[Centre commercial de la Part-Dieu]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0193 18
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique C'est la mort du petit commerce. Certains commerçants indépendants de La Part-Dieu sont stupéfaits de la soudaine augmentation de leurs baux. Ils racontent que dans certains cas, cela va du simple au double. Mais pour l'instant, ils préfèrent se taire et attendent une réunion afin d'agir en groupe : "Nous sommes assez nombreux à être concernés et souhaitons prendre un avocat qui nous représentera tous". Pour la CEGEP (Compagnie européenne de gestion et de placement), propriétaire de 93% des boutiques du centre commercial, soit 260 magasins, les personnes concernées par le renouvellement de bail en 1992 sont au nombre de 10. "Au départ, on nous avait proposé de ne pas acheter de droit d'entrée, explique Philippe Reynaud, le président du GlE des commerçants du centre commercial. Mais il était convenu que l'on paierait un lover plus élevé, et qui augmenterait chaque année en fonction de notre chiffre d'affaires. Proportionnellement pour un établissement de même superficie, nous payons des loyers dix fois supérieurs à ceux des villes, il est vrai aussi que notre chiffre d'affaires est entre 4 et 5 fois supérieur". Il faut préciser que les baux de La Part-Dieu sont signés pour une période de douze années. Le bail terminé, le renouvellement n'est pas soumis à plafonnement comme il devrait l'être pour les baux de moins de 9 ans. Alors que pour un bail traditionnel, l'augmentation ne devrait pas excéder les 10 à 15% (l'augmentation légale étant de 3 à 5% par an), à La Part-Dieu, "on arrive à 230% dans certains cas. C'est effarant", explique un avocat. Mais Francis Diderot, un des directeurs de la CEGEP, ne se souvient pas d'avoir signé pour un tel chiffre. [...] De son côté, Me Verniau, qui représente plusieurs commerçants, est partisan des négociations. "Mais pour cela il faut être deux. Si nous n'y arrivons pas, alors le juge des loyers tranchera. Il faudra que les bailleurs démontrent que la valeur locative est telle qu'ils puissent augmenter autant", précise le défenseur. Généralement, pour étayer leur thèse, les bailleurs peuvent s'appuyer sur la revalorisation ou la réhabilitation d'un site. D'autre part, l'arrivée prochaine de Carrefour [qui a racheté en juin 1991 l'enseigne Euromarché] augmenterait considérablement la fréquentation du centre commercial. Mais à la CEGEP, on dit ne pas tenir compte de cela. Les deux parties ont deux ans pour faire appel au juge des loyers. Pour l'instant, on reste dans l'expectative en attendant des négociations hypothétiques. Conduits par le président de la Confédération nationale des unions commerciales et artisanales (CNUCA), un noyau dur - une soixantaine de personnes selon le syndicat - s'est formé et souhaite demander la médiation de Michel Noir [...]. Source : "La flambée des prix" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 7 février 1992, p.3-4.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP04935.

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