[Manufacture des Tabacs]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0055 11
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Le photographe Claude Essertel se reflétant dans un miroir.
historique Depuis le 30 juillet, c'est signé. La Manufacture des tabacs abritera, à partir de 1992 les étudiants de l'université Lyon III. La CoUrLy s'est portée acquéreur de ce bâtiment de vingt-huit mille mètres carrés pour un coût de 35 millions de francs. Au coeur de Lyon, sur une ligne de métro, la "Manu" sera le symbole du retour des étudiants dans la ville. Et apportera un ballon d'oxygène aux universités lyonnaises en mal de mètres carrés. Car, quand Lyon III sera à la Manu, ses locaux de La Doua seront attribués à Lyon I et Lyon II récupérera une partie des quais du Rhône. Lyon sera alors mieux à même d'accueillir les quelque quarante mille étudiants supplémentaires prévus dans les statistiques d'ici à l'an 2000. Reste désormais à réhabiliter les lieux. Un concours d'architectes sera lancé très prochainement. Source : "La Manu tourne une page" in Lyon Figaro, 10 octobre 1990, p.8-9.
historique C'est en 1924, après quelque douze années de travaux perturbés par la Première Guerre mondiale, que la Manufacture des tabacs quitte Perrache pour emménager dans le huitième arrondissement entre le cours Albert-Thomas, la rue professeur-Rollet, l'avenue des Frères-Lumière et la voie ferrée. Quarante-six mille mètres carrés de plancher, cinq niveaux, six cents personnes travaillent ici, à la fabrication des Gauloises et Scaferlati supérieur (tabac à pipe). Au plus fort de l'activité, trente millions de cigarettes sont confectionnées chaque jour. Le temps passe, les modes changent : la Gauloise perd de l'audience et les Français découvrent les blondes. La Manufacture des tabacs diminue son tonnage, le personnel qui part en retraite n'est pas remplacé, les temps de travail sont diminués, l'activité s'éteint petit à petit. Et, depuis 1987, le site de Lyon ne fabrique plus. En 1990, un tiers du bâtiment est encore occupé par une centaine de personnes. L'approvisionnement des quatre mille bureaux de tabacs de Rhône-Alpes se fait encore d'ici. Les paquets de cigarettes arrivent par wagon, grâce à la ligne de chemin de fer, qui est juste en bordure du bâtiment. Six cents produits sont répertoriés. En 1992, l'activité sera transférée à Mions, dans une usine entièrement automatisée. L'activité de distribution s'effectue dans les sous-sols du bâtiment. Avant, c'est ici que l'on stockait le tabac en feuille en provenance du monde entier. Il est fort probable que ces sous-sols deviendront des parkings pour les étudiants et professeurs. Le bâtiment étant entièrement clos et coincé entre deux avenues et la voie ferrée, les possibilités de parking à l'extérieur sont inexistantes. Sur les trois étages, des planchers en bois, des piliers en fonte et d'immense salles vitrées. Au deuxième étage, on stockait le tabac haché. Le troisième étage était réservé aux machines à fabriquer les cigarettes et à la mise en paquet. Pas moins d'une vingtaine de tabacs différents entrent dans la composition d'une Gauloise. Désormais, en se baladant dans ces espaces entièrement vides chargés encore de l'odeur de tabac, on imagine déjà un couloir central donnant sur des salles de cours. De vastes montées d'escalier en fer, à l'image de certains vieux lycées, relient les étages. Six cents personnes y passaient chaque jour, dans l'avenir il yen aura sûrement plus. Les sorties de cours seront bruyantes. Tous les premiers cycles de Lyon III devraient être regroupés sur ce site. Au dernier étage, d'immenses salles mansardées. On pourrait y mettre la bibliothèque ou, pourquoi pas, une salle de sports. La vue sur la ville y est très belle. Les plus malins découvriront peut être une solution pour monter sur les toits et découvrir tout Lyon.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02687.

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