[Diocèse de Belley-Ars. Ordination de Mgr Guy Bagnard]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPT2769 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique Le centième évêque du diocèse de Belley a été ordonné le 4 octobre 1987 par le cardinal Decourtray, dans l'immense crypte du village d'Ars. Selon les responsables de la curie d'Ars eux-mêmes, il y avait quatre mille personnes présentes et une vingtaine d'évêques pour l'ordination épiscopale de Monseigneur Guy Bagnard. Le nouvel évêque du diocèse de Belley bénéficiait de la présence du cardinal Decourtray et de Mgr Robert Coffy de Marseille. Ces deux personnalités religieuses s'étaient absentées tout spécialement du Synode mondial des évêques, qui vient de s'ouvrir à Rome, pour participer à une cérémonie religieuse hautement symbolique et encore pleine d'une mise en scène ésotérique, significative de l'attachement de l'Eglise à ses traditions. Les personnalités politiques avaient aussi perçu l'impact de l'évènement. Au premier rang, dans la crypte aux immenses portées en béton, on pouvait reconnaître le préfet Mazenot, mais aussi le secrétaire d'Etat à la Défense, président du Conseil général de l'Ain, Jacques Boyon, et Charles MiIIon, vice-président de l'Assemblée nationale. On n'a pas échappé aux agitations et au tohu-bohu des grand-messes. A un tel point que la cérémonie prévue pour 15 heures a commencé avec presqu'une demi-heure de retard, et qu'un prêtre a dû plusieurs fois intervenir au micro pour essayer de mettre un peu d'ordre dans une foule de fidèles particulièrement agitée. Quand le père Guy Bagnard, encadré par le plus jeune curé du diocèse et par celui d'Ars, s'est présenté dans l'allée principale qui mène jusqu'à l'autel, le calme était revenu. La première intervention n'était absolument pas religieuse. L'orateur s'est attaché à souligner l'importance du diocèse de Belley (quinze siècles d'évêché), qui va des portes de Lyon à celles de Genève, il a surtout insisté sur le côté économique en soulignant le faible taux de chômage du département (6,60%), et la part importante d'étrangers (plus de 10%). Vint ensuite l'homélie du Primat des Gaules. Dans une première partie, le cardinal remarquait les images "qui s'offrent à mes yeux en ce lieu, Ars, et en ce jour, 4 octobre. Il y a presque un an, le Saint-Père traversait ce village d'Ars. (...) Une autre image m'habite aussi, continuait-il en faisant allusion au Synode, celle de la collégialité épiscopale dans laquelle le père Guy Bagnard entre aujourd'hui. Cher Père Bagnard, nous serons souvent appelés à être fidèles ensemble à cet esprit collégial, tant au plan national que régional". Dans une seconde partie, Mgr Decourtray insistait sur les deux tentations contraires de l'Eglise aujourd'hui, "d'une part un certain repli des chrétiens sur et dans leur Eglise, considérée comme un bastion bien protégé, et dont il convient de renforcer les défenses. D'autre part, la tentation d'une certaine dilution de la vie chrétienne dans le monde, considéré comme lieu privilégié puis exclusif à partir duquel la parole de Dieu se fait entendre, et les signes de Dieu se font voir". En fin d'homélie, il revenait sur la charge de l'évêque, "qu'il ne porte pas seul. D'où l'importance, pour l'évêque, des ministères non ordonnés, confiés à des laïcs". Sur ce dernier point en fait, Mgr Decourtray bouclait la boucle de son intervention commencée par le Synode, qui a pour thème cette année : "La vocation et la mission des laïcs". Après l'imposition des mains, de la Bible, après l'onction, et après lui avoir passé l'alliance des évêques et offert le bâton de pasteur, le consécrateur a laissé sa place au nouvel évêque, sous un tonnerre d'applaudissements. Le père Guy Bagnard devenait le centième évêque du diocèse de Belley. Ce fils de mineur, né à Montceau-les-Mines en 1937, passionné de football, est l'un des plus jeunes évêques de France. Avant d'être nommé par le pape au mois de juillet 1987, Mgr Bagnard faisait des études en Sorbonne et préparait une thèse sur le philosophe Maurice Blondel. Il prendra possession du siège épiscopal en la cathédrale de Belley, le 11 octobre 1987. Source : "Un jeune évêque pour le diocèse de Belley" / Olivier Barban in Lyon Figaro, 5 octobre 1987, p.5.

Retour