[Commissariat de police du 3e arrondissement de Lyon]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0062 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Inscription(s) sur l'image : "Police".
historique Coup de tonnerre chez les policiers lyonnais. Cinq des leurs animaient un gang d'une trentaine de braqueurs, auteurs de près de cent agressions depuis 1986. A Genas, à Firminy, à Ecully, la bande a tué. De sang froid.
historique Le 11 novembre 1990, le tout nouveau directeur de l'agence de la Société générale de la rue Marcel-Mérieux (7e) rentre chez lui à midi pour déjeuner. A son arrivée, il tombe nez à nez avec trois individus fortement armés et découvre son épouse ficelée sur le lit conjugal. Les malfrats se sont introduits dans la place quelques heures plus tôt, en prétextant la livraison d'un gros bouquet de fleurs. Vers 13 heures, deux d'entre eux contraignent le banquier à les accompagner sur son lieu de travail, en plein coeur du nouveau quartier de Gerland. Le troisième homme reste sur place pour garder la jeune femme en otage. Selon la direction régionale de la Société générale, le trio attend alors l'arrivée des employés de la succursale, avant de faire main basse sur la caisse et le contenu du coffre. C'est à ce moment-là, entre 14 heures et 14h30 selon les témoins, que seraient intervenus les policiers du SRPJ de Lyon et de la Sûreté urbaine. Pour un flagrant-délit pas tout à fait fortuit. Exploitant un renseignement, les policiers lyonnais ont tendu sur place ce qui ressemble fort à une souricière. D'écoutes téléphoniques en recoupements successifs, ils ont en effet acquis la certitude que l'agence bancaire ferait l'objet d'un hold-up. Mieux, ils guettent un gibier exceptionnel. Le gang des flics-truands vit ses dernières heures. "L'affaire est trop énorme, ce sera du sans commentaires pour l'instant". Le policier qui parle est KO debout. L'affaire qu'il évoque a trait, tout simplement, au plus grand scandale policier que la ville a jamais connu. Une affaire sans égale puisqu'elle met directement en cause cinq policiers, à la tête du plus important gang lyonnais démantelé depuis dix ans, puisqu'une trentaine de personnes au total ont été interpellées. Une quasi-certitude déjà : les cinq policiers impliqués dans ce gang, dont les trois braqueurs pris sur le fait à Gerland, l'ont été à un "haut niveau de responsabilité". Autrement dit, on n'a pas affaire à cinq petits flics ripoux qui franchissaient de temps en temps la ligne jaune, mais bien à cinq hommes qui ont régulièrement troqué la casquette de flic pour celle de voyou. Partout dans les milieux de l'enquête, que ce soit au service de police judiciaire, à la police urbaine ou à la gendarmerie nationale, l'écoeurement est total. Une nouvelle fois, des policiers sont mis sur la sellette et l'affaire qui a éclaté le 12 novembre est gravissime. Le ministère de l'Intérieur l'a bien compris en faisant tomber la sanction, dès le 13 du mois. Les cinq fonctionnaires, toujours placés en garde à vue, ont été suspendus immédiatement de toutes leurs fonctions. L'identité du gang des flics n'a pas été dévoilée, mais l'on sait qu'il s'agit de deux inspecteurs, de deux enquêteurs, dont l'un venait d'être muté à Marseille parce que sa hiérarchie le trouvait "paresseux" et, enfin, d'un sous-brigadier, qui bénéficiait d'un congé longue durée depuis un an. Ces policiers, affectés à un moment ou à un autre aux commissariats de Lyon 3e, Lyon 8e et Villeurbanne, sont tout bonnement impliqués dans une centaine d'attaques à main année, dont plusieurs particulièrement meurtrières. Une série impressionnante où l'on retrouve toute la panoplie du grand banditisme : l'attaque de bars-PMU, de banques et de supermarchés. [...] Source : "Flics et truands" / Didier Falcand et Pierre Perret in Lyon Figaro, 14 novembre 1990, p.3-4.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02951.

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