[François Léotard en visite à Lyon]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP1180 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Le maire Francisque Collomb en discussion avec François Léotard (hors champ) à l'hôtel de ville de Lyon.
historique Il est venu ! François Léotard attendu avec impatience la veille est finalement arrivé le 1er avril 1988, en fin de matinée, "par amitié pour le PR du Rhône, André Soulier et Alain Mayoud, et parce que je tiens toujours mes promesses." Avant de se rendre à Mende pour un meeting en compagnie de Jacques Blanc, le ministre de la Culture et de la communication a donc fait un crochet par Lyon. Costume bleu marine, chemise rayée, François Léotard qui porte à nouveau des lunettes a fait une entrée remarquée au siège du comité de soutien à Raymond Barre place de la République. Le "Questions à domicile" de la veille est encore tout frais dans les mémoires et nul ne s'étonne que naturellement les propos portent sur l'intervention du témoin-surprise. "J'étais là en mission au nom de l'ensemble de la majorité, et je crois qu'il fallait le faire" explique François Léotard aux journalistes qui s'impatientent. "Je l'ai fait avec conviction et avec le souci de respecter la fonction de celui qui s'exprimait... Non, je n'ai pas l'impression d'avoir été piégé". Aux militants qui le regardent avec admiration et qui se retiennent de crier "Léotard président" il explique qu'il est venu "aider Mayoud et Soulier dans leur tache, et soutenir leur politique qui doit triompher à Lyon et dans le Rhône... que le soir du scrutin, chaque voix sera examinée et que cela comptera pour les élections à venir..." A ses côtés, les membres du Parti Républicain fondent de plaisir et d'espoirs. Un peu plus tard à d'autres journalistes, il précise : "François Mitterrand s'est présenté comme un homme plein de bonne volonté pour tout le monde, sans mémoire sur le passé, et sans projet sur l'avenir. Comme un homme qui aujourd'hui s'appuie sur le PS pour en faire le pivot de la vie nationale." La veille, Gérard Longuet invitait, chaque militant à "mouiller sa chemise", propos repris par Léotard qui se définit à la fois comme "un fantassin et un général... Je ne connais aucune bataille gagnée en semant autour de soi le doute ou la confusion". Et refusant de porter un jugement ou une appréciation sur la façon dont les autres se battent "Vous ne m'entendrez jamais dire quoi que ce soit qui puisse desservir le candidat que je soutiens et la majorité à laquelle j'appartiens. Je serai là-dessus irréprochable..." Quant à l'engagement sur le terrain : "Je demande a chacun de faire ce que je fais... Nous faisons ce qu'il faut, Raymond Barre fait ce qu'il faut, moi je fais ce qu'il faut. Les Français sont peut-être comme le disait le général de Gaulle : incertains et contradictoires. Nous, nous ne l'aurons pas été." Seconde étape, au siège du Parti républicain départemental rue de Sèze, là où la veille on avait dû interdire l'accès de la rue. Vingt quatre heures plus tard, les jeunes sont au rendez-vous qui acclament "Léo". André Soulier commence à récupérer de ses émotions de la veille, manifestement le secrétaire générai du parti républicain venu au nom de l'amitié est content du travail de ses amis, et à une certaine tension succède la décontraction à tel point que, un peu plus tard, Francisque Collomb qui entendant de la bouche du ministre de la Culture le feu vert pour la salle de rock de Chassieu, improvise un déjeuner "en petit comité" à la mairie. Là encore l'émission de la veille réapparait dans les propos et notamment le petit couplet pascal débité à l'intention des chrétiens : "Ils méritent tout de même mieux qu'une oeillade assassine à la télé". André Soulier et ses amis se frottent les mains, Léotard sait que le PR existe à Lyon. La preuve, il vient de le rencontrer. Source : "Léotard que jamais" / Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 2 avril 1988, p.2.

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