[Jovan Acin, réalisateur yougoslave]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTP0008 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique Miriana est jeune, belle, blonde et tendre à croquer. Si tendre qu'elle sera d'ailleurs croquée par un méchant monsieur du parti, au grand dam du quatuor viril qui gravitait platoniquement, mais amoureusement, autour de la sirène. "Miriana", c'est aussi l'occasion pour Jovan Acin, ex-journaliste de cinéma et élève des Beaux-Arts de Paris, de décrire la Yougoslavie des années 1950, lorsque les jeans se vendaient au marché noir, quand Glenn Miller commençait à prendre le pas sur les chants militaires, le temps où les Lucky Strike de Bogart faisaient un tabac chez les adolescents acnéiques. "Miriana" enfin, est un des rares films yougoslaves à franchir les frontières. Alors heureux ? Pas tout à fait. "Qu'il soit si horriblement doublé me fend le coeur" : voilà pour le sentiment de Jovan Acin, qui comptait pourtant sur le curieux label Prix spécial du Jury de Cannes Junior pour bénéficier d'un lancement plus scintillant en France. "En Yougoslavie, confie-t-il également, ce film a fait un malheur. A tel point qu'on lui a décerné l'équivalent d'un Oscar de la popularité". En France, en revanche, sa carrière ne semble pas déchaîner les foudres du box-office. Bien au contraire. Peut-être l'a-t-on trop comparé au superbe et incomparable "Georgia" d'Arthur Penn ? "Lorsqu'on m'oppose ce rapprochement, je réponds qu'entre nos deux films, le seul point commun réside dans la nationalité du scénariste : yougoslave. En revanche, je me réclame de la sensibilité d'un autre film américain". Lequel ? Il ne le dira pas. Sachez pourtant que le titre original, "Bal no vadi", fut également le titre du légendaire "Bal des sirènes" avec Esther Williams. "Chaque adolescent a, un jour, connu une Esther" soupire enfin Jovan Acin avec un brin de nostalgie. Reste à savoir si en Yougoslavie, les jeunes garçons rêvent aujourd'hui de croiser une Miriana. Source : "L'homme de Miriana" / David Tran in Lyon Figaro, 30 septembre 1987, p.42.
note bibliographique "Jovan Acin : un cinéma venu d'ailleurs" / C.R.D. in Lyon Matin, 30 septembre 1987, p.10.

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