[Basilique Notre-Dame de Fourvière]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0098 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique Avec plus d'un million de visiteurs chaque année, la basilique de Fourvière s'avère un haut lieu de la foi, mais aussi du tourisme. Un lieu qui célèbre en 1988 son centenaire, tout en souffrant du poids des ans sur son patrimoine immobilier. En fait, côté anniversaire, les dates se télescopent un peu, de la pose de la première pierre (1872) à la consécration d'ensemble (1896), en passant par la bénédiction de la dernière pierre (1884). Les responsables ont choisi 1888, date de la mort de Pierre Bossan, l'aîné des deux architectes des lieux. Ce que bien peu de visiteurs savent, c'est que la basilique et ses alentours n'appartiennent ni à l'Etat ni à la ville, mais à un propriétaire privé, une association de type loi de 1901 : la Commission de Fourvière. Fondée en 1857, dans le but de couronner "la colline où l'on prie" d'un sanctuaire magnifiant le culte marial lyonnais, elle regroupait alors une brochette de laïcs catholiques, à la fois militants et argentés. C'est elle qui se lança dans la collecte des fonds, sollicita les aides, récolta les dons, dialogua avec le clergé et avec les architectes. C'est elle, aujourd'hui encore, qui entretient les lieux. C'est à elle, aussi, qu'incombent les réparations, de plus en plus inévitables à mesure que les ans passent. Car l'ensemble immobilier est d'importance : la basilique, les deux chapelles, mais aussi l'immeuble du rectorat, qui abrite le musée, les logements du clergé, une boutique d'objets de piété, l'artisanat monastique, autre lieu de vente et, pour faire bonne mesure, un restaurant avec terrasse et vue panoramique imprenable sur Lyon. Sans oublier, à l'opposé, la vaste esplanade hideusement transformée en parking, la maison des Chapelains, deux boutiques de vente et un abri des pèlerins flambant neuf. Et en complément de vastes jardins descendant jusqu'à la montée du Chemin-Neuf. Inutile de souligner les charges que tout cela représente. D'autant plus qu'aucun bâtiment n'est classé, certains éléments étant seulement inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques [la basilique n'est classée que le 25 mars 2014]. Tout au plus, les frais de personnel sont-ils réduits au minimum vital : quatre surveillants et une dizaine de vendeuses dans les divers magasins pieux. Mais le bénévolat est largement mis à contribution, aussi bien pour les visites guidées estivales que pour le fonctionnement du musée. Du conservateur au gardien ! Autre mot clé : la charité. Sous forme de dons, quêtes et collectes, elle représente les 95% du budget de la Commission (quatre millions de francs), les 5% restants provenant d'une subvention municipale de 200.000 francs, d'ailleurs dévolue à l'entretien des jardins. Il convient d'y ajouter toutefois le montant de la vente des quelque 400.000 cierges vendus chaque année. Environ un million et demi. On l'aura compris : pas de quoi faire la fête... Au cas où cette vénérable institution lyonnaise y songerait un jour. Son ambiance feutrée, sa cooptation sourcilleuse, l'âge souvent vénérable de ses membres l'ont longtemps dénuée de toute image dynamique. D'autant plus que les ecclésiastiques du lieu, les distingués chapelains de Fourvière ne passent pas pour saisis par le virus de l'ouverture vers l'extérieur. Mais, le contexte changeant, les travaux devenant indispensables, les visiteurs plus nombreux, il a fallu prononcer des mots comme argent, animation, sponsors [...]. Source : "Cent ans et quelques fissures" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 8 septembre 1988, p.34-35.

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