[Vente aux enchères de la bibliothèque Orsi (J.-C. Anaf,...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTP0041A 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 17,5 x 12,5 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Hôtel des ventes de Brotteaux. 13 bis, place Jules-Ferry, Lyon 6e.
historique S'il fallait dresser un portrait robot du gastronome bibliophile lyonnais, d'après les enchères disputées lors de la vente du fonds Orsi, l'on pourrait signaler qu'il préfère la truffe au chocolat, le café au thé, les alcools distillés aux biscuits et, suprême disgrâce, la cuisine bourguignonne au beaujolais. Encore que le premier numéro de la vente, un anodin in-octavo réunissant des "Actes du Congrès de vignerons et de pomologistes français et étrangers", daté de 1847, ait été emporté à 1300 francs, pour une mise a prix de 400. En fait, c'est une véritable avalanche de livres, bien souvent présentés sous d'arides couvertures, que proposaient Jean-Claude Anaf et l'expert Henri Lardanchet : deux cent cinquante le premier soir... Presque autant, sinon plus, que d'amateurs, puisque la foule des grands jours ne s'était pas vraiment mobilisée. Mais un public de connaisseurs, de passionnés, visiblement très au fait de la rareté de certaines pièces, de marchands aussi, sans parler de quelques cuisiniers et pâtissiers annoncés, mais perdus dans l'anonymat du costume-cravate. Une chose est sûre. la vente a confirmé la tendance habituelle en matière de livres et plus généralement d'art : les belles pièces ou les pièces les plus rares ont vu leurs enchères s'envoler littéralement, au détriment des pièces dites de qualité moyenne ou, si l'on veut, d'intérêt secondaire. Sans parler du plus donné à chaque objet par sa provenance, liée à un nom fameux de la gastronomie lyonnaise. A ce titre là, "La France gastronomique" de Curnonsky et Rouff, ensemble de guides réunis en treize volumes édités entre 1921 et 1928, a donné l'exemple : une mise à prix de 6000 francs, une lutte féroce entre deux amateurs, une enchère finale de 23.000 francs... Pour une estimation de 9000 francs seulement. De même, le fameux "Almanach des gourmands" ; de Grimod de la Reynière, grimpant à 30.000 francs, le double de son estimation, alors que le "Journal des gourmands et des belles", du même auteur, faisait mieux encore : 33.000 francs, pour une estimation de 15.000 francs. Quant à l'édition originale et, somme toute, assez banale, de la "Physiologie du goût de Brillat-Savarin, elle s'envolait elle-aussi : 13.500 francs pour une estimation de 5000. Curieusement, quelques pièces jugées rarissimes par les experts stagnaient tristement à la ligne de flottaison définie par l'estimation. Le fringuant "Athénée" et sa couverture armoriée partaient juste à la somme prévue : 5000 francs ; les pittoresques "Cent drogues" étaient emportées à 4000 francs, mille de moins que prévu. Les divers ouvrages du fameux Carême, cuisinier de Talleyrand, avaient toutes les peines du monde à faire bonne figure... et bonne enchère. Certains ouvrages pour le moins spécialisés étaient, en revanche, férocement disputés par plusieurs enchérisseurs, comme ce pourtant modeste "Manuel du trufficulteur", qu'une dame arrachait pour 3800 francs, ou ce "Cuisinier gascon" de 1740, qui grimpait insolemment jusqu'à 14500 francs, pour une mise à prix de... 4000 [...]. Source : "Des gourmets bien enchères" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 19 octobre 1989, p.35.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00753.
note bibliographique "Les mille feuilles du chef" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 16 octobre 1989, p.1 et 47-[48]. - "Portrait du cuisinier en collectionneur" / Nelly Colin in Lyon Figaro, 16 octobre 1989, p.[48].

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