, succès commercial de grande ampleur, tant au niveau des ventes d'albums que du taux de fréquentation des salles sur sa tournée. Le 10 octobre 1989, les Lyonnais n'échappaient pas au phénomène, et 12.000 d'entre eux assistaient au show de la nouvelle diva pour adolescents. Choc pour ceux qui l'avaient vue en 1988 au palais des sports de Saint-Etienne, lors d'un concert de quatre à cinq mille personnes, presque "intimiste" en comparaison... Exceptionnellement pro et propre, le spectacle du 10 octobre démontrait brillamment la suprématie de la chanteuse sur le marché français, catégorie variété francophone, et faisait figure de test, apportant du même coup quelques réponses quant aux doutes qui planaient sur les possibilités d'utilisation de la salle pour des concerts rock. Le plus large échantillon de public a convergé en masse vers la halle, dès le début de l'après-midi, pour une minorité de fans, et s'est installé sur les gradins en pente douce du Berlioz ou dans le parterre. A perte de vue, à moins d'être compressé au pied de la scène, le show s'ouvrait sur un décorum romantique et morbide de la plus belle veine : grilles immenses de cimetières, écharpes de fumigènes et obscurité. On ne joue pas le "Retour de Freddy", mais plutôt une version plaisante et littéraire qui évoque davantage Sheridan Le Fanu et les héroïnes-vampires élégantes d'une mythologie Mittel Europa. Après une intro instrumentale sur bandes façon Bauhaus, apparition de la muse torturée au milieu d'escaliers et de pierres tombales, Le dosage est parfait et l'élégance est là pour ne retomber à aucun moment. Mylène Farmer mène la danse avec une assurance inattendue, magistrale dans l'art de la "présence" - absente dont elle détient le brevet. Forte et fragile, comme son public n'en a jamais douté, la chanteuse francophone terminait son impeccable, démonstration sur un rappel "chanson triste", empruntée au répertoire. de Marie Laforêt. Succès sur toute la ligne pour l'artiste qui a dû rajouter quelques dates au calendrier de sa tournée qui prendra fin avec deux soirées à Paris Bercy, les 7 et 8 décembre. Et satisfaction pour les organisateurs lyonnais engagés dans l'entreprise, avec l'inconnue de l'acoustique multipliée par l'absence du système transféré de La Villette pendant la durée du festival Berlioz. Côté public, on a semble-t-il apprécié la bonne qualité du son, en émettant des doléances légitimes quant à la visibilité : les détails de costumes et des visages ont échappé à la plupart des spectateurs, compte tenu de l'ampleur de la salle et faute de dénivelé suffisant des gradins. Cette expérience positive s'inscrivait par ailleurs dans une longue série d'observations techniques menée par un organisateur adverse, en l'occurrence Eldorado Production, qui s'active depuis plusieurs semaines à la préparation du concert Mac Cartney, fixé au dimanche 5 novembre. Enorme en tant qu'événement (Paul Mac Cartney n'est pas apparu en tournée mondiale depuis treize ans), mais aussi extrêmement lourd à mettre en place sur le plan logistique, ce concert a nécessité nombre de déplacements de la part des organisateurs britanniques et lyonnais, qui se rencontraient une nouvelle fois le 9 octobre au cours de, la première date française du Mac Cartney world tour, au palais omnisports de Paris-Bercy. En coopération avec la direction technique des anciens abattoirs, le rigger (de l'anglais "to rigg" : accrocher) Nigel Gibbons, chargé de l'accrochage du matériel d'éclairage notamment, également chargé de la même tâche sur la tournée Farmer, réalisait les tests décisifs concernant le plan logique de scène. En clair, vérifier les possibilités de fixation de matériel son et lumière indispensable à l'énorme show Mac Cartney. Il semblerait que ce problème technique ait été résolu en déterminant la capacité des principales poutres métalliques à résister à l'accrochage de plusieurs tonnes de matériel : chacune des énormes ossatures peut en effet supporter quatre-vingt tonnes, plus que nécessaire, puisque les moyens techniques qui devront être accrochés sur le concert Mac Cartney avoisinent vingt-cinq tonnes. Le 14 octobre, lors de la visite de Chris Lamb, régisseur général du staff Mac Cartney, la répartition de cet équipement sera fixé. Si l'acoustique paraît ne devoir poser aucun problème particulier, quelques rideaux seront vraisemblablement rajoutés à la salle, dans le but d'améliorer le son et surtout de boucher les emplacements trop lumineux, pour donner aux effets techniques du show un impact optimal. Comme pour le concert Farmer qui totalisait 50.000 watts, le matériel de sonorisation, anglais, devrait faire la différence, avec cette fois 70.000 watts, 40% de puissance supplémentaire qui impliquent de meilleures possibilités de sonorisations plutôt qu'un niveau sonore terrifiant. Reste encore la question de la visibilité, qui devrait être résolue en adoptant un système de gradins beaucoup plus hauts et escarpés, adaptés à la taille de la salle et à la nature très visuelle du spectacle. Des nombreux déplacements de responsables techniques britanniques et des organisateurs lyonnais, on peut déduire l'importance de la préparation de ce concert quasi-historique, qui sera aussi la seule date française de Mac Cartney, hormis les trois concerts de Bercy. Source : "Tony Garnier à l'heure du Rock" / Pascaline Dussuerget in Lyon Figaro, 13 octobre 1989, p.50.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00717.
note bibliographique "La logique du succès" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 10 octobre 1989, p.39.

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