[Vente aux enchères de tableaux au Sofitel (Jean-Claude...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0041A 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Décoration : tel est le mot qui gouverne le marché de l'art. La décoration conditionne à la fois la présentation et le style des objets, c'est elle qui fait les prix. Les antiquaires le savent bien, eux qui ne vendent plus un meuble sans l'avoir bichonné. Les commissaires-priseurs commencent à l'admettre. Mais s'il en est un à Lyon qui l'a compris, c'est bien Jean-Claude Anaf, qui dispersait au Sofitel mardi le 17 et 18 mars 1987 des flots d'objets d'art, meubles et tableaux. Un bouquet de fleurs au Sofitel sur une commode estampillée : c'est rien, mais c'est tout pour le particulier. Cela, c'est l'apparence, la présentation des objets. Mais l'exigence de la décoration prévaut également dans le goût de nos contemporains. Si les bouquets de fleurs, les femmes nues des années 1880-1900, plaisent tant, c'est aujourd'hui pour les mêmes raisons qu'hier : on a là de beaux "morceaux" de peinture qui ne posent pas de problème, mais enjolivent les murs d'une belle demeure. Ca marchait en 1887, ça marche toujours en 1987. On en veut pour preuve les deux grandes toiles de Léon Galand (1872-1960), peintre obscur sur le marché de l'art, mais petit maître provençal lumineux. Ce sont les décorateurs qui se les disputaient. Les deux toiles ont été enlevées pour la somme de 275.000 francs. Les oeuvres ordinaires de Galand se vendent dans les 10.000 francs mais celles-ci avaient tout pour plaire. Ces pastorales, gentiment érotiques étaient l'oeuvre d'un peintre de métier. De plus, leurs dimensions exceptionnelles (273 x 325 cm) en faisaient des toiles décoratives par obligation. Peu importe si le peintre était connu ou non. Le succès des autres tableaux figurant dans la vente du 18 mars, entièrement consacrée à la peinture, participait des mêmes données, renforcées par les signatures. On attendait une oeuvre de Monticelli, une vue du port de Marseille (35 x 55 cm) estimée à plus de 100.000 francs et garantie du peintre (les faux sont nombreux) qui se devait d'être disputée. Sauveur Stamegna, spécialiste de Monticelli et marseillais comme lui en ignorait l'existence ! Parmi les modernes décoratifs, on notait encore Merodak Jeaneau pour une oeuvre très cubiste. une porteuse d'oranges (50 x 70 cm) dont on attendait plus de 80.000 francs. Les régionaux n'étalent pas exclus de cette série décorative, on appréciait une belle nature morte de Jacques Martin (15.000 frs) et plusieurs huiles sur toile de Ravier (entre 14.000 et 23.000 frs). La veille, Maitre Anaf vendait des meubles et objets d'art: de belles estampilles. des meubles présentant bien. Les particuliers étaient actifs et les enchères solides. Une lampe de Daum de 50 cm de haut doublait son estimation à 42.500 francs. Les 51.000 francs d'un autre modèle de Gallé confirmaient en revanche la valeur attendue. Parmi les objets d'art, les glaces (décoratives) et les pendules (qui ne le sont pas moins) étaient toutes bien vendues. On comptait 25.000 francs pour une pendule Louis XVI en marbre et bronze à décor de Diane chasseresse et de sphinges et 30.000 francs pour une grande glace Louis XV en bois doré. Parmi les meubles, un beau modèle de bureau Mazarin du XVlle siècle attirait les particuliers (86.500 francs), les mêmes appréciaient à 65.000 francs une charmante commode provençale du XVllle siècle en bois naturel abondamment sculptée et à 103.000 francs une commode Louis XV estampillée de Criaerd. Source : "Les décorateurs font les prix" / Christine Caradot in Lyon Figaro, 19 mars 1987, p.48.
note bibliographique "Record pour un lyonnais contemporain" / Christine Carandot in Lyon Figaro, 20 mars 1987, p.39.

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