[Entretien avec Jacques Oudot, adjoint à la Culture de la...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2849B 09
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Jacques Oudot. Né le 15 juillet 1938 à Doncourt (Meurthe-et-Moselle) ; décédé le 4 octobre 2007 ; médecin, peintre et homme politique. - Adjoint à la culture de Michel Noir (1989-1995). - Conseil régional en charge de la culture (1986-1998). - Il a contribué durant ses mandats électifs à la rénovation de l'Opéra de Lyon par Jean Nouvel, à la création de Rhône-Alpes Cinéma, du chèque-culture et de la Biennale d'Art Contemporain de Lyon. Reportage photographique réalisé à l'occasion d'une interview de Jacques Oudot à la suite des élections municipales de mars 1989 et de sa nomination comme adjoint à la Culture de la Ville de Lyon.
historique Choisi par Michel Noir pour conduire la liste du cinquième arrondissement, l'homme de la culture au Conseil régional pourrait devenir le remplaçant d'André Mure à l'hôtel de ville. Cinquante ans, vice-président du Conseil régional dont il est chargé des affaires culturelles, marié et père de famille, Jacques Oudot entre assez tard en politique. Un domaine qui, à première vue, semble bien éloigné de son parcours initial, tout entier dévolu à la médecine et à la peinture. Médecin, il connaît un itinéraire un peu chahuté quand, ancien santard, il émet le ferme désir de rejoindre, en 1971, au-delà des règlements et des lois, la médecine civile. L'armée l'épingle. La justice aussi. L'affaire fait quelque bruit et le conduit en prison. Mais l'obstination paie. Quatre ans plus tard, le goût de la liberté a gagné et, désormais, le cas Oudot fait jurisprudence. La peinture, Jacques Oudot la cultive d'abord comme tout bon artiste-amateur qui se respecte. Dans un coin d'atelier. Récréation plus que création. Mais le médecin ORL se pique au jeu. Se sent de plus en plus peintre. Et éprouve le besoin de le montrer. La communication, déjà. On se souvient notamment des Anonymes, ensemble de portraits exposés à la Maison de Lyon. Deux cents portraits d'amis. Jacques Oudot a le coeur sincèrement large et un vrai culte de l'amitié. Ce serait paradoxalement la condition faite à l'artiste dans notre bonne ville de Lyon qui l'amène il y a quelques années à la politique... Coïncidence, à la même époque Michel Noir cherche une tête pensante. Marché conclu. Murmures incrédules et sourires amusés accompagnent l'entrée sur la scène politique du peintre-médecin dont les partis-pris culturels et les interventions déroutent souvent. Autre ton, autres moeurs. Avec un maître-mot, l'excellence, des méthodes pragmatiques, et une conscience aiguë de soi, Jacques Oudot impose une image partagée. Mégalomane à la langue de bois qui roule pour lui avant de rouler pour le RPR, grand communicant à formules, fin stratège à l'intelligence acérée... Ou, tout simplement homme public pris entre deux tentations contradictoires, celle des territoires intimes de l'artiste et celle des autoroutes de la politique. Quoi que l'on pense, les résultats sont là, à l'aulne brute des chiffres. Les 9,5 millions attribués par le Conseil régional à la culture avant l'arrivée de Jacques Oudot sont devenus, en 1989, 80 millions. Décidément, l'obstination paie. Source : "Son excellence Jacques Oudot" / N.C. [Nelly Colin] in Lyon Figaro, 3 février 1989, p.2-3.
historique De tous les adjoints intronisés, Jacques Oudot est bien celui qui a le plus anticipé sa prise de pouvoir. Avoir tant désiré le poste d'adjoint culturel, être le seul à posséder à Lyon la carrure de l'emploi, lui permet de connaître ses dossiers sur le bout des doigts. Ce n'était pas forcément le plus important, mais, pour des raisons de calendrier, sa première décision se fait sur le cas Krivine. La reconduction tacite du maestro se jouait le 1er avril 1989, ça ne s'invente pas. Lors de sa première interview accordée à Lyon Figaro, Jacques Oudot explique pourquoi et comment il donne à Emmanuel Krivine deux ans pour faire passer l'Orchestre national de Lyon à la vitesse supérieure. Il dit aussi ses volontés sur le dossier réhabilitation de l'Opéra, ses inquiétudes en terme de déficit au sujet du théâtre du Huitième à un moment où on nous remplace le très attendu Astérix de Savary par un spectacle du cirque Medrano. Enfin, on apprend que le futur chargé de mission de l'adjoint n'est autre qu'Henri Destezet. Super-administrateur de presque tout ce que la ville a connu comme édifices culturels non déficitaires, Destezet serait donc l'éminence grise des années à venir. Source : "Il y a un pilote à bord" / Propos recueillis par Sophie Bloch in Lyon Figaro, 1er avril 1989, p.54-55.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00955.

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