[Opéra national de Lyon (version Jean Nouvel). Conférence...

[Opéra national de Lyon (version Jean Nouvel). Conférence de presse avant inauguration]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0148 13
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
descriptionDe gauche à droite : Jean Nouvel, Jacques Oudot et Louis Erlo.
historiqueOn aura passé un an et demi à percer un trou et un an et demi à bâtir dans ce trou !. C'est par cette formule lapidaire que l'architecte Jean Nouvel évoquait le 4 mai 1993 le chantier du Grand-Théâtre, à exactement dix jours de l'inauguration du nouveau bâtiment, impérativement fixée au 14 mai. Une date conservée au milieu des tourmentes, des retards (un trimestre environ), des problèmes techniques, des problèmes de sécurité et de l'attitude financièrement sourcilleuse du payeur : la Ville de Lyon, et par conséquence... le contribuable lyonnais. Qui a vu en six ans le budget prévu inexorablement passer de 90 à 478 MF. Pour une rénovation initiale indispensable, finissant en quasi-reconstruction pure et simple : seuls les quatre murs ont été conservés, à l'intérieur desquels le volume utilisé a été triplé, à la fois en hauteur et en profondeur. Au milieu des gravats, des coups de marteau, d'un restaurant qui devrait être concédé à un grand médiatico-maître queux lyonnais (Paul Bocuse pour ne pas le nommer), mais n'ouvrira que plus tard, en l'absence de divers éléments, comme le rideau de scène tissé de fils d'or et qui devrait réchauffer une salle de 1300 places intégralement noire, et alors que les parties non publiques sont encore brutes de décoffrage, le geste architectural s'impose déjà aux yeux du visiteur. Un habitué de l'ancien Grand-Théâtre a d'ailleurs beaucoup de mal à s'y retrouver. Sauf dans le grand foyer du public, dont les stucs et les dorures fin XIXe ont retrouvé tout leur éclat d'origine, encore sublimé par un superbe sol en granite... Noir. Partout ailleurs triomphe le contemporain le plus simple, le plus sobre, le plus dépouillé. Côté matériaux triomphent le verre et le fer. Triomphent aussi la transparence, la verticalité, les jeux de perspective, liant les étages entre eux et le dedans avec le dehors. Coeur de l'édifice : la salle suspendue, ramassée sur une scène immense, que l'on devine bourrée de ressources techniques. Couleur d'encre, à peine trouée par l'éclairage personnalisé qui accompagne chaque fauteuil au parterre. Couronnement de l'édifice : la voûte de verre, recouverte par ses lames brise-soleil sérigraphiées. Les danseurs y répéteront, au-dessus des toits lyonnais, l'Hôtel de Ville à leurs pieds. Superbe. Quelques points, noirs aussi, subsistent. Des défaillances technico-informatiques lors des premières répétitions ; la non conformité des sièges de la salle aux normes en matière de sécurité ; une indiscrète barre d'appui, elle aussi imposée par la sécurité, qui gêne considérablement la vision aux balcons supérieurs. Même de face ! Sans parler de la couleur rouge choisie par l'architecte pour faire flamboyer la voûte, la nuit, pendant les spectacles... et pour les lanternes du péristyle, conservées. On dit que certains élus auraient préféré le bleu. Marial. En attendant leur changement ou leur modification, les sièges ont été dépourvus de leur coque plastique non conforme, remplacée par une (laide) housse ignifugée. Par de subtils rafistolages en hauteur, la question de la barre indiscrète devrait être sinon résolue, du moins atténuée. Le tout pendant la fermeture estivale qui suivra la brève ouverture printanière et sera aussi l'occasion de terminer vraiment les travaux. Reste une inconnue d'importance : l'acoustique. Les directeurs jurent qu'elle est excellente. Les mélomanes pourront s'en assurer le 14 au soir. Du moins ceux qui auront obtenu une place... On se les arrache ! Source : "Bientôt l'ouverture..." / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 5 mai 1993, p.1.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP06040.
note bibliographique"Mystères et vertiges de l'Opéra Nouvel" / Chantal Danon in Le Progrès de Lyon, 5 mai 1993.

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